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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/308

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[E MISSIONS CATHOLIQUES DE L')

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il fut conduit comme prisonnier & Madrid, et il fallut I intervention du pape et du roi de I rance pour li I i. Reprenant le chemin de la mission en MRHi Pallu était cette foirevêtu par la Propagande du titre de visife or général et administrateur de toute missions d " est qu’en 1684 qu il put prendre

, 1, , 1 o-Kien et sa mission pacificatrice commeni ait à porter ses premiers fruits, quand il mouiiii au bout de quelques mois ; son ami et confrère La Moiii. Lambert l’avait précédé au tombeau en 1679. Mais la Société « 1rs missions étrangères qu’ils avaient fondie devait continuer l'œuvre pour laquelle ils avaient donné leur vie.

Les discussions que ! uV l’allu était chargé de terminer n’avaient (ait que s’envenimer ; tous les missionnaire y prenaient part et la division se manifestait même au sein des différents ordres dont les membres tenaient avec passion pour ou contre les rites.

C’est pour mettre fin à ces controverses que, en 1701, M » ' de Tournon fut désigné par Clément XI comme légat a latere. Juris pontificii de Propaganda /ide, part. I, t. 11. p. -210-211. Il devait, après avoir réglé les affaires de l’Inde, se rendre à Pékin et, au moyen des pouvoirs extraordinaires dont il était muni, trancher définitivement la question. Nous avons vu comment il termina en 1704 la question des rites malabares. En arrivant à Pékin en décembre 1705, il y trouva un décret du Saint-Office de 1701, qui défendait toutes les cérémonies en l’honneur de Confucius ainsi que le culte des ancêtres et réprouvait les termes usités par les lettrés chinois pour désigner Dieu ; c'étaient les trois points principaux delà controverse, Ibid., p. 223-237.

Au lieu d’examiner les points litigieux avec les missionnaires, le légat se laissa entraîner dans des discussions avec les mandarins et même avec l’empereur, auquel il devait proposer la nomination d’un supérieur a 'néral des missions ; le résultat fut défavorable et Ms> r Maigrot, desmissionsétrangères, qui avaitpris la parole pour exposer la doctrine adoptée par le Saint-Office, fut injurié, maltraité, arrêté et banni de Chine ; le légat reçut également l’ordre de quitter Pékin ; c’est à Nankin, où il s'était arrêté, que Ma r de Tournon publia en 17(6. non pas le décret du Saint-Office, ce qui lui paraissait imprudent dans l'état des esprits, mais un mandement qui en promulgait les dispositions essentielles. Dès que l’empereur en eut connaissance, il fut tellement irrité contre le prélat qu’il le lit arrêter et conduire a Macao, avec ordre au gouverneur de le retenir prisonnier ; il est douloureux d’ajouter que cet ordre fut exécuté, ibid., 1898, t. vii, p. 80 ; malgré la nouvelle de son élévation à la dignité cardinalice, le légat resta dans les prisons portugaises où il expira le 8 juin 1710.

Tous les missionnaires qui avaient pris parti pour le 1 Sgat furent persécutés et jusque dans les provinces lointaines du Su-tchuen on les arrêta pour les conduire à Macao ou les Portugais se chargeaient de leur faire expier leur docilité aux enseignements de l'Église.

La sentence dn cardinal de Tournon, telle qu’elle avait été publiée, n'étail pas irréformable et appel fut interjeté 1 Home. Un décret de Clément XI. de 1710, continu. , sur tous les points le mandement et défendit toute nouvelle publication sur la question. Juris pontifiai <>< Propaganda fi.de, part. I. t. 11. p. 280-283. Cf. p 290, 296-297, 335. Une bulle de 1715 imposa à tous les missionnaires un serment d’obéissance, ibid., p. 305-310. cf. p. 318-319, el comme les dissidents cherchaient encore di - subterfuges pour éluder l’exécution de la bulle, un nouveau légat, M." Mezzabarba, se rendit en Chine où il arriva en 1720. H>k1., p. 328-334. L’empereur le reçut avec un certain éclat, mais ne manqua aucune occasion

de B’expri r en termes malsonnants sur le compte du

souverain pontife. M v Mexzabarba accorda un certain iiumbie de permissions pour autoriser quelques céré monii 1 condition qu’en les aceomptiatanl on

réprouverait toute pi.oir

amené l’empereur à iucui il quitta Pékin

en 1721. Les querelles continuèrent encore pendant ans, cf. ibid., p. 163, jusqu'à ce qu’en I" XIV

terminât cette longue cohh : inflexible

énergie. Ibid., t. m. p 73-82. Cl ibid., p. 210-211.

pendant que se poursuivait ni les d | rin cipe. l’oravre de la conversion des infidèli avec une grande activité. L’institution, en Hi.7j.ii apostoliques avait causé un vif mécontentement en I lûgal, ou la cour réclamait sans Cesse en faveur ddroit de patronage, droit que d’ailleurs ell et était incapable d exercer. Cependant d -acri lier une partie de -es droitpour pouvoir jouir pacifiquement de l’autre. Alexandre VIII consentit à une Irai tion en 1690. Les vicariats du Malabar, de la Cochinenine et du Tonkin furent conservés, mais en revanche, il était institué à Nankin et à Pékin deux évéchés que le roi du Portugal s’engageait a doter, moyennant quoi le droit de nomination lui serait reconnu. Ibid.. t. II, p. 1-2-2-127.

L’effet de cette concession fut tout opposé à celui qu’on cherchait : l’archevêque de Goa prétendit exercer par les nouveaux évêques une autorité absolue sur toutes les missions de Chine et Innocent XII. qui succéda en 1691 à Alexandre VIII, résolut de reprendre l’ancien projet de division du pays en vicariats. Par une bulle d’octobre 1696, huit vicariats nouveaux furent inst et la circonscription des diocèses portugais fut nettement délimitée. Ibid., p. 158-161. Le Tche-kiang fut attribué à un dominicain, le Kiang-si à un augustin. le Chan -i et le Chen-si réunis à un franciscain, le Hoo-kouai un missionnaire séculier, le l’o-kien a M. Maigrot. membre de la Société des missions étrangères ; le Yunan.le Sutchuen et le lvouei-Tcheou furent confiés à d< ou à des vicaires sans caractère épiscopal de 1 des missions étrangères. Cette mesure mécontenta vivement les Portugais et explique, sans les excus) gueurs dont le gouverneur de Macao usa, en 1701 1 égard du cardinal de Tournon.

Il faut reconnaître que ces rivalités eurent à la loi sur l'œuvre des missions un contre-coup déplorable ; les prêtres européens hésitaient à aller dans l’Extn Orient, moins pour y convertir des païens que pour tailler avec des compatriotes : le séminaire des missions étrangères ne comptait souvent que cinq ou six lévites, et parfois il était vide. En 1722. la Société des misions n’avaitde ses membres a Siam que deux évêques et deux prêtres ; en Chine trois prêtres, au Tonkin un évêque et trois prêtres, en Cochinchine un évêque et trois prêtres. Quand Young-tching, successeur de Kang-hi, mort en 1722, décréta, en 1732. l’expulsion de tous les missionnaires de l’empire et que ceux-ci furent réunis à Canton, ils étaient trente-cinq en tout. L’esprit du t avait atteint les missions dans leur source : la foiatt. par les querelles du jansénisme ne produisait pli : élans de généreux enthousiasme qui portenl sionnaires i renoncer à leur famille, à leur pays et aux douceurs d’une existence facile.

Cette crise allait encore devenir plus aiguë pendant le troisième quart du XVlIP siècle par les - dont

allait devenir victime la Compagnie de suppression les mi— ions de l’Inde et de la Chine daient leurs ouvriers les plus actifs et quand il fallut pourvoir a leur remplacement, il était difficile de faire appel aux ordres religieux, victimes, quoique à un moindre degré, des attaques de l’esprit philosophique Espagne, en Portugal, en Allemagne, dans un gi nombre des États italiens, le despotisme éclairé princes entravait leur recrutement et menaçait leur indépendance. Les lazaristes acceptèrent cependant lites dans k Levant et la Clin.