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ARBITRAGE

ARCANE

1738

à ouvrir ou à vendre son usine ? Si ce sont les ouvriers qui subissent une sentence adverse, les forcera-t-on à travailler malgré eux, et quel travail feront-ils alors ? Ou bien les mettra-t-on en prison parce qu’ils refusent de travailler ? Ce serait là un attentat à la liberté individuelle bien peu justifiable. Car, après tout, le succès d’une entreprise industrielle dépend de la bonne entente entre patrons et ouvriers ; si la sentence arbitrale n’est pas obligatoire, ils ne se sentiront portés à l’exécuter que par un sentiment d’honneur qui ne s’opposera point à cette bonne entente, tandis que la force et la violence pourraient pour toujours aliéner les esprits.

4. Conclusion.

L’arbitrage est un des meilleurs moyens de résoudre à l’amiable les conflits entre patron- ; et ouvriers. Toutefois, ce remède ne sera véritablement efficace qu’autant qu’il sera soutenu par l’idée religieuse. Là où ne préside point la religion, l’intérêt est le seul mobile ; il peut sans doute suffire à trancher pour le moment certaines difficultés ; mais il en est d’autres que seule la religion peut résoudre, parce que seule elle peut inspirer ces sentiments de justice et de charité, sans lesquels il n’y a point de paix durable. C’est une raison de plus pour le prêtre de ne point se désintéresser des questions sociales : son caractère de ministre de la paix en fait naturellement un intermédiaire entre le patron et l’ouvrier, qu’il doit embrasser dans une égale charité ; plus que personne il a le droit et le devoir de rappeler à tous les principes d’équité et de justice, sur lesquels sont fondés la conciliation et l’arbitrage.

II. Crompton, Industrial conciliation, Londres, 1876 ; la 1e édit.on a été traduite en français par Weiler sous ce titre : Arbitrage et conciliation entre patrons et ouvriers, Bruxelles, 1869 ; Publication de l’Office du travail sur La conciliation et l’arbitrage, Paris, 1893 ; Rapport Lyonnais, 27 juin 1889, n* 3856 ; Rapport Lockroy, 23 janvier 1892, n- 1903 ; Rapport Gotdet, 22 novembre 1892, n* 24 ; Journal officiel des 21 et 23 octobre 1892 contenant la discussion de la loi de 1892 à la Chambre ; Journal officiel des 16, 17, 20 et 22 décembre, contenant la discussion au Sénat ; C. de Fromont, La conciliation et l’arbitrage, Paris, 1894 ; J. Weiler, L’organisation des conseils d’arbitrage établis en Angleterre, Bruxelles et Paris, 1877 ; J. Weiler, Arbitrage et conciliation, conférence donnée à La Louvière, Bruxelles et Paris, 1886 ; J. Weiler, L’esprit des institutions ouvrières de Mariemont, Bruxelles, 1888 ; Rapports sur les conseils de conciliation et d’arbitrage des charbonnages de Basconp, de Mariemont, Morlanweltz (Belgique) et Paris (chez Guillaumin), différentes dates ; G. Foccroulle, Les conseils de conciliation, Bruxelles et Paris, 1894 ; Ed. Goffinnn, Arbitrage et conciliation entre patrons et ouvriers, Paris, 1892 ; Morisseaux, Conseils de l’industrie et du travail, Bruxelles, 1892 ; Morisseaux, Législation du travail, Allemagne, Bruxelles, 1895 ; V. Brants, Projet d’institution de conseils de conciliation en Belgique, Commission royale du travail, Bruxelles, 1886 ; J. C. Bayles, The Shop Council, NewYork, 1886, trad. par J. Foccroulle sous ce titre : Le conseil d’usine, Bruxelles et Paris, 1892 ; J. S. Lowell, Industrial arbitration and conciliation, New-York, 1893 ; Carroll I). Wright, Compulsory arbilration, an impossible remedy, dans le Forum, mai 1893 ; L. Grégoire, Le pape, les catholiques et la question sociale, Paris, 1895, p. 129, 172 ; Ch. Antoine, S. J., Cours d’économie sociale, Paris, 1896, p. 431-439 ; Ch. Peronnet, La conci-Imiiôn et l’arbitrage, Paris, 1897, où l’on trouvera de nombreuses indications bibliographiques.

Sur l’arbitrage international Samt-Georges d’Armstrong, Principes généraux du droit international public, t. i, De Futilité de l’arbitrage, Paris, 1890 ; Phyzzenzidés, L’arbitrage international et l’établissement d’un empire grec, l’aiïs, 1896.

A. Tanquehey.

    1. ARBITRE (Libre)##


ARBITRE (Libre). Voir Volonté, Liberté.

    1. ARBUSSY Joseph##


ARBUSSY Joseph, né à Monlauban le 27 avril 1624, mort dans cette ville le 5 avril 1691. Il appartenait à une famille protestante et fut pasteur en diverses villes, notamment à Nîmes en 1664. DeUï ans plus tard, il vint à Paris, abjura l’erreur et se fil catholique. Il revint ensuite a Montauban où, en 1689, il fui nommé’avocat général à la cour des aides de cette ville. Nous avons de

cet auteur : Lettre à tous les fidèles des églises reformées de France, in-4°, Monlauban, 1657 ; Déclaration de Joseph Arbussy, contenant les moyens de réunir les protestants dans l’Église catholique, in-S 3, Paris, 1670.

B. Hluf.tebize.

    1. ARCADE##


ARCADE, métropolite d’Olonetz, naquit en 1774, et reçut à son baptême le nom de Grégoire. Après avoir fait ses études au séminaire de Vladimir, il s’adonna à l’enseignement des sciences ecclésiastiques, et revêtit l’habit de moine en 1814. Nommé inspecteur des établissements scolaires de l’éparchie de Vladimir, évêque d’Orenbourg en 1829, archevêque en 1851, Arcade fut élevé, cette même année, au siège métropolitain d’Olonelz. Il mourut au monastère d’Alexandre Svirki, le 8/20 mai 1870.

Arcade déploya beaucoup de zèle pour la conversion des raskolniks russes. On a de lui un grand nombre de lettres, de sermons et d’opuscules ayant trait au raskol. Le plus connu de ses ouvrages est intitulé : La voix du livre de la foi : invitation aux raskolniks à rentrer dans le giron de l’Église russe, Moscou, 1892.

Le byzantiniste Troïtzsky a consacré deux articles à la mémoire d’Arcade, dans la Lecture chrétienne (Khristianskoe Tchtênie), revue théologique de l’Académie de Saint-Pétersbourg, mars 1882, p. 405-424 ; mai, p. 846-848. D’autres renseignements biographiques dans l’ouvrage de Popov, La grande éparcliie de Perm, Saint-Pétersbourg, 1879. Ses lettres théologiques sur le raskol russe ont paru en volume à Moscou, en 1896 : elles avaient été insérées déjà dans le Khristianskoe Tchtênie, 1882-91, dans la Parole fraternelle (Bratskoe Slovo), revue fondée pour le retour des dissidents russes à l’unité, 1889, t. Il ; 1890, t. I ; 1892, 1. 1, il ; 1893, t. il ; 1894, t. i, et dans le Voyageur (Strannik), mai 1883. Cf. Matériaux pour servir à l’histoire du séminaire de Jaroslav, Bulletin de l’éparchie de Jaroslav, 1870 ; Lopoukhin, Dictionnaire de théologie, Saint-Pétersbourg, 1900, t. i, col. 1027, 1028.

A. Palmieri.

    1. ARCANE##


ARCANE. — I. La question de l’arcane. II. L’arcane des mystères païens. III. L’arcane chrétien aux deux premiers siècles. IV. L’arcane chrétien du IIe siècle au V e. V. L’arcane depuis le Ve siècle.

I. La question de l’arcane. — On désigne sous le nom de disciplina arcani la loi qui dans les premiers siècles aurait obligé les fidèles et le clergé à no parler jamais ouvertement des saints mystères devant les catéchumènes et les infidèles.

il est sûr que le mot de disciplina arcani n’appartient pas plus au langage de la scolastique qu’à celui de l’antiquité chrétienne. Les protestants veulent que le mot et la chose soient une invention des controversistes catholiques du xviie siècle. Mais en réalité le mot a été créé par le protestant Daillé ; quant à la chose, les protestants ne se sont pas fait faute d’y recourir, témoin ce qu’écrivait Pfall, au xviii siècle : Qui disciplina » ! arcani ignoraverit, is veleris Ecclesise institutitmem, penitus ignoret necessarium est. Origines juris ecclesiast. , Tubingue, 1750, cité par V. Huyskens, Zur Frage iibcr sog. Arkandis : iplin, Munster, 1891, p. 4. Du moment où la controverse entre protestants et catholiques portait sur la tradition, et que ni les uns ni les autres ne concevaient la tradition comme soumise à la loi d’un

leui développement, la loi de l’are : résolvait tanl bien

que mal les problèmes perpétuellement soulevés par les phénomènes de l’évolution historique des dogmes et des

institutions de l’Église. Bingham a pu (lire avec mie judicieuse ironie : Hocnovo et admirabili instrumenta, quod disciplina/m arcani vocitant…, omn/s dissimilitmlo et repugnantia, que inter anliquas Ecclesiæ catholicm doctrinas consuetudinesque, <’i ncvelku præsentis Ecclesiæ Romans corruptùmes apparet, illico evanescet et m ventos abibit. Originum tive antiquitatinn ecclesiaslicaruni, Halle. 1727, t. iv, p. 121.

r/outefois Bingham exagère violemment, quand il affirme que les théologiens i i le ? controversistes catholiques ont donné dans l’arcane comme dans un validis-