Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/454

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iiri.iii.uii-.iiic attribué â Augustin par les semipélagiens el réellement ensi igné pai Calvin.

1 Entn o deux opinions extrêmes, le dogme catholique, non pas inventé, mais foi mule par Baint Augustin, affirme en même temps i deux vérités : « le choix i.l des élus par Dieu est très réel, très gratuit, constitui i. mais ce décret ne di truil pas la volonté divine de sauver tous les hommes el de plus ne se r< al i la liberté humaine, en

i ti.ni pleine puissance, à l’i lu de tomber, et au nonélu « le se relever.’_'. Solution de saint Augustin. — Est-ce bien la pensée d’Augustin* ? La réponse sera dans l’analyt décrel divin, ici qu’Augustin l’a compris : A. Avant le décret de prédestination quelle science précède ? I » . Teneur du décret divin. C. Motifs divins du décret.

A. Avant tout’livret divin de créer le monde, la science infime de Dieu lui présente luuies les grâces et séries (Incises de grâces qu’il peut préparer pour chaque âme, avec le consentement ou le refus qui suivrait dans chaque circonstance et cela danles millions et millions de combinaisons possibles. Ainsi il voit que si saint Pierre avait reçu cette autre grâce il n’eût pas été converli et si, au cœur de Judas, eut retenti tel autre appel de Dieu, il eût fait pénitence et se tïn sauvé.

Notre monde actuel, avec toute son histoire depuis Adam jusqu’au jugement dernier, n’est qu’un « les milliers et des millions de mondes cpje Dieu pouvait réaliser. Parmi ces mondes il en est où tousse sauveraient. d’autres où tous se perdraient, d’autres où damnés et (’lus sont mêlés. Pour chaque homme en particulier, il a dans la pensée de Itieu des histoires possibles en nombre illimité, les unes histoires de vertus et de salut, les autres histoires criminelles de damnation, et Dieu sera libre, eu choisissant tel monde, telle série de grâces, de déterminer l’histoire future et la destinée finale de chaque âme. Voilà la science qui. d’après Augustin, précède et éclaire le choix de Itieu : s’il avait voulu sauver Judas, non defuit modus, il voyait la grâce qui le sauverait, il pouvait la choisir, il en a préféré une autre. Cf. les textes cités plus haut, col. 2385, d’autres par Rottmanner, Der Augustinismus, p. 22, par ex. ce mot del’Op, imp. cont. Julian., 1. 1, c. xcm : Absit ut impediaturab homine onvnipotentis et cuncta pr.escientis intentio. Cette science qui lui présente les diverses manières de sauver Judas n’était point la science de vision qui ne contemple que les choses futures (la conversion de Judas n’a jamais été future), mais une autre science — quelque nom qu’on lui donne — dont l’objet embrasse les réponses conditionnelles de chaque volonté à chaque appel de Dieu. Saus cette science on ne comprendra, ainsi que l’a dit le bénédictin Wolfsgruber, Augustin, p. 828, ni Augustin, ni la prédestination.

I). La teneur du décret divin. — En présence de tous ces mondes possibles, Dieu, par un acte absolument libre, décide de réaliser le monde actuel avec toutes les circonstances de son évolution historique, tel qu’il apparaissait au milieu des mondes possibles, avec toutes les -races qui de faitsontel seront distribuées jusqu’à la lin du monde, doncavec tous les (dus citons les réprouvés que Dieu prévoyait devoir s’y trouver, si de fait il le créait. Or, daines Augustin et la foi catholique formulée par lui, dans ce décrel d’une unité complexe, l’analyse découvre deux éléments qu’il est essentiel de distinguer :


a Le premier élément de ce décrel est la détermination certaine des élus en vertu d’une bienveillance toute gratuite [ante mérita) à leur égard. Dieu, en effet, en di i rétanl de créer ce monde et de donner telle série de

es avec tel enchalnement de circonstances qui nera librement mais iniailliblement tels et tels résultats (le désespoir de Judas et le repentir de Pierre) décide en même temps le nom. la place et bre de tous

b - citoyens de la Jérnsalem future. Voili la prédestination augustinienne : a. I.

dont il est pai l< -i souvent. De corrept. et grat. i

/ /.., t. xi iv, col. 929 ; Jje,

I - :. Ihdono pet < i., n. 21, 1004. - /-.Choix immuable de Dieu, qui oblige d’affirmer : certum eue numerum electerum, dum, neque minuendum D< rept. et grat., n

col. 940. Il est évident en effet que ceux-là m seront sauvés que Dieu sait vouloir coo] di. r. tée pour eux. La lis

est close aux yeux de Dieu. Bien que tout

déchoir, el les non-prédestin ertir. de

fait nul élu ne voudra se perdre, et aucun di

. Nul ne passera d’une l’autre. Et dire avec Cassien que Judas était au nombre des élus avant sa chute. c’< Si nier linfaillibilité de la science de Dieu. — e. Don gratuit entre tous, qui, loin d’être mérité, est la source de tout mérite, do : dons, en vertu duquel ipsum ho-.ninis, , est gratuitum, Epist., clxxxjv, 10, P. /… t. xx.viii. col. « l’J, ou encore non gratia ea merito, sed me, exgratia. Se, , ,, ., ci.xix. n. 3, P. /.., t. xxxviii. col. HIT. Nul n’a pu mériter cette élection : car Dieu pouvait. parmi les autres mondepossibles, en choisir un dans lequel d’autres séries de grâces auraient amené d’autres résultats : il vovait un monde ou Pierre aurait été il nitent et Judas converti. C’est donc arant tout mérite de Pierre et toute faute de Judas, que Dieu a décidé de leur donner ces grâces qui ont sauvé Pierre et non Judas. Dieu ne veut donner gratuitement le paradis à personne ; mais très gratuitement il donne à Pierre les grâces avec lesquelles il sait que Pierre se sauvera. — d. l’r. destination qui force à dire que ni Dieu m’Jésus-Christ n’ont eu la volonté absolue de sauver to< /émîmes. Dieu pouvait, s’il eût voulu, choisir un monde où toutes les âmes se sauveraient. Il pouvait sauver Judas, dit saint Augustin, il ne l’a pas voul ergo, sed noluit. be nat. et grat., c. vu. n S t. xliv, col. 251. Cf. De Gen. ad litt., I. XI, c. x, n 13, /’. /.., t. xxxiv. col. ! 31. posset plane [malos convertere).Cur ergo non fecitf Quia noluit. C rit ? Pênes ipsum i -t. — e. Prédestination, n mystères, non pas qu’elle nuise a la liber arce

que à cette question : Pourquoi Dieu, voyant que Judas se sauvei it avec telle grâce, ne la lui donne-t-il pas ? Augustin ne peut que répondre : altitudot Rom., i. 3 ; >. De spir. et litt., c. xxxtv. n. 60, /’. /.., t. xi iv. col. 211 : De corrept. et grat., c. vin. n. 17-1 col. 926.

Mais qu’on le remarque bien. cette prédestination augustinienne n’est que le dogme catholique, tel que toutes les renies le proclament par cette formule indiscutée : la prédestination dans tout son ensemble est absolument gratuite [ante I ut a signaler, parce que plusieurs n’ont vu dans ces thèses que là dureté augustinienne. Mais toutes les écoles s’accordent aussi à proclamer le second élément du décret divin.

b) Ce second clément est la volonté très sincère de Dieu de donner à tous les hommes le pouvoir d. sauver et la liberté de se perdre. Point d’impulsion irrésistible ni des élus par la grâce vers le paradis, ni des méchants par l’endurcissement vers la damnation. D’après Augustin, Dieu, dans son décrel créateur, a expressément exclu tout ordre de choses où une grâce enlèverait à l’homme sa liberté, toute situation où l’homme n’aurait pas le moyen de résister au péché. C’est la un point essentiel du système : par la il repo ; l’hérésie prédestinatienne qu’on lui a prêtée. Sans doute il y a certitude absolue que, seuls, les élus sauver. Mais dire que, pour les autres, il n’y a aucune

lité de se sauver, c’est contraire aux affir bons t, s plus constantes d’Augustin, dans ses dern