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ARIANISME, RÉACTION ANTI-NICÉENNE

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le Fils est dissemblable d’avec le Père quant à la substance, oÙCTÎa… Quiconque dit que le Fils n’est qu’une créature, y.Tt’o-jj.*… Quiconque ne reconnaît de ressemblance enlre le Père et le Fils que sous le rapport de l’activité, et non sous celui de la substance… Quiconque croit que le Père est devenu Père du Fils dans le temps… Quiconque dit que le Fils est né seulement de la volonté, tlavaict, et non pas également de la volonté et de la substance du Père, /.y.' : i : r l iÇoucfa ôjjioO y.a o-Jcnalla-rpô ;, qu’il soitanatbème. « Mais Basile d’Ancyre et ses compagnons en restent à la conception de l’o(j.otoj<rio ;. Pour eux, le rapport de génération et de similitude a pour termes, dans le Père et le Fils, les substances mêmes, oO ?c’aç àrco o-Ji ; a :. n. (i, tïjv <'/ aoeôr^xa tîjç vjiia ; r.phz o-ja-tav, anatb. 9 ; ils arrivent alors logiquement à considérer l’unité de substance comme incompatible avec la distinction des personnes. D’où le dernier anathème contre quiconque appelle le Fils ôu.oo’jctiov r t raurooiSo-iov, c’est-à-dire consubstantiel ou étant d’une même substance. Mais il faut ajouter que cet anathème ne fut pas maintenu dans les copies ultérieures. S. Hilaire. De synodis, 90, P. L., t. x, col. 542, 543 ; Tillemont, Mémoires, t. vii, p. 431.

Fn réalité, c’est là que se trouvait la pierre d’achoppement pour les homéousiens, soit qu’ils eussent une conception des personnes de la Trinité' vraiment inconciliable avec l’unité numérique de la substance divine, soit qu’ils fussent sous l’inlluence persévérante des équivoques déjà signalées au sujet du mot grec o-JTÏa et du mot latin substantiel. On se rend mieux compte de cet état d’esprit quand on étudie la déclaration publiée un peu plus tard par Basile d’Ancyre et ses partisans, à propos de la quatrième formule de Sirmium. S. Épiphane, loc. cit., 12-22, col. 426-443. Là, ils semblent idenlilier les termes oiaitx et ûitrfotafftç, ou du moins employer le mot o-jaia pour signifier que les personnes divines sont quelque chose de substantiel et de subsistant, n. 12 ; aussi déclarent-ils avec insistance, au sujet du mot O-oTTcirr :  !  ; suspect aux latins, que les orientaux, en l’employant, n’uni pas en vue de poser trois principes ou trois Dieux, mais seulement de mettre en relief les propriétés des personnes comme réalités substantielles cl subsistantes, n. 16. Il y a là, nonobstant l’opinion beaucoup plus sévère de Petau, DeTrinitate, 1. l, c. x, n. 7, un acheminement notable vers la doctrine orthodoxe ; et pour qui compare certains passages de ces documents homéousiens avec les œuvres de saint Athanase, par exemple. les anathèmes 9 et Il avec Oratio m contr. arian., 36, P. <'., t. xxvi, col. 400, 401, l’inlluence exercée par le grand docteur alexandrin sur Basile d’Ancyre et tîl visible.

Mais le temps de la réconciliation n'était pas encore venu i Eustathe de Sébaste, renforcés d'Éleu se de Cyzique, se rendirent auprès de l’empereur à Sirmium ; ils le gagnèrent à leur cause. Sur son ordre. an nouvel unit dans cette ville, avant l'été ;

de tous les évêques qui se trouvaient à la

cour, con Ursa< t Valens, el des députés du synode

d’Ancyre dont l’influence fui prépondérante. Sans énoncer un credo nouveau, on confirma tout ce qui avait été ontre Paul de Samosate et Photin, en y joignanl un des symboles du synode d’Antioche in enex le second ou le quatrièin l i ce qui fo

la troisième formule de Sirmium. Sozomène, iv, 15, i G., t. lxvii, col. 1152. Rien qui soil positivement hété

rodoxe, mais le leri >|xoo’j<tio ; est sacrifié. Ce I à cette

de de la controverse arienne que se rattache la question du pape Libère : Sous l’empire de la crainte ou dans, |es vues de paix, a-t.1 réellement consenti à un accom ni dont la ba aurait él la condamnation

linl Athanase et la souscription d’une formule de foi réi les orientaux ? de quelle formule s’agi rait-il'.' que penser des diverses lettres qui lui s, , ni attribuées dans les « Fragments » iv et xi de saint Hilai

MCI. EH Jlll.nl, . CATHOL.

Autant de problèmes dont la gravité demande une étude à part. Voir Libère. Remarquons seulement que, d’après Sozomène, le seul auteur qui précise, il ne peut être question que de la troisième formule de Sirmium don*, nous venons de parler ; Libère aurait même fait suivre sa signature d’une déclaration frappant d’anathème quiconque ne confesserait pas que le Fils est semblable au Père quant à la substance et en toutes choses. Ot fait preuve d’une prévention évidente contre le siège de Rome, quand on se contente d’affirmer, comme dans. l’Encyclopédie des sciences religieuses, art. Arianisme, que Libère « devint aussi aisément semi-arien qu’il était' devenu arien strict » .

Basile d’Ancyre et son parti usèrent violemment de leur victoire ; ils poursuivirent les anoméens et, d’après Philostorge, qui exagère souvent, en firent exiler soixante-dix, Eudoxe en Arménie, Aétius et Eunomius en Phrygie. Ils rallièrent en même temps à leur cause plusieurs personnages importants, qui penchaient ver ? l’arianisme pur, par exemple, Macédonius de Constantinople. Mais leur victoire ne fut pas de longue durée. Les évêques influents du parti moyen prolifèrent des fautes de Basile et des siens pour représenter à Constance que ces mesures de rigueur nuiraient à la paix et à la sécurité de l’empire ; il valait mieux chercher l’union sur une base plus large. L’empereur entra dans leurs vues, fit rappeler les anoméens exilés, et décida la réunion d’un grand concile, où devraient se trouver les évêques les plus distingués de toutes les provinces ecclésiastiques. Il désigna d’abord Nicomédie pour le lieu de la réunion ; cette ville ayant été presque entièrement détruite par un tremblement de terre, le 24 août 358. il lui substitua Nicée. Mais les évêques politiques et les partisans des anoméens, voulant prévenir l'éventualité d’une fusion entre les homéousiens de l’Orient et les homoousiensde l’Occident, obtinrent la division du concile ; les occidentaux se réuniraient à Rimini, sur l’Adriatique, les orientaux à Séleucie. en Isaurie.

IX. Le credo impérial ; Rimini et Séleucie. — Il j aux deux conciles un préliminaire très caractéristique, ce fui la rédaction d’une formule de foi qu’on présenterai) ensuite à l’approbation des évêques réunis ; mais il ia fallait assez large pour qu’elle put grouper les fractions influentes du parti anti-nicéen. Le moyen terme fol Vhoméisme, et dans la nuit du 22 mai 359, ce chefd'œuvre de compromis dogmatique fut arrêté, avec l’approbation de l’empereur, entre les évêques de cour et les chefs des homéousiens. Marc d’Aréthuse fut l’an de cette quatrième formule de Sirmium, appelée aussi « le credo daté » . S. Athanase, De synodis, 8, P. ('., t. xxvi, col. 692 : « Nous croyons en un seul vrai Die<i, l'ère tout-puissant, créateur et démiurge de toutes choses, et en un Fils unique de Dieu, engendré du Père d’une manière impassible, avant quoi que ce soit qu’os puisse concevoir, siècles, commencement, temps el n’importe quelle substance imaginable… : unique engendré, Qé seul du Père seul, Dieu de Dieu, semblable au l'ère qui l’a engendré, suivant les Écritures, 6u.owv… /.arà rà ; Fpaçâ ; … Quant au mot oùnta employé ingénument par les Pères, comme il a été mal compris dos fidèles et qu’il les a scandalisés, el que, d’un autre côté, il ne se trouve pas dans les Écritures, il a été décidé qu’on le mettrait de côté, el qu'à l’avenir il ne serait plus question dVJda à propos de Dieu… Mais nous disons le Fils en tOUt semblable au l'ère, comme les sa

Écritures le disent et l’enseignent. > La souscription de cette formule fui accompagnée d’incidents signifî catifs. Ainsi, Valens de Mursa avait d abord laissé tomber

après le mol 8 [10 10 v, semblable, le nets xa : a -ivra, c « 

tout, que l’empereur lui lit ajouter. Au contraire, I d’Ancyre, mis en défiance, ajouta cette glose ; en tout, c esi à dire non seulement quant à la volonté', m… aussi quant à la substance, et quant a l’eiistenCC, cl

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