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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/144

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1783

ARIANISME (PÉRIODE ORIGINAIRE DE L*)

tehrift fur Kirchengachichle, 1896, t. svn, p. 340 sq. Anpi s’expliquerait cette parole de saint Jérôme ; i l’our pouvoir tromper le monde, Arius commi oça par tromper la sœur de l’empereui, axxin, n. k, P. L.,

t. xxii, roi. 1153. Ce qui eal certain, c’est que, dans une lettre attribuée a Constantin, i lie à Eusèbe de

-. omédie sa connivence avec Liciniusdans la persécution exercée contre les* vrais évéques » . Théodoret, l, 19, P G., t. i. xxxii, col. 961 ; Gélase de Cyzique, Historia concil. i. 10, /'. C, t. i.xxxv, col. 1220.

Quoi qu’il en soit de la cause prochaine un état de choses violent se reflète dans une seconde lettre de saint Alexandre, adressée à son homonyme de Byzance. /'. < ;., t. xviii, col. 5't7 sq. L'évêque d’Alexandrie expose surtout et réfute les erreurs régnantes ; mais, au début et à la fin de sa lettre, il signale les continuelles réunions des ariens dans leurs « cavernes de voleurs ; il parle du prosélytisme cauteleux et pernicieux qu’ils exercent, surtout auprès des femmes ; il se plaint des séditions et des persécutions qu’ils suscitent chaque jour contre lui. de leurs intrigues auprès des évéques pour se faire admettre dans l'Église, des affaires que par l’entremise de femmes gagnées à leur cause ils lui suscitent auprès des autorités civiles. En terminant, saint Alexandre supplie ses collègues de ne pas admettre d’ariens dans la communion de l'Église, mais d’agir comme tant d'évéques d’Egypte, de Libye, de Syrie et autres pays, qui lui ont adressé par écrit leur déclaration contre l’arianisme, et ont signé son xôuo ;, probablem ?nt YEpistola encyclica, dont il a été déjà question. Des lettres semblables, ou des exemplaires de la même lettre, furent envoyés de tous cotés ; saint Épiphane nous apprend qu’en un seul mois il en fut expédié plus de soixante-dix.

Arius était-il rentré dans Alexandrie, quand le patriarche écrivit sa seconde lettre ? On ne saurait l’affirmer, mais ce retour se fit certainement avant le concile de Nicée, soit de la manière signalée plus haut, soit à l’occasion de la guerre entre Licinius et Constantin. Il n’est pas étonnant qu’en de telles circonstances la lutte soit devenue plus vive et la division entre chrétiens plus accentuée, surtout dans la capitale de l’Egypte ; les choses en vinrent à un tel point que les païens s’en moquaient publiquement sur leurs théâtres. Aussi, après sa victoire définitive sur Licinius à Chrysopolis, en septembre 323, Constantin, qui voulait faire de l’unité religieuse un appui de son empire, songea tout d’abord à rétablir la paix en Egypte. Il écrivit à l'évêque Alexandre et au prêtre Arius une lettre commune, résumée par Socrate, I, 7, P. G., t. lxvii, col. 55-60, et donnée en entier par Eusèbe de Césarée, Yita Constantin}, il, 64-72, P. G., t. xx, col. 1037 sq. ; quelques critiques se demandent toutefois, et non sans vraisemblance, si Eusèbe n’aurait pas paraphrasé le texte primitif d’une manière pleinement conforme à ses propres sentiments. L’empereur parle dans cette lettre, non en théologien, mais en politique, désolé de voir la paix troublée pour ce qu’il regarde comme des questions de second ordre, des problèmes purement spéculatifs qu’il n’aurait pas fallu soulever et où la diversité des avis ne saurait nuire à l’unité de la foi ; il engage donc les deux adversaires à laisser de côté leurs vaines querelles et à se réconcilier. Osius, le grand évêque de Cordoue, fut chargé de porter celle lettre à Alexandrie et de s’occuper en même temps des autres points de controverse qui séparaient les chrétiens d’Egypte, époque de la célébration de la Pftque, schisme des mélétiena et du prêtre Colluthus. On n’a que des renseignements incomplets sur la manière dont Osius accomplit son mandat ; mais il ne réussit pas à ramener les ariens ni à calmer li s esprits de plus en plus échauffés ; il y eut même des statues de l’empereur rem ersées. l'.aronius. TUlemonl el autres historiens placent à cette époque une lettre de

Htm a Anus et aui fait mention, lln-r., i.xix. 9 P. G., 21

que rappoi de Cyziqui - op < <i., m. P. G.

t. i. xxxv. col. 1344 sq. D’autres his cet écrit une date postérieure, ou n<- voient d lettre' violent.- et bizarre qu un document apocryphe ou du moins douteux. Enfin, le calme ne revenant pas, l’empereur eut recours à un remède [dus général et plus efficace ; il décida la réunion d’un < nique à Nicée en Bithynii saint

Alexandre, nous dit saint Épiphane, Hier., LXVIII

t. xi. il. col. 189 ; ce qui n’exclut ni la lion ni l’intermédiaire d Osius. ex sacerdol um tententia, dit Hiilin. Mais, avant de raconter les actes de l’illiu assemblée, il est nécessaire d’indiquer plus n et de mettre en regard les deux doctrines qui allaient s v trouver aux prises, celle d Arius et celle d’Alexandre, son grand antagoniste.

111. DOCTRINE d’Arids. — Les sources primiti incomplètes en soi, mais suffisantes pour exposer la doctrine d’Arius d’après Arius lui-même, sont : les deux lettres de l’hérésiarque, adresséesà Eusèbe de Nïcomédie et a saint Alexandre ; [mis les fragments de la Hi'/eia qui nous ont été conservés par saint Athanase, dans ses Discours contre les ariens et autres OU débris on peut joindre le peu qui re des

premiers partisans d’Arius, les deux lettres d Eusèbe de Nicomédie à l’hérésiarque et à Paulin de Tr, ainsi que des extraits d’Astériuset de quelques autres personn rapportés par saint Athanase, De $ynodi$, 17-19. /'. G., t. xxvi, col. 7Il sq. Enfin les deux lettres de saint Alexandre elles écrits de saint Athanase confirment résultats donnés par l'étude de ces divers documents. Il ne semble pas qu’Arius séparât dans sa pensée l’affirmation doctrinale et son interprétation philosophique ; on peut cependant remarquer que les documents où l’affirmation doctrinale est au premier plan ont quelque chose de plus indéterminé, d'équivoque parfois, tandis qu’il n’en est plus de même des documents où domine l’explication rationnelle ou interprétation philosophique. Aussi ceux-ci complètent ceux-là. en donnant à la doctrine d’Arius toute sa signification et toute sa portée.

i. Notion fondamentale de Firftrtiinç. —Entête delà profession de foi présentée à saint Alexandre par Arius, De tynodu, H), P. G., t. xxvi, col. 708, se trouve une notion fondamentale, commune du reste à tous les disciples de Lucien d’Anlioche : « Nous reconnai>sons un seul Dieu, seul àrfiwTjro ;, seul éternel, seul ï. » ?-/o ;. seul vrai Dieu…, le Dieu de la loi. des prophètes et du Nouveau Testament, qui a engendré son lils avant le temps « t les siècles. Il est facile de soupçonner, par cette seule phrase, que, pour Arius, le l'ère seul vrai Dieu s’oppose comme « y£vvt)toç au Fils YSwqric, et c est en effet ce qu’il dit expressément dans la Thalie, De tynodit, 15, P. G., t. xxvi. col. 706 : « Nous appelons Dieu àv£vvi, 70 ;, par opposition à celui qui par natun vsvvt)t<Sc ; nous l’appelons a, otp/o ;, par opposition à celui qui est « devenu » dans le temps. » Ajoutons que, pour Arius. le terme d’itwr to ; exprime même ou du moins une propriété essentielle de la divinité suprême, et nous aurons la base de tous ces raisonnements dialectiques <'iï l’on prouvait que le Pils d’une nature différente du Père et qu il n’es* pas Dieu comme lui, puisqu’il n « i* » e.

Il y a dancette argumentation une équivoque rasai

réelle que -rave dans ses cona quences, équivoque que saint Athanase et les autres Pères de I Église ne manqueront pas de relever. Ce terme d'àviwirn< est. en effet, susceptible d une double signification : celle d incréé, par opposition à ce qui est créé, el celle d’inengendre. par opposition à quelqu’un d’engendré, pareillement, le terme d’avapyo ; peut signifier mrncement » , par opposition à ce qui commence d être, ou