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VII

Pendant quinze ou dix-huit mois, M. Fraque respira.

Madame Fraque en quelques semaines avait vieilli de dix ans. Madame Fraque ne se teignait plus les cheveux, ne se fardait plus, avait renoncé aux toilettes tapageuses, aux robes claires. Madame Fraque n’acceptait plus d’invitations, ne faisait plus de visites, condamnait sa porte, ne recevant que deux ou trois vieilles dames, nobles et dévotes. Plein d’une joie d’abord secrète, puis débordante, visiblement rajeuni par la vieillesse subite de sa femme, lui, en fut bientôt moins sourd, en marcha plus droit, en oublia de jargonner anglais, en négligea ses porcs et sa jument. Ce fut l’époque la plus active et la plus brillante de sa vie. Le misanthrope d’autrefois s’inté-