Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
207
203
ABSOLUTION DES PECHES CHEZ LES SYRIENS


de la médecine chrétienne et découvrir leurs plaies aux médecins spirituels afin d’obtenir par les pardons et les canons pénitentiaux la guérison spirituelle et afin de s’approcher avec pureté de la table du Seigneur. » Dans Mai, Scriptor. vet.novacollect., Rome, 1825, t. x, p. 334. Ébed-Jésus, comme on le voit, reconnaît que l’absolution remet les péchés et que le prêtre.en est le ministre, mais il ne nous en donne pas la formule. Il requiert la confession que les nestoriens ont négligée plus tard, ainsi que la satisfaction ou l’accomplissement des canons pénitentiaux imposés par le confesseur. Aphraates et saint Épbrem enseignent la même chose. Le diacre d’Édesse exige aussi la contrition ou le repentir : » Quand tu aurais péché des milliers de fois, si tu recours à la pénitence, tu seras purifié de tes souillures et de tes fautes. Et comme tu peux tomber, tu peux aussi, si tu le veux, te relever. Quiconque a péché, s’il se repent et demande pardon, la porte du médecin est ouverte et elle n’est jamais fermée au repentir. » S. Épbrem, Op. syr. lai., Rome, 1743, t. iii, p. 391.

Nous trouvons la même doctrine chez les jacobites. Le patriarche Michel le Grand dans son traité de la Préparation à la communion, enseigne que quiconque sent sa conscience en état de péché doit d’abord faire sa confession à son père spirituel et recevoir et accomplir la pénitence imposée. Il pourra ensuite s’approcher des saints mystères. Le patriarche s’élève contre les coptes qui négligeaient la confession. Voir Renaudot, Liturg. "rient, collect., Paris, 1716, t. ii, p. 448 ; Perpétuité de la foy, Paris, 1713, t. v, l. III, c. VI. Avant lui Jacques, évêque d’Edesse († 710), avait posé cette question : c Supposez qu’il se trouve un séculier qui, dans ses errements, s’est souillé de nombreux péchés au point qu’il dise devant tous qu’il n’y a pas de péché dans lequel il ne soit tombé’par parole ou par action. Après cela il a librement et légalement pris une épouse ; il est rentré en lui-même, a cessé toutes ses sottises et s’en est repenti ; maintenant il se rappelle ses fautes passées ; il les déteste du fond de son àme, il jeûne et prie. Serat-il délivré par celle manière d’agir, si par honte il n’ose montrer sa blessure au médecin ? » Jacques répond : c La première et la principale pénitence d’un péché, quel qu’il soit, est de ne plus le commettre ; si l’on y ajoute la prière, le jeûne, les larmes et les soupirs du cœur, on peut obtenir qu’il soit complètement effacé. .Mais si on apporte à ce cancer fétide l’abstersion excellente par la grâce proportionnée aux besoins, le pécheur

P Ta (’Ire relevé à son premier (’lai. El pour le dire en

peu de mots, il n’est pas de péché qui résiste à la pénitence. Personne n’est privé du salut ; si celui qui a péché veut cesser et se repentir et cela à cause de la grande mis riconle de Dieu qui ne veut pas la perte de l’homme qu’il a créé. » Voir ma Dissertât, de Syrorwm fide et discipl. in re eucharistica, Louvain, 1859, p. 167. Jacques d’Édesse dans la question précédente avait résolu dans le même sens le cas du prêtre qui rougit d’avouer sa faute à son évéque, mais se repent sincèrement de sa faute, c Dieu, dit-il, ne rejette aucune pénitence, et e’ei est une -lande que de se repentir..Mais Cependant ceux-là sont semblables aux Messes qui soignent leurs plaies, mais refusent le secours du médecin. » L’évêque jacobite ne regarde donc paslaconfess

cl l’absolution comme nécessaires pour les péchés honteux, mais seulement comme 1res utiles.

Le patriarche Michel, que nous venons de citer, n’admet pas celle restriction. Car il dit : « Il est impos ible que personne puisse (’ire délivré du péché, sinon pic le ministère des prêtres qui tiennent la place de

Jésus-Christ par rapport a la rémission des péchés. « Il cite en preuve les paroles de Jésus-Christ : Recevez le Saint-Esprit, etc. Puis il ajoute que « la confession fuie aux prêtres es) un baptême pour la rémission des péchés » ; que « le pénitent doit se conduire a l’égard de

son confesseur avec la simplicité d’un enfant, ne lui rien cacher, de tout ce qu’il a commis de péché par pensée, par parole et par action, se soumettre avec humilité à ses instructions, et tout faire suivant le conseil de ce maître spirituel ». Cité par Renaudot, Perpétuité de la foy, Paris. 1713, t. v, l. III, c. vi. Selon ce patriarche, l’absolution donnée par le prêtre est donc absolument requise pour la rémission des péchés.

Comme toutes les Églises syriennes reçoivent avec les grecs les canons et les constitutions apostoliques, ainsi que les canons des conciles de Nicée, de Conslantinople, de Néocésarée, de Gangres, de Laodicée et d’Antioche, on peut en conclure que leur discipline n’a guère différé de celle des grecs durant les cinq premiers siècles pour l’administration du sacrement de pénitence. Mais dans le cours des siècles suivants, il s’est fait des changements et il s’est glissé de graves abus chez les nestoriens et chez les jacobites.

11. Rite de l’absolution chez les jacobites. — L’évêque jacobite d’Amida, Denys Bar-Salibi, a écrit au xiie siècle un Rituel de la pénitence, x.nc -.Canonsde la manière de recevoir les pénitents dans le sacrement de la confession, basé sur la discipline antérieure de l’Église syrienne monophysite et adoucissant la rigueur des canons pénitentiaux. J. S. Assémani, Biblioth. or., Rome, 1719, t. ii, p. 173, 176 ; Renaudot, Perpétuité de la foy, Paris, 1713, t. v, I. IV, c. II, iv ; Denzinger, Rilus Orienlalium, Wurzbourg, 18C3, t. i, p. 443, 447, nous ont fait connaître ce précieux document. Voici le commencement : « Lorsque quelqu’un veut se confesser, soit d’inimitié, d’ivresse ou de toute autre prévarication, l’évêque, l’archimandrite ou le prêtre doit d’abord prendre garde de ne point se blesser de ce qu’il entend, ensuite de ne rien révéler de la confession, de ne pas concevoir intérieurement du mépris pour celui qui se confesse, mais de 1 estimer comme auparavant ; enfin de ne faire attention ni à l’amitié, ni aux dons reçus. Car il est le médecin des âmes et il doit prescrire aux malades les remèdes qui leur conviennent. « Pour entendre les confessions, le confesseur doit s’asseoir à la porte de l’église. Le pénitent, la tête découverte, les mains jointes sur la poitrine, les regards Laissés vers la terre et fléchissant le genou droit, confessera, sans rougir et sans cacher quoi que ce soit, ses pensées et tout ce qu’il a fait de bon et de mauvais, tandis que le confesseur détourne ses regards de lui. Après qu’il se sera confessé et qu’il aura révélé sa faute, le confesseur le reprendra, disant : Prends garde de ne plus faire ces aeiitnis ; moi je te pardonne i<-i et Dira dans le ciel] et l’action que lu as révélée i<-i ne sera ims révélée au jour da jugement et lu ne subiras pas la damnation à cause d’elle. «

Après cela l’évêque, ou le prêtre délégué à cet effet,

récite des psaumes aec Gloria l’alri. des antiennes,

des oraisons, des leçons ei des hymnes ; il y joint les prières propres à chaque péché en imposant la main Mie le pénitent agenouillé (Denzinger donne toutes ces prières d’après la traduction de Renaudot) ; ensuite il lui impose les pénitences canoniques. Les oraisons que le confesseur récite pour chaque péché sont fort différentes les unes des autres. Voici celle qui se dit pour les péchés de la chair et le mensonge : « Seigneur, faites miséricorde à ma prière, écoutez mes supplications. Je VOUS invoque pour voire serviteur X. qui a péché, irrité votre Esprit-Saint et transgressé vos commandements, Cependant ma faiblesse est l’assurée par les promesses que vous avez faites à mis saints apolros en disant : Tout ee <p<e VOUS aurez délié SUr la lèvre sera délié dansledel. Nous vous prions donc. Seigneur.

de délier, d’effacer, d’enlever les dettes et les fautes de votre serviteur commises volontairement ou involontairement, sciemment ou par ignorance, les adul-