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Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/51

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persécuter, punir quiconque tendrait véritablement de se rendre utile à tous.

Mais si le hasard, cependant, voulait que le bien du tyran se trouvât uni pour un instant avec le bien de tous, en en récompensant l’auteur, il prétexterait peut-être le bien public ; mais dans le fond, il ne paierait que les services rendus à son intérêt personnel.

Celui qui aura par hasard, servi l’état (si une tyrannie peut s’appeller état, et si on peut faire quelque bien à des esclaves à moins de les délivrer de leur esclavage), celui-là, dis-je, conviendra qu’il a servi le tyran. Il dévoilera par ses paroles la bassesse de son âme, ou l’aveuglement de son esprit ; et le tyran lui-même, quand la peur et la dissimulation qu’elle produit, ne lui rappelleront pas qu’il doit au moins pour la forme nommer l’état, dira par inadvertance d’avoir récompensé les services rendus à lui-même.

Ainsi Jules César, auteur, parlant de Jules César, général et tyran futur, laissait échapper de sa plume les paroles suivantes :

Scutoquè ad eurn (ad Cæsarem) relato Scœvœ centurionis inventa sunt in eo fora-