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ASCÉTIQUE - ASCÉTISME

Irnitd De iei poruti ! m ra ne.

Illl 1.1 V( II', .

    1. ASCÉTISME##


ASCÉTISME. — I. Eu quoi con iste l’asc< tien ? II. Comment il diffère de l’as* étisme non chrétien. III. Quelles formes principales il a revêtues à iravers li s siècles.

I. I. Ql iii, ONSISTE l.' HR1 'MIN '.' — L’a

tisme, dans son on la plus générale, est la pra tiqne de certaines austérités, quel qu’en soit le but immédiat, ou simplement moral. L’ascétisme

chrétien, considéré dans son ensemble, est la pratique du renoncement évangélique, exigé par la loi chrétienne un simplement conseillé comme moyen île tendre plusûrement à la perfection chrétienne ou decontribuer plus efficacement au bien commun de la Bociété chrétienne. Expliquons cette définition :

i. En t/uoi consiste le renoncement rranf/éliquef — 1 r> Considéré au point de vue négatif, le renoncement évangélique consiste dans l’abandon ou l'éloignement de ce qui peut être pour le chrétien une occasion ou un danger de manquer aux obligations imposées par Jésus-Christ ou par son Eglise, ou dans l’exclusion de tout ce qui est un obstacle à l’acquisition ou à la conservation de la perfection chrétienne, conseillée et recommandée dans l'Évangile. Au point de vue positif, le renoncement évangélique, considéré dans toute son étendue, est une lutte directe et offensive contre les inclinations des sens extérieurs et intérieurs, pour les soumettre entièrement aux préceptes de la vertu strictement obligatoire et même aux exigences de la perlection recommandée. Pour atteindre plus sûrement ce double but, le fidèle ne se contente point de fuir le danger ou de rester sur la simple défensive ; il porte directement l’attaque contre l’ennemi ; il lui inflige une défaite en s’imposant tel sacrifice, telle mortification ou souffrance surérogatoire. Par cette victoire, la résistance au bien est affaiblie, la tendance à la vertu est fortifiée, de nouveaux et de très abondants mérites sont acquis.

2° Le renoncement évangélique peut être intérieur, extérieur ou mixte. Appliqué à nos facultés ou à nos sens intérieurs, pour diriger toutes leurs allections, passions et inclinations suivant le commandement de la loi chrétienne ou suivant les recommandations exprimées dans l'Évangile, il s’appelle renoncement intérieur. Quand il s’exerce sur les sens extérieurs, pour les soumettre entièrement au commandement de la volonté ou pour en faire des instruments d’expiation et d’immolation, il prend le nom de renoncement extérieur. Très varie dans ses applications, suivant l’attrait de la grâce et la condition ainsi que les aptitudes particulières de chacun, il est universellement compris dans cette parole du divin Sauveur : Qui amat animant n perdet eam, et qui odit aniniam suant in ho mundo, in vilam xternam custodit eam, , Ioa., xii, ! '. et dans ce conseil de saint Paul : Si enini secunduni carnem vixeritis, moriemini : si aitii’m spiritu facta carnis mortificaveritis, vivetis. Rom., vin. 13. D’après l’histoire de l’ascétisme, les formes principales de ce renoncement extérieur sont les privations et mortifications Corporelles de tout genre, dans l’alimentation, le

sommeil, le vêtement, l’habitation et le genre de vie, ainsi que les austérités volontaires et les travaux pénibles que l’on s’impose dans un but île pénitence,

d’expiation ou d’in dation de soi-même, pour son

propre bien ou pour celui de la société chrétienne. Le renoncement peut être appelé mixte, quand les actes qu’il inspire exigent, en même temps, le renoncement intérieur qui maîtrise les allections et le renoncement t ttérieur qui mortifie les sens ; ainsi en est-il particulièrement de la pauvn té volontaire, de l’obéissance parfaite et de la chasteté perpétuelle, qu’elles soient pratl ! commune au milieu du i dans |'i t ; it i - dilli rii i

t Raison < —

Il d une lutte défensi

la triple concupiscence qui s’oppo* tique de la vertu et de la perfection chrétienne ; ti coni h que saint

motenfin i ai

et tuj I Joa., m. 16.

Si l’homme était resté dans l’eut de ju !.--lle

ou 1 ii<-u l’avait primitivement établi intérieur*

! rieurs auraient toujours été-, en vertu du prividivin, parfaitement soumis a n de

la raison, tant qu’elle aurait elle-mi -a contormité à la loi divine. Cette soumist existé sans aucun effort et sans aucun combat, i -impie commandement de la volonté, alors mai :: incontestée de tous les actes de la p s. Thomas, Suni. theol., I » , q. xcv, a. 1-3. Par le p originel transmis à toute la postérité d Adam, ce pi li ge de maîtrise absolue de la volonté sur les sens irrévocablement perdu. En conséquence, dos forces morales notablement diminuées et amoindi de ce qu’elles auraient été dans l'état permanent d’innocence, sont descendues au degré où elles auraient d.ms l'état de pure nature. S. Thomas. Sum. tht Ia-IIæ, q. ixxxv. a. 3. Avec la grâce sanctifiante. ne recouvrons point le domaine de la volonté sur I s >ens. La concupiscence reste en nous avec cette i t, site qui est la conséquence même de notre nature : elle se manifeste par les sollicitations de la p ;  : rtie sensitive, qui peuvent être excitées en nous avant toute pre de l’intelligence, avant et même malgré tout cons> ment de la volonté. C’est là ce fontes precati, tl héritage du péché originel et qui, à son tour, nous licite au péché. Concile de Trente, sess. V. Decretuti peccato original*, can. 5. La force native de cette cupiscence insoumise à la raison, peut encore augmentée par des fautes et, à plus forte i des habitudes personnelles qui donnent aux tions sensibles une force plus

qu’elles fortifient l’inclination opposée au bien. S. I bornas, Sum. theoL, I 3 II-, q. lxxxv, a. l- : >. Pour su tuer à ces inclinations une direction habituel ! constante vers le bien, pour établir dans cette an bonnes habitudes permanentes que nous api vertus morales acquises, une lutte vigoureuse, p.très pénible et très longue, est

par beaucoup d’actes répétés de résistance au m d’adhésion courageuse au bien, que l’on peut soum bs inclinations auxquelles notre nature est plus v. ment sollicitée, surtout quand elles proviennent d’une habitude invétérée, s. Thomas, Sum. theol., I" Il. q. i.i, a. 3 ; q. i.xiii, a. 2 ; Quæsliones disputatm, virtutibus m communi, a. '.'. Il est évident que lutte devra être encore plus énergique et plus un selle, si le but que l’on veut atteindre est n I ment la vertu obligatoire sub gravi ou sub levi. : au>>i la perfection elle-même au sens d( fini à l’ai précédent. Pour un but aussi relevé et aussi diffu atteindre dans de telles conditions, une lutte sin ment défensive, quelque courageuse qu’elle soit, suffira ilement. L'âme vraiment désireuse de parvenir au terme, devra s’imposer des sacrifices surérogat pour augmenter progressivement ses diminuer

cilles de l’ennemi, jusqu'à ce qu’elle soit elle-mi établie d.m< la disposition habituelle de faire : ment, facilement et constamment tout ce qui

ble à Dieu. Même après avoir noblement conquis cette position, elle ne doit point se ri poser dans l’inaction, en face d’un ennemi vaincu et humilié, mais qui

pi nt encore reparaître à toute heure. Or, celle lutte constante, défensive et oûei