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CHAPITRE V


comment la centralisation avait pu s’introduire aussi au milieu des anciens pouvoirs, et les supplanter sans les détruire.


Maintenant, récapitulons un peu ce que nous avons dit dans les trois derniers chapitres qui précèdent : un corps unique, et placé au centre du royaume, qui réglemente l’administration publique dans tout le pays  ; le même ministre dirigeant presque toutes les affaires intérieures  ; dans chaque province, un seul agent qui en conduit tout le détail ; point de corps administratifs secondaires ou des corps qui ne peuvent agir sans qu’on les autorise d’abord à se mouvoir ; des tribunaux exceptionnels qui jugent les affaires où l’administration est intéressée et couvrent tous ses agents. Qu’est ceci, sinon la centralisation que nous connaissons ? Ses formes sont moins marquées qu’aujourd’hui, ses démarches moins réglées, son existence plus troublée  ; mais c’est