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ÉTAT ACTUEL ET AVENIR DES TROIS RACES.

tous ceux des peuples de l’Europe qui, étant moins avancés en civilisation et en industrie, reçoivent de leurs mains la plupart des objets de consommation.

L’Angleterre est aujourd’hui le foyer naturel du commerce de presque toutes les nations qui l’approchent ; l’Union américaine est appelée à remplir le même rôle dans l’autre hémisphère. Chaque peuple qui naît ou qui grandit dans le Nouveau-Monde y naît donc et y grandit en quelque sorte au profit des Anglo-Américains.

Si l’Union venait à se dissoudre, le commerce des États qui l’ont formée serait sans doute retardé quelque temps dans son essor, moins toutefois qu’on ne le pense. Il est évident que, quoi qu’il arrive, les États commerçants resteront unis. Ils se touchent tous ; il y a entre eux identité parfaite d’opinions, d’intérêts et de mœurs, et seuls ils peuvent composer une très grande puissance maritime. Alors même que le Sud de l’Union deviendrait indépendant du Nord, il n’en résulterait pas qu’il pût se passer de lui. J’ai dit que le Sud n’est pas commerçant ; rien n’indique encore qu’il doive le devenir. Les Américains du Sud des États-Unis seront donc obligés pendant long-temps d’avoir recours aux étrangers pour exporter leurs produits et apporter chez eux les objets qui sont nécessaires à leurs besoins. Or, de tous les intermédiaires qu’ils peuvent prendre, leurs voisins du Nord sont à coup sûr ceux qui peuvent les servir à meilleur marché. Ils les serviront donc, car le bon marché est la loi suprême du commerce. Il n’y a pas de volonté souveraine ni de préjugés nationaux qui puissent lutter longtemps contre le bon marché. On ne saurait