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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/524

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    1. AUGUSTINISME (DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DE I##


AUGUSTINISME (DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DE I.’2510

Un théologien contemporain, le carme Jean I (de Baconthorpe, ] 1346. raconte qu’entre Bradwardin et lui eut lieu, sur la prescience et la prédestination, une dispute solennelle, dans laquelle Bradwardin s’avoua enfin vaincu, l Bacon, lu 1 1 Seul., I. IV, dist. I, q. tv.

c Les théologiens postérieurs à Bradwardin et aux lotti s de 1360-1380 ne nomment l’auteur du Découse Dei que pour le réfuter très sévèrement, ainsi le carme Michel Aij.ii.uii (Angriani, f 1400) dans ses Quæstione » di$putatte ut IV Sent., Milan, 1510. Le docteur de Parit Pierre l’Iaout (y 1 M5) relève ses erreurs dans son commentaire du I. II Sent., eophistice loquitur Bradwardiints, et subtiliter… Nam positio ejus est Hæretica. Et ctt bene mirandum de lam bono doctore. Dans la Collectio judic., de d’Argentré, t. i, p. 328 ; cf. le dominicain JeanCapréolus (-J-1444), In IV Sent., l.I.dist. XLV.can(raO m concIusionem, Tours, 1900, t.n, p.583sq.Hugolin, O.S. A., In IV Sent., ]. II, dist. XXV, q.i (inédit), combat le système de Bradwardin, surtout la thèse principale quoi voluntas divina est nécessitas antecedens cujuslibet efjectus ; Jean Bokingham (peut-être Buckingham, évoque de Lincoln, f1398) l’a aussi réfuté dans Argustissimum. .. opus in IV Sent., in-8°, Paris, 1505, surtout q. m ; voir aussi d’Argentré, Opéra Grandin, t. VI, p. 181.

d) Enfin des condamnations formelles furent prononcées et des rétractations imposées à divers bradvvardiniens. En 1347, du vivant même du docteur anglais, le cistercien Jean de Mirccourt (de Mirecuria) est condamné à rétracter 50 propositions, sur l’ordre du chancelier de l’université de Paris, après sentence des maîtres. Cf. Denille, Chartularium unie. Pat :, t. il, p. C10-613. Or c’est un disciple de Bradwardin, ainsi que l’ont remarqué le théologien Hugolin, d’Argentré, Collectio judic, t. i a, p. 345, et Denifle, op. cit. Les art. 32-39, 9-17 sont clairement inspirés par Bradwardin. Mais reste une obscurité : la même série renferme d’autres articles d’une allure plutôt pélagienne : art. 4750 du Chartularium, 38-40 de la Collectio de d’Argentré. De même un commentaire des Sentences attribué par d’Argentré, loc. cit., à ce Jean de Mirecourt renferme la réfutation la plus expressive et la plus détaillée de la prédétermination. Est-ce le même auteur ?

En 1351 (16 mai) une autre condamnation de l’université de Paris est prononcée contre un bradwardinien timide qui adoucissait les thèses du maître, le religieux augustin Guy (peut-être Egidius de Medonta, dit Denillei. Voir Chartularium, t. iii, p. 21-23.

En 1443 (9 janvier), Nicolas Cadrigerii (Qadrigarii), O. S. A., doit rétracter, entre autres erreurs, celle-ci qui est bradwardinienne : quod a providentiel divina omnia qum fiunt, quadam necessitate eveniunt. Voir Denille, Chartular., t. iv, p. 032 ; d’Argentré. Colle, tu* judic., t. i, p. 239. Ainsi l’université attestait sa volonté de sauvegarder la liberté contre le prédéterminisme.

r. l’interprétation ouvertement prédestinatien ne DBS HÉRÉTIQUES DBS XV* BT XVP> SIÊl LES. —

Dans les temps modernes l’histoire de l’auguslinisme est plus connue, on se bornera aux indications les plus sommaires.

i » Jean Wiclef (4324-1387), le premier hérésiarque prédestinalien des temps modernes. — Bradwardin ne fut jamais hérétique parce qu’il avait soumis sincèrement son livre et ses doctrines au jugement de l’Église Mais il est impossible de nier i bien qu’on l’ait essayé en ces derniers temps : cf. Zeitschrift /’. kath. Tlieol., 1887, p. 194), qu’il ail été l’inspirateur de Wiclef, non pas que’celui-ci ait entendu ses leçons (quand Wiclef arriva à (Mord vers 1340, Bradwardin était probablement en France, à la suite d’Edouard III. en sa qualité de chapelain) ; mais le souvenir de son enseignement ieini.iivs.iit ( Ixford. Wiclef cite asseï souvent Bradwardin h dans le De dominio </<c, c, xiv, le met dans un rang

à part avec l’archevêque d’Armagh, Richard Fitzralph,

Unis. Dans cet ou lea pensées de l.iadwardin, du d

i mv..-dit. Poole, Lone

p 1 15 ; c. xvi. p. 196 ; c. wi. p. 1 18-155 ; c. xvin. p

i i i ssemblance de doctrine ne permet pas d’ailli urs de douter que Bradwardin n’ait fortement infini Wiclef dans l’interprétation de son docteur favori, Augustin. Thomas Netter de Walden Waldensis), dan^ Doctrinale anliquitatum ftdei, dirigé spécialement contre Wiclef. nous apprend que son goût pour la lecture du docteur africain l’avait fait appeler par disciples : Jean d’Augustin. Walden uale, .,

c. XXXIV.

1. La base du système de Wiclef est un panthéisme à la fois subtil et grossier, dissimulé parfois sous des formules étranges, ruais renfermant la loi du déterminisme universel. Voici trois articles de la seconde articles, cf. Befele, trad. franc., t. x. p. 421) condamnée au concile de Constance : L’bique omne eus est, cum omne eus sit /< libet crcatura est Deus.

Quodlibet est Deus. Cf. Fasciculus rerum expeclendarum, etc.d’Oithuin Gratins, édit. Brown, Londres, 1690, p. 266, 280. Il y a sans doute une relation enti théisme et l’article 6 de la première série : Deus < obedire diabolo. Hcfele. ibul., p. 419 ; Mansi, t. xxvii, col. 632. Cf. sur cet article Fasciculus rerum, etc.,

1 (motif de la condamnation) ; Fasciculus zizai runi (de Thomas de Walden ?), p. 321, rétractation de cet article par Nicolas de Herforde ; cl. p. 328, 309, 278, 497.

2. Le déterminisme absolu et universel était af dans l’article 27 : Omnia de ncccssitale eveniunt. Denzinger, Enchiridion, n. 503. La formule se trouve dans le Trialogus, 1. IV. c. xiii. édit. Lecliler, Oxtord, i

p. 289-290 ; 1. III. c. viii, p. 151. Cf. la réfutation par Guillaume Woodforde dans le Fasciculus rerum…, p. 252-257, par un anonyme, p. 503. — ai Détermittù en.Dieu. — Si on lit avec attention le T> ialogus, I. I. c. x, p. 69 sq., on constate qu’en Dieu même volonté et puissance sont enchaînées par une loi d’inéluctable ni site. Pieu ne peut rien faire de plus ni de mieux que ce I qu’il fait, et cela est nécessairement produit. Il pourrait, i il est vrai, s’il voulait, mais il ne peut pas vouloir. « pas plus qu’il ne peut vouloir engendrer un second fils. « Wiclef avoue que c’est inouï, hérissé de difficultés, mais il se couvre du nom d’Augustin, lbid., p. 70. — b Dieu à son tour détermine et nécessite tous nos actes. Deus nécessitât creaturas singulas activas ad ce libet actum suum : et sic sunt alnjui prmdestinali, hue est jiost laborem < rdinati ad gloriam, aliqui. seiti, /me est post vitam misera » i ad poenam perpetuam ordinati. Trialogus, 1. II. c. xtv. p. 122. Cette impulsion irrésistible imprimée aux futurs réprouvés pour qu’ils pèchent, aux (’lus pour qu’ils soient vertueux, est le thème favori du De dominio divino, qui reproduit tonprincipes de Bradwardin. — < Que devient la libei Wich f prétend la sauvegarder, mieux encore que

idwardin, lien qu’il reproduise ses formules avec plus d’obscurité. Ainsi, d’après lui. la liberté el laite sont parfaitement compatibles, pourvu q spontanéité c’est-à-dire la volonlariété subsiste, et elle i’st inamissible. Il en donne des exemples d’ui sive clarté : a. Nous sommes libres comme le Père en* e, mirant son 1 ils ; Deus Pater summe libère producil tamen necessario absolute. Trialogus, I. I. c. x. p. 61. — /’. Nous sommes libres sous l’action de Dieu comme les bienheureux dans le ciel : /.

non sunt contraria. ait libcrr

saint heu, n. et volunt suam beatitudinem, tant en summe.1 II. c. ix. p. 107. —

— volumelibres parce qu’il n’a pas coaction même que la pe sanU ur n’t si pas coaction pour.