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secret àe 'ii confident, entend que ce secret n ' rcn cun. h » lui des myeti res. nondirions aujourd’hui de confession. Elle « lit.ï sou confident : Sa pluribui initiatut, profecto notti tanctatn nlenlii fidetn. C’est l’expression des mœurs dans la iine de la seconde moitié du ue siècle. Cent ans plus tard et i Rome encore, Porphyre, le philo Déoplatonicien, écrivanl su* la philosophie « les oracles Uev.-r ; iv. ofiuv ç iXouoffaç), témoigne que les » des dieux ue peuvent être trahis : il jure de les cachés, il rappelle qu’on doil les cacher, et mêmi qu’il va dire U veut qu’on ne le publie pas indifféremment. Eusébe, Prsep. ev., v, 5, P. G., t. xxi, col. 328. développements étaient nécessaires pour mieux faire comprendre le contraste qui existe entre les cultes mystérieux du paganisme et le christianisme.

III. L’ARCANE CHRÉTIEN AUX DEl’X PREMIERS SIÈCLES.

— Il n’est pas douteux que, dans l’opinion païenne, le christianisme passait pour être une secte qui avait des dessous qu’elle cachait aux profanes et qui étaient abominables. Un contemporain d’Apulée, Minucius Félix, met en scène dans son Octavius un païen qui fait le procès des chrétiens : Tcnebrosa et lucifuga natio, in publicum muta, inangulU gamda…, sceleribus gloi lur… Nescio an falsa, carte occidtis ac nocturnis sacrit apposita suspicio… Pleraque omnium vera déclarât ipsius pravse religionis obscuritas. Curetenim occullare et abscondere…? Octavius, 8-10, P. L., t. iii, col. 259-260. Ces accusations témoignent que le christianisme se dissiI mulait. ainsi qu’il était bien naturel à une religion prohibée depuis Néron. Ue là ces calomnies absurdes. Mais ni ces accusations, ni ces calomnies ne supposent un | secret inviolable.

Celse est un contemporain de Minucius Félix. On a pu dire de lui qu’il a connu mieux qu’aucun autre écrivain païen le christianisme et les livres chrétiens : un païen avait donc le moyen de faire une telle enquête. Celse reproche aux chrétiens de prêcher leur doctrine clandestinement (xpjqpa), mais rien qui ressemble au mystère des cultes païens. Origène, Contra Cela., i. 3, P. G., t. xi, col. 601. Celse sait que cette doctrine est prêchée sans solennité, dans les plus modestes boutiques : « Ceux qui tiennent à savoir la vérité, dit-il, n’ont qu'à venir avec les femmes et leurs nourrissons dans le gynécée, ou chez le cordonnier, ou chez le foulon : ils v apprendront tout » (tétâXeiov X&ëcùOi). lbid., ni. 55, col. 993. Il n’en était sûrement pas ainsi à Eleusis ce que lui oppose Origène : « Non, dit Origène, nous ne cachons pas (àwoxpvitTO|Kv) la sainteté de notre principe, ainsi que l’affirme Celse… Nous enseignons les premiers venus (tiï ; tiîiôtoi ; e ! Tayou. : vv. ;)… et nous confions les Évangiles et les écrits apostoliques à qui peut les entendre. » lbid., iii, 15, col. 940. On peut conclure : les païens ont signalé la clandestinité du christianisme, mais ils ne lui ont pas connu de mystère.

Aucun auteur chrétien n’a plus que Clément d’Alexandrie insisté- sur les mystères des cultes païens. Le second chapitre de son Protreptique, P. G., t. viii, col. 68, est une longue description de ces mystères. « Faut-il te bs décrire'.' Vais-je les révéler, comme Alcibiade les révéla jadis, à ce qu’on raconte'.' » Il le faut, poursuit-il. U faut que les sp.e ta 1 1 u l’s, 1e la vérité les v, lient exposés

au grand jour de la scène. Suit une description assez détaillée, notamment des Êleusinies. Clément dévoile les mystères représentés dans les nuits mystiques, et

conclut : I Voilà les mystères cachés des Athéniens l .-.a |i «  « rrnpia). U décrit les rites, il rapporte les obscures formules : i Si vous avei été initiés il |uuût)s6s), vous rirez d’autant plus de ces rites vénérables, ment n’a doue que du mépris pour ces mystères. 1er tiillien en a horreur. Il sait que l’accès des EleusÙÙes est entouré' d'épreuves pénibles et longues : Ant

t<n quinquennium irutituunt. En faisant durer ainsi

tion, l’attente, le d

la majesté de. Puis, quand

ils ont initié quelqu’un, ils lui imposent li Sequitur jam tilentii of/U ium,

nitur. La divinité est cachée dans tuaire, dont li ont garnies de voil<

dont bs fidèles sont tenude ne point trahir [totum tignacuh

dacrum membi valoir

1. p. L. t. il, col. 539-512. C’est bien le cas de répéter ce que M. Duchesncdisait des en ces derniers temps pour rattacher loi > Églises chrétiennes a celle deconfréries palenn i L’idée que les premiers chrétiens aient pu chercher des modèles pour quoi que ce soit dans des institutions qu’ils avaient en horreur, rne semble tout à fait inacceptable. » Origines du culte chrétien, 2 « édr. 1898, p. 10.

Cependant Clément d’Alexandrie fait une concession, toute littéraire, au lan( - Saint Ignace déjà, pour

dire que les Éphésiens avaient été ensemble dise. desaintPaul, Ieflappelaitria-J>ov (ru(i.u.i<TTai xii,

2. Le mot |Lu<rTT)ptov d’ailleurs est fréquemment par saint Paul. Rom., xi. 25 ; xvi, 25 ; 1 Cor., a iv, 1 ; xiii, 2 ; xiv, 2 ; xv. 51 : Eph., i. 9 ; m. 3, 4.9 ; v. 32 ; vi, 19 ; Col., i, 26, 27 : ii, 2 ; iv, 3 ; II Thess., Il, 7 ; 1 Tïm., iii, 9, 16, etc. La seconde Épltre de saint Pierre, I, 16, se sert une fois du mot Êitôîrr » i « au sens classique. Au contraire, voici dans Clément d’Alexandrie une véritable invasion de mots pris au langage des mystères. Lt notez que ni saint Irénée, ni Tertullien, ni saint Hippolyte n’usent d’une pareille terminologie. A la fin du 1 que, P. G-, t. viii, col. 237 sq.. Clément invite son lecteur à se détourner de toutes ces fables, à fuir cette île maudite des voluptueuses sirènes, à se lier au Verbe de Dieu qui est le seul bon pilote, et au Saint-Esprit qui le guidera au port des cicux. « Alors, dit-il. tu contempl (y.aT071T£jiet ;) mon Dieu, lu seras initié aux saints mystères (toï « kfioti -ùn’yr.'yr, |LU<rn)p(oi ;), tu jouiras é : qui est caché dans les cieux. de ce qu’aucune oreille n’a entendu, de ce qu’aucun cœur n’a senti monter en soi… Viens, o insensé ! jette là le thyrse, les couronnes de lierre, la mitre, la nébris, insignes des cultes

païens. « Livre-toi à 1 : je te montrerai le L

et les invsteres du Lo, .os. Il y a une montagne chi ; Dieu, ombragée de chastes forêts : la. les filles de Dieu. brebis toutes belles, célèbrent les augustes fêtes du L- | (<rep.vo opyux). Les justes forment le chœur, ils c tent l’hymne du roi de l’univers : les vierges psalmo.l : les anges glorifient, les prophètes parlent… O mvslères véritablement saints ! Des daduques me guident : je contemple les cieux et Dieu (8z60uxoO|iai '"- xai t’ov Œôv â-o-te-^a ;) ; je deviens saint, initi uWJ|ievoc) ; le Seigneur est mon hiérophante et il consacre le mvste on l’introduisant dans la lumière, » loin de l’introduire dans le mystèn reî 6*vpio «  « s «  «  t’ov hOtte o^p « Yi « 6WH ; ">"i", r '" ' ' donc, lecteur. « sois initié [xa ail |mwû) et tu seras du même chœur que les anges, i Cohort. ad gent., 12. P. G., t. vin. col. 240-241. Tout ce symbolisme de lettré revient a dire qu’il v a une initiation pour les chrétiens, une initiation comparable a celle d’Eleusis, ques et son hiérophante, ses myst< mais cette initiation n’est pas de ce monde, réservée aux justes danles ceux. C’est dire « pu I ment ne voyait rien dans 1.- „s.i r es et dans la h' :: ecclésiastiques qui lui parut comparable à l’initii , Il leusis : il n' avait de véritable myste que le I heureux au ciel", ni de véritable époptie que la I béatifique.

Ainsi, au 11- siècle, ni païen', ni chl fai saient de rapprochements entre le culte et la doctrine de l'Église d’une part, et les mystères d’autre par