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1639 APOLOGÉTIQUE HISTOIRE JUSQU’A LA FIN DU XV 1 1 SIÈCLE

1'autn et Vives judicio. Il n'était donc pas le

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II. Ph 1517 ai Mil ni i yi : ' SIÈCLE. — I. l’An) tiou du traité de i, les cutliolojiies.

pendant des adversaires s'étaient levés, bien autrement redoutables que Pomponæe ou Giordano Bruno : les chefs de la Réforme s’en prenaient surtout à la société

religieuse gouvernée par le pape, au nom de Jésus ; c’est donc elle qu il (allait défendre. Peu à peu, se constitua le traité de l'Église dont les éléments existaient sans doute avant cette époque, mais qu’il fallut assembler, coordonner dans une synthèse systématique. L’o-uvre s’accomplit lentement, progressivement, comme tout ce qui est solide et durable, mais deux noms me paraissent dominer, à cet égard, la foule des théologiens : ce sont les noms du dominicain Melchior Cano (1509-1560), De locia theologicis, Venise, 1759, et du jésuite cardinal Bellarmin (1542-1621), Disputationes de controversiis fidei christiantB, dans ses œuvres complètes, 7 infol., Cologne, 1019. Le savant cardinal traite de l'Église, des conciles, du souverain pontife, s inspirant des travaux antérieurs de Jean de Turrecremata, Tractatus nobilis de potestate papse et conc. gen., Cologne, l180 ; de Cochlée, De auctoritate Ecclesise et S. Scriplurx contra Lulherum, 152't ; d’Eck, Enchiridion locorum communium adversus lulheranos, 1525 ; Deprimatu, 1521.

2. Apologistes protestants.

Néanmoins, les hérétiques eux-mêmes prétendaient défendre la foi chrétienne contre les rationalistes. On cite souvent, comme la première apologie en langue vulgaire, le Traite de la vérité de la religion chrétienne, Anvers, 1579, par Philippe de Mornay ( 1516-1623), et on s’accorde à louer la vigueur et la véhémence, l'érudition et la vie de cette apologie, malgré les préjugés dont n’a pu se défendre celui qu’on nommait le pape du protestantisme ; mais il n’est que juste de reconnaître que la priorité appartient à Calvin luimême (1509-1561) ; car si l’Institution chrétienne (153615'tl) est le manifeste d’un hérésiarque, elle renferme aussi dans une sohre et belle langue française, sur la divinité de la religion, des pages qui s’imposent à l’admiration de tous. Citons encore, parmi les apologistes protestants, le célèbre publiciste Grotius, De veritate religionis cliristianx, La Haye, 1627, dont l’ouvrage offre un intérêt considérable au point de vue de la méthode, puisque l’auteur y adopte la marche suivie, aujourd hui encore, par les auteurs de théologie fondamentale : Dieu, la providence, l’immortalité, les preuves de la révélation évangélique, la fausseté du polythéisme, du judaïsme et du mahométisrne. Sous une forme brève et concise, l’auteur présente avec simplicité et avec force d’excellents arguments. Écrit en prison pour les marins hollandais, son petit livre a vieilli sans doute en quelquesunes de ses considérations, mais pourrait être lu encore, non sans utilité, par les catholiques de tous les pays ; tout au moins il atteste l’exactitude, le sens pratique et l'élévation d'àme de celui qui l'écrivit.

3. Autres apologistt-s catholiques.

C’est contre Du Plessis-Mornay que Pierre Charron (1541-1603) écrivit un livre Des trois vérités, 1594, pour réfuter les hérétiques, les infidèles et les mécréante. Imposant loyalement ses pbjections, il parut quelquefois faible dans les réponses, bien qu’il ne faille pas accepter de confiance le jugement de Bayle i cet égard. La sincérité de sa foi apparut dans sa Réfutation des hérétiques, 1585, et ses Discours chrétiens, 1600. Son amitié pour Montaigne a laissé surtout des traces dans son Traité de lu M (1601) OÙ, COmme l’auteur des lassais, il l’ait au (balte une part excessive dans la direction de la pensée et de la conduite, quoique les deux amis fussent, l’un et l’autre, des catholiques sincères. Bien plus ardent se montra le célèbre pèr< Garasse (1585-1601), ridiculisé par l’ironie de Pascal et (le Voltaire, m. us fort honnête homme et

autan de mente. Son ton est parfois burlesque, excessif ;

s’il (rappe souvent trop fort, il touchi., i a des

i ii> outres. Lu <i, „ i< ine

ce temps, Paris, 1623, est le plus connu d<

il composa aussi une Somme théologique de » vé

capitales de in religion dire ! _ rboane

censura ce dernier ouvrage, mais l’auteur n’en était pas

moins nn excellent religieux, auquel on ne peut reprocher

que l’absence de mesure et de modération.

Plus directement et plus efficacement que leurs an> coreligionnaires^ les protestants convertis contribu à la défense du catholicisme : nul d’entre eux ne jouit d’une renommée plus étendue que Jacques du Perron 1 1556-1618), évéque d'Évrenx (ouvres en 3 in-foi. Paris, 1690-1623). Mais nous lui préférons à juste titre son admirable ami, saint François de SaK-s (1567-1622), qui, en divers mémoires sur La vraie et fausse mi' et les Règles de la foi 'réunis sous le titre de & verses, 6 in-8°, Lyon, 1868, t. ni), a déployé, comme en tous ses ouvrages, les qualités de pénétration et de précision d’un théologien accompli. — Il serait injuste d’oublier que ce n’est point seulement à La Rochelle et. par les armes, mais encore par la plume, qu’Armand Ituplessis, cardinal de Richelieu s’attaqua

aux hérétiques. On distingue parmi ses écrits, pour la fermeté de la pensée et la fierté du langage, le mémoire intitulé : Les principaux points de la foi de l'Église catholique défendus contre t'écrit adressé au roi par tes </uatre ministres de Cliarenton, dans Migne, Démonstrations évangéliques, t. iii, col. 1-145. — L"n bel esprit, né calviniste, conseiller d’Ltat. disgracié, emprisonné, converti et mort sous-diacre, P. Pellisson (10211653), nous a laissé d’excellentes Ré/lexions sur les différends de la religion avec les preuves de la tradition ecclésiastique, dans Migne, Démonst. évang., t. ni. col. 827-8tï(î. et des Preuves pour le traité de I eucharistie, ibid., col. 907-1036, où les arguments sont clairement exposés et remarquablement enchainés.

III. Dernière moitié lu xyiie siècle. — i. Apologistes catholiques. —Au xviie siècle, les grands orateurs, les théologiens, les philosophes chrétiens ne pouvaient se désintéresser de la défense du christianisme. Réprimé par Louis XIV, le « libertinage » s’insinuait, habile et perfide, par la ville et à la cour. Des prélats comme Iiossuet (1627-1704) et Fénelon (1651-1701 ne pouvaient rester indifférents devant les menaces d’une incrédulité hypocrite et les dangers qu’elle faisait courir à la foi de leur pays. Apologiste de la providence et de la divinité de la religion chrétienne dont ses œuvres, en particulier li' Discours sur l’histoire universelle, sont la magnifique et persuasive démonstration, l'évéque de M a donné au christianisme l’immortelle Histoire des variations des Eglises protestantes, parue en I688, t. xvxvi des Œuvres complètes, Paris, 1865, un des ( d’oeuvre de la prose française. Ces ! encore conti protestants que Fénelon dirige son Traité du mit, des pasteurs et ses Lettres sur l’autorité de l’L. pendant qu’il écrivait, avec un esprit subtil et un style attique, ses Lettres sur divers sujets de métaphysique et de nmrale (Œuvres, Paris. 1865, t. i). Sans insur l’apologie par la prédication, sur les considérations fortes et pressantes que présentent Bourdah s vigoureuse logique et son énergique sobn. té, 1 léchier dans sa langue harmonieuse, Massillon avec les tii de sa psychologie et les minutieuses applications d’une morale parfois trop sévère, je ne puis omettre François Lami. le bénédictin (1636-1711), qui entreprit avec plus de bonne volonté que de sens m. t. (physique la réfutation de Spinoza dans Le nouvel athéisme renve qui réussit mieux dans sa lutte contre les i dans L incrédule ramené à la religion par la ro Migne, Démonst. évang, i. iv. col 509-017, m Bernard Lami, l’oratorien (1645-1715), qui essaya en cinq volumes une Démonstration de la unie ci de ta sainteté