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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/128

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ABS. DES PÉG. CHEZ LES PROT. - CHEZ LES ANGLIC.


insistance particulière à réduire le rôle du ministre : VirtuWm et efficaciam omnem Domino, ministerium ministris… adscribamus… Nam hanc efficaciam nulli omnino créatures alligari. Syntagma, p. 69.

Ce sont ces idées mitigées qu’on trouve dans la plupart des sectes réformées et elles influencèrent jusqu’aux Églises luthériennes d’Allemagne pour faire substituer en maint endroit, malgré la résistance des pasteurs, l’absolution générale à l’absolution privée.

Ainsi Y Église restait malgré le premier Luther, entre l’homme et Dieu ; mais elle restait, contre ^intention du second Luther, sans action vivifiante sur l’individu… et tout se réduisait le plus souvent à des formules vides, laissant les âmes ouvertes au rationalisme, jusqu'à ce que de temps en temps l’excès du mal suscitât des hommes pleins de désirs pieux et de vie religieuse, un Spener en Allemagne, un Westey en Angleterre, pour souffler un moment le feu dans les âmes — un feu destiné lui aussi à languir ou à s'éteindre, en attendant des hommes nouveaux qui le rallumassent, un Spurgeon, un Georges Mûller, un général Booth.

I. Œuvres des réformateurs. — 1° Luther est revenu sans cesse sur la question : ce qu’il en dit remplirait un volume ; Pfisterer, Steitz, Kœstlin (v. ci-dessous ; ont recueilli le principal. Il en traite ex professo dans : Sermo de pxiiitentia (1518), Œuvres, édit. de Weimar, in-4o (Luthers Werke) en cours de publication depuis 1883, 1. 1, p. 319 ; édit. Walch, Luthers Scimmliche Schriflen, Halle, 1740-1753, t. x, p. 1475 ; Kurze Unterweisung wie rnan beichten soll (1519), Weimar, t. ii, p. 57, retouché et redonné en 1520, sous le titre Confitendi ratio, t. VI, p. 154 ; édit. Walch, t. x, p. 2649 ; cf. t. xix, p. 984 ; Ein Sermon von dem Sacrament der Busse (1518), Weimar, t. ii, p. 714 ; Walch, t. x, p. 1482 ; De caplivitate babylonica, surtout au ch. De pxiiitentia (1520) ; Weimar, t. VI, p. 497, surtont p. 501, 543 sq. ; Von der Beichte, ob der Papst Macht habe zu gebieten (1521) ; Weimar, t. viii, p. 138 ; von der Beichte und dem. Sacrament (1524), édit. Walch, t. xi, p. 80-2 ; Wie man dieeinfalligen solllehren beichten, à la fin du Petit Catéchisme dans le Livre de concorde, Muller, ci-dessous, p. 363 sq. ; Von der Beichte (1529), édit. Walch., t. x, p. 2640 ; Cf. Muller, ci-dessous Append. i, n.3 ; Von den Schlùsse’n (1530J), Walch, t. xix, p.H44.

— 2°PourMélanchton, outre l&Confession d' Augsbourg elVApologia, ci-dessous, il suffit d’indiquer les Loci theologici, passim, dans le Corpus reformatorurn (Brunswick), t. xxi-XXIl. — 3° Calvin, Institution, surtout c. ix, xvi, xix ; Catéchisme, au passage Des sacrements. J’ai travaillé sur l'édition latine de 1553 ; mais il y a une édition nouvelle, Brunswick, 1863 sq. — 4° Zwingle, Expositio christianse fidei, c.xi, dans Niemeyer, ci-dessous. — 5° Chemnitz, Examen concilii Tridentini, surtout au ch. De pxiiitentia, 2 p. (édition de Francfort, 1586, t. il, p. 173 sq.) ; on peut aussi indiquer ses Loci theologici, passim.

II. Confessions de foi.

1° Églises luthériennes. — Articles de Schwabach (1529), a. 11, et de Torgau, a. 5 (au t. xxvi du Corpus reformatorurn). — Confession d' Augsbourg (œuvre de Mélanchthon, 1530), I" part., a. 11, 12, 13 ; cf. a. 20 ; IIpartie, au titre De confessione. U y faut joindre VApologia, du même.

Les deux pièces ont été reçues (mais non sans compromis) par l’ensemble des Églises protestantes. On sait que les éditions différent ; mais ces différences sont sans importance pour nous. — Articles de Smalkalde (œuvre de Luther, 1538), IIP part, a. 8.

— Voir aussi les articles De sacramentis et De pxiiitentia, dans les confessions des Églises de Saxe (1551), du Wurtemberg (1552), de Bohème (1558), lesquelles d’ailleurs ne diffèrent pas notablement de la Confession d’Augsbourg (sauf pourtant çà et là une teinte calviniste ou réformée). Les Libri visitatorii (Corpus reform., t. xxvi) s’occupent aussi de la confession, mais au point de vue pratique.

La Confession d’Augsbourg et les articles de Smalkalde ont été insérés dans le Livre de concorde (1580) ; les autres confessions se trouvent dans le Corpus et Syntagma Confessionum fidei publié à Genève en 1054, et auquel Bossuet renvoie dans l’Histoire des variations. J. T. Muller a donné, en latin et en allemand, Stuttgart, 1848 (je cite la 4e édit. Giitersloh, 1876 ; la 10" a paru, ibid., en 1890) sous le titre : Die symbolische Bïicher der euangelisch-lutherisclvn Kirche (Libri symbolici, etc.), une excellente édition du Livre de concorde lequel comprend, comme on sait, la Confession d’Augsbourg, VApologia, les articles de Smalkalde, le Petit Catéchisme de Luther (avec l’Opuscule sur la confession des simples), le Grand Catéchisme et la Formula concordix ; il y a joint en appendice, entre autres choses, la

Brevis admonitio ad confessionem, et les Articuli visitatorii de 1592.

Églises réformées.

En première ligne vient la Confession des Églises suisses, rédigée par Bullinger, et acceptée définitivement en 1566, c. xiv, xix. C’est la Confessio helvelica poster ior (rééditée à Lausanne, 1834, en français) ; comparer celle de 1536, ou Helvelica prior, a. 15, 16, 19. Ajoutons colle que les Églises calvinistes de France adressèrent à Charles IX en 1561. — Toutes se trouvent dans le Syntagma de 1654. On cite souvent d’après la collection de Niemeyer : Coltectio confessionum in ecclesiis reformalis publicatarum, Leipzig, 1840. Enfin signalons le Catéchisme dit de Heidelberg (1503, édition française à Drefft, 1700), où du reste il y a peu de chose sur notre question.

III. Ouvrages généraux.

A ces documents fondamentaux se rattache toute une littérature île théologie polémique, exégétique, historique, comparative (voir dans l’Encyclopédie de Lichtenberger, art. Symbole, Symbolique, les titres des ouvrages de Planck, Marheineke, Winer, Schenkl, Bodemann, etc.). Signalons r.œhm, Confessionnelle Lehrgegensàtze, Hildesheim, 1886 ; et, pour Luther en particulier, Luthers Théologie de Kôstlin, Stuttgart, 1863 (il y a un ouvrage de Theod. Harnack sous le même titre). Sur l’ensemble, rien de mieux encore que l’Histoire des variations de Bossuet (qui, par malheur, insiste assez peu sur la pénitence et l’absolution, l. I, n. 8 sq. ; l. III, n. 21-24, 38-40, 46-47), et que la Symbolique de Mœhler (traduction française, Besançon, 1826), qui donne avec citations, une excellente vue de notre sujet(voir surtout les §16, 22, 29-33, 68, 82, 91, 94). - Parmi les historiens du dogme, il faut citer Ad. Harnack, Dogmengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, t. iii, 1890, l. III, c. iv (vues pénétrantes, mais un pen subjectives parfois) ; et son rival catholique Schwane, même titre, même lieu, même date, t. iv, IV" part., c. m (un peu court sur notre question). C. H. Lea, A history of auricular confession, Londres, 1896, n’a que quelques pages pour les protestants, t. I, p. 515 sq. — Parmi les ouvrages protestants de théologie dogmatique, on peut indiquer Schmid, Dogmatik, § 53, Anmerk. 5, 7e édit., Giitersloh, 1893 ; et Heppe, Dogmatik, 1867, t. iii, p. 250. — Les documents catholiques relèvent surtout les points opposés à la doctrine catholique : Propositions de Luther condamnées par Léon X le 16 mai 1520 (Enchiridion de Denzinger, n. 629-038) ; articles recueillis dans les écrits des hérétiques pour les Pères du concile de Trente : sur la justification (Theiner, Acta concilii Tridentini, Agram, 1874, t. I, p. 162), sur les sacrements (ibid., p. 383), sur le sacrement de pénitence (ibid., p. 531). Enfin les définitions et les anathèmes du concile de Trente font connaître, parantithèse, la doctrine protestante (sess. VI, VII, XIV). — Les théologiens oucontroversistes catholiques n’exposent le plus souvent que pour réfuter. On trouve pourtant d’utiles renseignements dans Bellarmin, Coccius, Tapper, etc., aussi dans Pighius et dans Catharin.Schanz dans son Traité des sacrements (Die Lehre der heiligen Sacramenten) Fribourg-en-Brisgau, 1893, est beaucoup plus développé et excellent. Voir surtout § 4 ; § 9, p. 141 sq. ; S 38, p. 530 sq. ; S 41, p. 557 sq. — On ne peut négliger non plus les liturgies protestantes ou réformées. Je m’en tiens à H. Hering, Hiilfsbuch zur Einfùhrung in das liturgische Studium, Wittemberg, 1888 : on y trouve les pièces nécessaires avec renvois aux recueils de Richter, Jacoby, Daniel, etc. — Parmi les dictionnaires, il faut citer surtout la Rcalencyklopàdie fur protestantische Théologie de Herzog, 3e édit., t. ii, art. Beichte ; t. III, art. Busse, et 2e édit., t. xiii, art. Schliisselgeivalt. Il y a peu de chose dans Fuhrmann, Handwbrterbuch der christlichen Pteligions-und Kicliengeschichte, Halle, 1826, art. Beichte ; dans Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, art. Culte et Pénitence, dans le Kirchenlexiko ?i de Wetzer et Welle, 2e édit., art. Busse. Rien de net non plus dans Migne, Dictionnaire du protestantisme, art. Pénitence.

IV. Ouvrages spéciaux.

Ackermann, Die Beichte, Hambourg et Gotha, 1853 ; Steitz, Die Privat-Beichte und die Privât-Absolution der luth. Kirche, Francfort, 1854 ; Kliefoth, Liturgisclie Abhandlungen, t.u, Die Beichte und Absolution, Scherin, 18ô6 ; Pfisterer, Luthers Lehre von der Beichte, Stuttgart, 1857, (collection de textes groupés autour de certaines propositions) ; Abrens, Das Ami der Schlùssel, Hanovre, 1864 ; Lipsius, Luthers Lehre von der Busse, Brunswick, 1892 ; Sieffert Dieneues'.en theolog. Forschungen iïber Busse und Glaube, Berlin, 1890. On peut indiquer encore un article de la Zeitschrift fur Protestantism us und Kirche, 1865, t m ; les études de Zezschwitz et de Scheele, dansle Handbuchder theolog. Wissenschaftende Zockler, 1884, t. iii, p. 528 ; t. ii, p. 444 ; enfin quelques détails intéressants dans la Cwiltà calolica, 18" déc. 1897, p. 682 sq. (mais sur la pratique).

J Bainvel.

XIII. ABSOLUTION chez les anglicans.
I. Textes officiels.
II. Doctrine des théologiens anglicans.
III. Déclaration officielle du primat d’Angleterre.