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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/124

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ABS. DES PECH. CH. LES COPTES — CHEZ LES PROTEST.


drez, ils leur seront retenus ; » maintenant donc, notre Maître, par vos saints apôtres vous avez daigné accorder à ceux qui se succèdent dans le travail du sacerdoce, au sein de votre sainte Église, la faculté de remettre les péchés sur la terre, de lier et de délier tous les liens de l’iniquité ; maintenant encore, nous prions et supplions votre bonté, ô vous qui aimez les hommes ! en faveur de [vos serviteurs] (votre serviteur) [mes Pères et mes Frères et mon infirmité qui inclinons nos têtes] (qui incline sa tète) en présence de votre sainte Gloire ; octroyez-[leur] (lui) [et octroyez-nous] votre miséricorde et déliez tous les liens de [nos] (ses) péchés, [que nous ayons] (qu’il ail) péché contre vous sciemment, insciemment, ou par crainte, en parole, en action ou par faiblesse. Vous, le Maître, qui connaissez la faiblesse des hommes, en Dieu bon et qui aime les hommes, açcordez-[nous] (lui) la rémission de [nos] (ses) péchés.

Bénédiction. — [Le prêtre se signe. Bénissez-nous ; il signe les ministres : purifiez-nous ; libérez-nous ; (7 signe la foule : libérez tout votre peuple ; il fait mémento de qui il veut et acliéve : remplissez-nous de votre crainte, et dirigez-nous dans votre bonne sainte volonté, parce que vous êtes notre Dieu, et la gloire, l’honneur et la puissance vous conviennent avec votre bon Père et le Saint-Esprit vivilicateur et consubstantiel avec vous maintenant, etc. Il dit en dernier lieu : Que tes serviteurs qui officient aujourd’hui. Il les nomme et les signe tour à tour par rang de dignité, puis se signe de nouveau lui-même et dit : et mon Infirmité soient absous.] (Qu’il soit absous) par la bouche de la Très Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, [et par la bouche de la seule et sainte Eglise catholique et apostolique ; et par la bouche des douze apôtres ; et par la bouche de l’interprète divin, Marc, apôtre, évangéliste et martyr, de l’apostolique saint Athanase, et de Jean Chrysostome ; et de saint Cyrille, et de saint Grégoire et de saint Basile ; et par la bouche des trois cenf dix-huit Pères qui se réunirent à Nicée, et des cent cinquante de Constantinople ; et des deux cents d’Éphèse et des six cent trente de Chalcédoine ; et par la bouche de notre Père honoré l’archevêque abba N. et de son auxiliaire l’évêque abha N.] et par la bouche de ma Petitesse. Car béni et glorieux est votre saint nom le Père et le Fils et le Saint-Esprit maintenant, etc. Amen.

Bien de plus naturel que cette formule soit déprécatoire ; il serait même surprenant qu’il en fût autrement vu l’antique tradition que représente la liturgie copte. — Mais il n’y a aucun doute que, précédée de la confession auriculaire et détaillée, elle ne soit considérée par les coptes, schismatiques ou uniates, comme opérant la rémission des péchés.

Je ne sais pourquoi le P. du Bernât compare la bénédiction au Passio Domini, etc., car il n’y a aucun rapport entre ces deux prières sinon que l’une et l’autre suivent immédiatement la formule de l’absolution. Quant à ce qu’il ajoute à propos des paroles échangées, quand le pénitent va se retirer : « J’ai péché… Soyez absous de tous vos péchés, » cela est assez douteux. En tous cas la teneur des paroles que le prêtre prononcerait alors est également déprécatoire. Mais, de plus, on peut dire que, comme Denzinger le suppose, Rilus Orientalium, t. i, p. 101, 102, ces mots ne sont qu’un résumé de la formule de Yabsolulion au Fils, qui les contient. En tous cas, ils ne sont qu’accessoires aux yeux des coptes eux-mêmes, puisque Tuki ne les a pas incorporés dans son’AxoXou6t’a.

Il n’est pas étonnant, d’ailleurs, que le cérémonial de la pénitence ne se trouve pas dans les rituels coptes composés indépendamment de l’Eglise latine. Les Orientaux, et, dans l’espèce, les coptes n’ont point la manière méthodique de procéder que nous avons maintenant. Pour eux, le rituel ne devait contenir que ce qui n’appartenait naturellement à aucun autre livre liturgique ; il devait donc exclure non seulement l’eucharistie, mais aussi la pénitence qui est la préparation à la réception de l’eucharistie et qui, comme ce sacrement, fait réellement partie du missel. C’est pour cela que j’ai ajouté", plus haut, aux paroles du P. du Bernât les mots : [qui va communier]. Le lecteur fera bien de consulter l’article Confession.

Denzinger, à qui cette observation semble avoir échappé, s’est donné beaucoup de mal pour retrouver le vrai rite copte de la pénitence. Il a cru l’avoir découvert dans le traité manuscrit de Benaudot sur la pénitence. Nous ne nous attarderons pas à réfuter des arguments, que le lecteur trouvera dans son ouvrage, t. i, p. 434 sq. Disons brièvement : 1° que Benaudot lui-même croyait que le rite en question appartenait à l’Église syrienne, non à l’Eglise copte ; 2° que la bénédiction de ce même rite précède, au lieu de suivre, l’absolution comme le dit le P. du Bernât ; 3° il serait improbable que ce rite, s’il eût été copte, ne se trouvât dans aucun des nombreux manuscrits coptes ou arabes de provenance égyptienne.

Denzinger, Hitus Orientalium, etc., WurzbourR, 1863, t. I, p. 100, 102, 434, 439 ; du Bernât, Lettre au P. Fleuriau, dans les Lettres édifiantes [Paris, 1780], t. iv, p. 457 sq. ; Renaudot, Collectio lituryiarum orientalium, Francfort, 1847, t. I, p. 3, 181, 182 ; Brightman, Liturgies Eastern an-i Western, Oxford, 1896, t. i, p. 148 ; J. B. Vcllevus, Appendix ad seriem patriarchalem, n. 218, dans tes Acta sanctorum des bollandistes, t. vii, du mois de juin.

H. HyVERNAT.

XII. ABSOLUTION chez les protestants.


I. Doctrine de Luther.
II. Doctrine de Mélanchthon et des Églises luthériennes. Confession d’Augsbourg.
III. Formules d’absolution et manière de procéder suivant les luthériens.
IV. Zwingle et Calvin ; Églises réformées.

A lire les attaques de Luther et des luthériens contre la confession et l’absolution catholiques, contre la torture des consciences et la tyrannie du pape et des prêtres, on se figure qu’ils ne voyaient en tout cela qu’invention humaine (ou satanique). Quand, au contraire, ils quittent la polémique pour dire leurs idées ou confesser leur foi, ils sont si près des catholiques qu’il faut un œil exercé pour voir les différences.

I. Doctrine de Luther, —

Luther en rejetant toute grâce sanctifiante, et tout autre moyen de justification que la foi détruisait, en fait, tous les sacrements. Dès lors, il ne saurait être question chez lui d’absolution proprement sacramentelle. Il garda cependant la confession privée, en vue surtout, dit-il (article de Smalkalde, 3, 8, Mùller, ouvrage cité à la bibliographie, col. 221), de l’absolution et insista beaucoup sur cette absolution, reprochant sans cesse aux catholiques d’avoir réduit le sacrement de pénitence à la seule énumération des péchés. Textes dans Pfisterer, Luthers Lettre von der Beichle, Stuttgart, 1857, p 72 sq.

Quant à cette confession (sans détail des péchés) et à cette absolution, tantôt il en fait un sacrement, tantôt il leur en refuse le titre et n’y voit qu’un simple retour au baptême. Pfisterer, p. 7. En tout cas, l’absolution ne devrait être, dans sa doctrine, qu’une déclaration du pardon divin porté au pécheur, destinée tout au plus à exciter en lui la foi que ses péchés lui sont remis par Jésus-Christ, une annonce particulière de la parole évangélique de rémission. Il admet donc deux sortes d’absolutions, l’absolution publique et l’absolution privée. Les deux ont même contenu, la parole évangélique de rémission, prêchée à tous, ou dite à chacun en particulier ; toutes deux sont également efficaces (ou si l’on veut inefficaces comme absolutions, car elles ne remettent rien), pourvu qu’on les reçoive avec foi (c’est-à-dire avec la confiance absolue du pardon). L’absolution privée n’est donc pas indispensable ; mais elle est très utile, presque nécessaire parfois pour éveiller la foi