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ART CHRETIEN PRIMITIF

fi iie « tente accidentelle, tonte « le circonstance, toute locale i, ne valant que pour l’Esp ; casionnée

peut-être par la persécution. D’autre di ent qu’il n’a I > de portée générale, puisqu’il ne défend que pied m ccclesia, c est > dire celles qui représentent ce qu’on doit vénérer et adorer, surtout les trois personnes divines. D’autres enfin croient que c’est une t bizarrerie de la pari des Pères comme le canon 34 du même concile, pour lequel on n’a pas encore trouvé une explication suffisante. En tout c ; is. comme le (ait observer Baronius, . ! nnal., an. 57, n. 124, il est resté sans suite réelle el sans trace aucune dans l’histoire générale <le l’art : Ecquam tandem fidem nieretur tant paucorum épiscoporum canon, quem lotius catholiess ecclesÙB usus contrarius continuo abolevit, immo antequam nasceretur exslinxit.

Kraus, op. cit., t. I, p. 58-65 ; de Rossi, Roma sott., t. r, p. 97 ; Hefele, Concilienge&chichte, t. I, p. 17n ; Punk, Kirch scliicliiliche Abhandlungen und Untersuchungen, Paderborn,

1897, t. i, p. a’ili-352.

vi. caractères. — 1° Au point de vue de sa conception. — 1. L’art chrétien primitif est religieux et, surtout pour la peinture et la sculpture, funéraire. Ses différents sujets sont religieux et pris de la Bible ; très peu ont un caractère purement décoratif ; très peu sont tirés de l’histoire ou de la vie réelle. A l’origine l'élément décoratif prédominait, mais on y introduit des sujets religieux, par exemple dans la galerie des Flaviens, à Domitille. Dès le IIe siècle, le cycle des peintures religieuses commence à se fixer. Ce qui inspire l’artiste chrétien dans le choix de ses sujets, ce n’est pas la gloriole de pouvoir décorer les chambres mortuaire-, c’est le sentiment religieux. Fortement imprégné de la croyance à une vie meilleure, l’artiste exprime partout cet espoir qui faisait la force de ceux qui ne sont plus et la consolation de ceux qui vivent encore, et dans un langage clair et simple, il fait appel à la piété des vivants pour soulager 'es morts.

2. Il est didactique. L’art chrétien a un but didactique. Son caractère religieux et funéraire et les témoignages des auteurs le prouvent. Saint Paulin de Noie, Nat. Fel. poem. xxvii, vers. 511-515, P. L., t. i.xt, col. G60, les Constitutions apostoliques, v, 11, P. G., t. i, Col. 853, 85C, parlent clairement dans ce sens. Saint Jérôme, Epist. ad Fabiol., i.xiv, P. L., t. xxii, col. 613. dit : Multo plus intelligitur ijuad oculis videtur quant quod aure percipitur. Ce que lart était après Constantin, il a dû l'être auparavant : il n’y avait pas de raison pour qu’il changeât. Le but des monuments funéraires était d’exciter à la prière et de montrer la manière de prier. Les épitaphes le disent clairement. L’une, du ine siècle, au musée du Latran, PU. IX, 10, indique que c est pour cela qu’elle a été placée ù cet endroit : … Mentit tilulum inscribi ttt quisquis de fralribus legerit, roget deu[m]ut sancto et innocenti spirito (sic) ad Deunt suscipiatur. Une autre, de Priscille, de Ilossi. Inscr. christ., t. I, p. xxx, celles d’Aborcius et île l’ectorius, s’expriment d’une façon analogue. M. Schull/e et ses adhérents ont donc prétendue tort que l’art chrétien n'était point didactique, comme d’autres ont en le tort d’affirmer qu’il l'était exclusivement. Kraus, op. cit., t. i, p. 79-81 ; Wilpert, Eut Cydus christologischer Œmâlde, Fribourg-en-Brisgau, 1891, p. 49-52.

3. Il est //lus symbolique qu’historique, — Le sujet ou l’objet est représenté moins pour lui-même que pour l’idée qu’on veut exprimer : rei tignificatm iteruni tes alias significant, dit saint Thomas. Sum. tlteol., I",

q. i, a. 10. Ce caractère de l’art chrétien a été singulièrement exagéré par certains symbolistes, à outrance qui

ont cru trouver une idée supérieure dans la plus petite

décoration. Leur opinion a provoqué une réaction chei le> adversaires qui ont poussé la contradiction jusqu'à 1 absurde, trouvant un sens ornemental ou historique

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a pénétré lart. Les monument lent de ii, r « -li nouvelle, si différente de l’ancienne. L’arl n’emploie (dus, comme autrefois, son talent pourdoi des leçons d’immoralité. Les nudités sont rares, dil M. I'. raté. L’arcliéologie chrétienne, p. 13 ; ou bien la nudité enfantine di des amours… ou la nu dité discrète et a demi voilée des imaf

lisons, ou c’est encore la nudi ! tels

personnages bibliques, Adam et 1.. empte… »

Dans l’art chrétien tout est pur. chaste et innocent et indique une élévation de sentiments inconnue a lart profane. L’espérance du bonheur éternel qui est exprimée particulièrement dans les fresques des catacombes. la joie douce et grave que nous retrouvons partout, contrastent singulièrement avec la froideur glaciale monuments païens. — Si l’art chrétien est supérieur à l’art profane sous ce rapport, il lui est inférieur sous d’autres. Le pinceau et le ciseau des artistes n guère élevés au-dessus du niveau commun ni dai manière de rendre les types, ni dans l’expri physionomies. Les attitudes, les draperies, en un l’entourage reste le même, quoique les sujets soient de leur invention. Ils ont poussé la sobriété de corn ; tion aussi loin que possible ; ils ne se soucient presque pas du pittoresque : il suffit que le sujet soit compris ; c’est affaire à l’imagination de le compléter. On a souvent reproché aux figures primitives leur manque d’individualité. Pératé, op. cit., p. fâ. Ce reproche est justifié et les exceptions sont rares. Une certaine monotonie règne un peu partout. Parfois cependant on trouve des compositions pleines d’aisance, de r et de vie, comme la Vierge et le prophète au cimi de Priscille. malgré les négligences de l’artiste dans l’exécution de certains détails. Ass< ; souvent le est grossier. — La valeur de l’art chrétien n’est donc pas très considérable. Ses premières production sont pas sans prix et peuvent soutenir la comparaison avec l’art profane..Mais à l'époque de la décadence de l’art classique, il décline à son tour. La recherche de la beauté et de l’harmonie des formes ne rentre plus dans les préoccupations de l’artiste. Toutefois le goût et le sens esthétique n’ont point entièrement disparu, comme le prouvent la basilique constantinienne et les mosaïques de Rome et de Ravenne. Kraas. op. cit., t. i, p. 223.

VU, BBANCBBS oB L' ART CBRÉT1FS. — i » La peinture à fresque. — Ce que nous avons dit plus haut se rapporte plus particulièrement à la peinture, les autres branches artistiques appartenant plutôt à une époque postérieure. La peinture chrétienne, qui est aussi ancienne que les catacombes, tire son origine de l’i.des anciens de d, eorer les tombeaux, usage qui chrétiens ont adopté. Les sujets qui nous indiquent le caractère chrétien d’une peinture, sont : 1° symboliques : le poisson, l’agneau, etc. ; '2° bibliques, avec ou s.msignification allégorique : Noé dans l’arche. I surrection de Lazare, etc. ; 3° dogmatiques et liturgiques ; la fractio pants île la chapelle grecque, les pointures des chapelles des sacrements ; Iiconographie représentant les images du Christ, de la Vi< 5' pris de la vie réelle : la vendeuse de bgun. Calliste, les boulangers, les fossoyeurs, etc., à Domitille ; 6 relatifs aux affaires criminelles : le supplie saints a la Casa Celimontan.i ; 7' mythologiques : Voir plus haut.

2' Les mosaïques. — L’art des mosaïques, on la peinture monumentale, fortement cultivé par l’antiquité el néré pour ainsi dire par le christianisme, au n lait destine à orner dignement l’abside et les murs.