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1859
1880
Al ; IMSMK CHEZ LES PEUPLES GERMANIQUES


cl retrancher du sein de l'Église ton rdres qui

auraient pu I affaiblir.

Envisagé bous l’aspect historique, l’arianisme germanique a une importance incontestablement plus grande. Ce qui semble d’abord évident, c’est que le Christian arien di ànl bientôt comme une religion nationale, les peuples envahisseurs de race germanique. Par une

quence naturelle, les princes de ces div< Uons prirent une telle autorité dans leurs églises particulii res, qu’ils en devinrent pratiquement les véritables chefs. Une autre conséquence fut qu’au fond de la lutte religieuse il eut une lutte politique et ce qu’on a pu justement appeler la première manifestation de l’antagonisme entre les deux grandes races de l’Occident, la latine et la germanique. Dans cette grande mêlée de plus de trois siècles, l’arianisme politique des Germains suc, ba partout, comme avait succombé l’arianisme politique des Constance et des Valens ; il succomba par les mêmes armes, malgré les principes de force dont il disposa et l'éclat que jetèrent des règnes comme celui de Théodoric le Grand. A un moment donné, le pouvoir politique se retourna contre l’arianisme germanique, , . t | a ruine fut complète. Toutes ces nations durent ou disparaître, ou se débarrasser du vice originel de leur hérésie, pour entrer en fusion avec l'élément catholique. A l’opposé apparaissent les Francs ; comme peuplade germanique, ils n'étaient probablement pas supérieurs 'aux autres, mais ils n’eurent pas le même vice originel ; ils ouvrirent les veux, et les ouvrirent à temps, a la pleine lumière de 1 Évangile, et avec eux le catholicisme ce^a d'être une religion toute romaine, étrangère en quelque sorte parmi les autres peuples. Le baptême de Clovis prépara l’empire de Charlemagne et les glorieuses destinées de la France catholique. Sans doute on peut interpréter ces faits, mais ils n’en restent pas moins des faits, frappants et significatifs. Sur ce courant d’idées dont le développement ne peut se poursuivre ici, voir Godefroid Kurth, Les origines de la civilisation moderne, Paris, "1898, t. i, C. Vil : Les royaumes ariens.

Mil Renaissance de l’arianisme avec la réforme. _ Pendant environ neuf siècles, l’arianisme n laissé de traces en Europe ; car c’est à tort, comme le montre Hefele, Hist. des conciles, trad. Delarc. t. y. p 71-73 qu’on a prétendu voir dans l’adoptianisme de Félix d’Urgel, vers la fin du VIIIe siècle, un compromis entre la doctrine arienne et la doctrine orthodoxe de la trinilé. Au xvie siècle, l’hérésie renaît avec la Réforme, mais dans des conditions très différentes de celles qui marquèrent sa première apparition. A vrai dire, aucune secte protestante ne s’est présentée comme spécifiquement arienne ; on manquerait surtout d’exactitude, si Ion prétendait ramener à l’arianisme proprement dit toutes celles qui ont nié la trinité ou la divinité de Jésus-Christ. Si l’arianisme rejetait la vraie divinité de Jésus-Christ, ce n'était qu’une conséquence de sa négation fondamentale, portant sur la consubstaiitiahte du Verbe, seconde personne de la trinité. Par a. Heurs, les ariens n’attaquaient pas la distinction des personnes divine., mais ils l’exagéraient, par opposition au sabelhanisme ; s’ils arrivaient à nier réellement la trinité chrétienne, c'étaite re par voie de conséquence, une trinité d'êtres inégaux en nature ne pouvant être une vraie trinité de personnes divines. Cette remarqui nérale trouve surtout son application en ce qui cerne les sectes protestantes antitrinitaires. Le point coi un de toutes, c’est la négation de la trinité chrétienne, mais cette négation même peut être le résultat d’une direction diamétralement opposée à l’arianisme, 1, direction sabellienne. Alors on ne maintient pas la réalité.bs trois personnes, que les ariens maintenaient.

tout en les s, '.parant plus ou moins quant a 1 être et a la

, „ rfection : mais n nie simplement cette réalité, en ne voyant dans le l'ère, le Lis et le Saint-Esprit qne trois

appellations d’U !

livalent. Et telle est, en Lut. I antitrinil ciniena ou unitaires, dont l'étude est en dehors du, s, nt article.

Toutefois, si aucune de - reproduction

de I arianisme, toutes ont avec cette pointe de contact en ce qui concerne la doctrine t nitaire et christologique. De part et d’auti la même conception de Dieu, être supn i un BOUS le rapport de la personnalité que.1 de

la nature, et par conséquent possédant seul, en dehors de toute autre personne, l’essentielle divinité, pans son ipal ouvra-.'. Christianit "ne,

1553, p. 119. Michel Servet rejette la trinité de*. Bonnes divii ubstantielles, en la traitant de I

bère à trois têt s, de Dieu divU ' » us tino Socin regarde comme contradkt numériquement un et celle de trois personnes dont chacune s.-r.ut Dieu. Christian* relïgi bliotht Irenopoli 'Amsterdam),

1658, t. 1. p. 897. Fn matière christologique, les rapports entre les ari< us et les antitrini I forme ne

sont pas moins nets. Le Christ arien n ' dite,

qu’une créature supérieure aux autres par sa dignité morale et la gloire à laquelle on la suppo De même, le Christ des sectes antitrinitaires ; seulement la vieille théorie philosophique du Logos-démiurge a disparu, et le Christ n’est plus qu’un homme supérieur. Ces rapprochements expliquent assez en quel sens on a pu voir dans l’arianisme l’erreur fondamentale de la branche rationaliste de la Réforme.

Mais si des sectes elles-mêmes on passe aux individus, la question change d’aspect ; plusieurs ont réellement repris pour leur compte personnel, en tout ou en partie, la doctrine condamnée au concile de Nicée. On retrouve, par exemple, dans Valentin Gentile la doctrine du Père « OtMeoc et du Fils 8ev « pô8eo ; entendue d’une manière qui rappelle tout a la fois l’arianisme et le tntheisme ; car il admet trois esprits éternels, mais dont les deux derniers seraient moindres que le premu ni de

lui non l’essence du Dieu suprême, mais deux divinités d’ordre inférieur. Chez plusieurs théologiens arminiens des Pays-Bas, comme Êpiscopius, Limborch, Courcelles et autres, on retrouve aussi, greffée sur cette conception du Père akèaeoc, une doctrine subordinatienne qui ressemble beaucoup à celle d’Eusèbe de Césarée et de son parti origéniste. En Angleterre surtout. ; ten dances se sont traduites par des manilestations individuelles d’inégale importance. Ainsi on a vu dans le cinquième chant du Paradis perdu, de Milton.unmor de poésie arienne : Dieu, parlant du sommet d’une : la. ne, où il est voile dans la lumière, annonce aux myriades d’anges et d’archan - mblés au pied de la montagne, que ce jour il a engendré son Fils et qu il le (ait roi de toutes' les créatures, nées avant lui. Mais. malgré ce qu’il y a là de défectueux ou déquivoqi ce qui concerne 'la relation du Fils au Père, on peu' que Milton. comme Isaac Newton, diffèn ment

de l’arianisme dans son but et son esprit. ohe,

des hommes, dont quelques-uns sont rangés paru. sociniens et les unitaires, ont eu des sentiments an tels, au XVIII* si.cle. F.inlvn. Whitby, Tierce. Lardner. Prièstlej et tout particulièrement William Whiston et Samuel Clarke. Dans un ouvrage intitulé ; Primitive .. précédé d’une Préfacé historique, I.on.lr.s. 1710-1711. Whiston soutint formellement un

isme mitigé, semblable a peu près à celui d 1…de Césarée. Dans les principal de son livre et déférées.. la Chambre haut, du c , 11 1711. on retrouve la doctrine du lVre s. il Dl prême, du Fils inférieur et subordonne au P< die ou crée librement par celui-ci au commencement du