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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/132

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ABS. DES PÉC. CHEZ LES ANGL. — TIIÉOR. DES RATION.


impossible d’empêcher les gens d’enseigner des doctrines de servitude. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’en les_ enseignant, ils le font sans y être autorisés par l’Église d’Angleterre, et ils doivent se souvenir qu’ils sont se » ministres et sont tenus à ses lois. »

I. Ouvrages généraux.

The Book of Common Prayer (couramment The Prayer-Book). Le mime en français : La liturgie ou Le livre des prières publiques, Jersey, s. d. — The Homilies, édition de ( lambridge, 1850, laquelle reproduit celle de 1574. Recueil de Sermons officiels que les prédicateurs devaient lire de temps en temps. Le premier livre contient les sermons prescrits au nomd’Epouard VI ; le second les sermons prescrits par Elisabeth.

— Reformatio legum ecclesiasticarum, édition de 1571, reproduite par Edw. Cardwell sous le titre : The Beformation of the Ecclesiastical laies as attempted in the reigns of king Henri VIII, king Edward VI and queen Elizabeth, Oxford, 1800. — J. Jewell, Apologia Ecclesise anglicans ?, parmi les œuvres complètes : The Works ofJohn Jewell, Cambridge, 18451850, t. m. — Études et commentaires sur le Prayer-Book ou sur les 39 articles, entre autres : Wheally, A rational illustralion of the Bovk of Common Prayer (1e édit. en 1710), édition de Cambridge, 1858, d’après la 4e édit.on (high Churcli pour son temps) ; Fr. Procter, A lùstory of the Book of Common Prayer, With a tationale of ils offices, 1e édit., Londres ( « sans couleur ») ; J. H. Blunt, The annotated Book of Common Prayer, 7- édit., Londres, 1876 (tendance high Church) ; du même, Dictionnary of doctrinal and historical Theology, art. Absolution et Confession of sins ; dom Gasquet, Edward VI and the Book of Commoyi Prayer, 2’édit., Londres, 1891 (exclusivement historique, mais aide à comprendre les textes en faisant connailre les circonstances) ; E. Harold Browne, An exposition of the 39 articles, 3’édit., Londres, 1856 (dans le sens « protestant ») ; A. P. Forbes (évêque de Brechin), An explanatwn of the 39 articles, Londres, 1868 (très high Church, presque catholique) ; Edg. Gibson, The 39 articles of the Church of England explained, Londres, 1897 (veut n’être qu’historien et interprète, sans tendances doctrinales). — Sur la question considérée du point de vue canonique : O. J. Reichel, Short matiuals of canon law, Londres, 1897, parties V et VI (tendance liigh Church). — Sur la questian dans notre siècle : Ths life of Edward Bouverie Pusey par Liddon et ses continuateurs, surtout le t. iv, Londres, 1897 ; quelques pages dans H. C. Léa, A history ofauricular confession and indulgences in the latin Church, Londres, 1890, t. I, ad finem ; Explications théologiques et pratiques dans Vernon Staley, The catholic Beligion, a manual of instruction for members of the Anglican Church, 4- édit., Oxford, 1894 (très high Church).

II. Ouvrages spéciaux. —.1. Halès, A tract concernivg the power of the keysand auricular confession, 1709 (très « protesant ») ; Wordsworth, A sermon on evangelical Bepentance, Oxford, 1842 (l’appendice contient beaucoup de textes des théologiens anglicans) ; Pusey, Entire absolution of the pénitent, sermon prêché à Oxford en 1846, Oxford, 1846, avec préface et notes ; du même, écrits divers ou opuscules, par exemple Hints for a first ci » i/ess(’o » idans.Staley, ouvragecité, p.355 ; extraitsde la Lettre à Vévêque de Londres, 1851, ibid., p. 352 ; documents divers dans le t. IV de sa vie. — Maskell, An inquiry upon the doctrine of the Church of England upon absolution, Londres, 18’19 (riche en textes des théologiens anglicans ; Maskell, devint catholique en 1850) ; Boyd, Confession, Absolution and the Beal Présence, Londres, 1867. — On pent indiquer encore les traités de Laurence, de Cook, de Carter, sur la question (sens high Church), et aussi quelques opuscules de propagande (dans le même sens) chez Mowbray, Oxford et Londres ; Confession and absolution ; Pardon for the pénitent et dans VEvangelist Library, œuvre des « Cowley Fatliers », Oxford : Catechism on a ! solution. — Enlin, j’ai interrogé quelques clergymen anglicans, qui m’ont répondu avec une parfaite obligeance, et plusieurs convertis, dont quelques-uns avaient été clergymen. — Quelques catholiques se sont occupés de la question, mais, d’ordinaire, en polémistes : ainsi le R. P. Gallwey, Twelve lec’ures on Ritualism, Londres, 1879, lect. xii.

J. Bainvel.

XIV. ABSOLUTION. Théories des protestants modernes et des rationalistes.
I. Théorie d’origine allemande.
II. Théorie de M. Lea. —

Nous examinerons plus particulièrement deux théories, qui ont été élaborées la première en Allemagne, la seconde dans le monde anglosaxon, et dont les autres se rapprochent plus ou moins.

I. Théorie d’origine allemande. —

I. exposé. —

Cette théorie se fonde sur une conception du christianisme primitif qu’on peut résumer ainsi : Dans le principe, la communauté chrétienne n’avait d’autre guide que le Saint-Esprit, qui manifestait la volonté’divine par le moyen des charismes. Les apôtres, les docteurs, les prophètes, en un mot les spirituels, tels sont les organes de l’Esprit divin ; tels sont par conséquent les chefs de l’Eglise. C’est parmi eux que la communauté se choisit des serviteurs ou officiers, dont elle détermine les fonctions, et qu’elle élève ou dépose à son gré. Bref, l’organisation de l’Eglise était primitivement charismatique. Ce n’est qu’avec le temps qu’à cette organisation se substitua l’organisation hiérarchique, composée des évêques, des prêtres et des diacres. Cette transformation atteignit la doctrine évangélique dans son essence. La pénitence que pratiquaient les premiers chrétiens dut s’en ressentir, comme tout le reste. A l’origine, la satisfaction imposée aux pécheurs par la communauté était purement disciplinaire et n’avait aucun caractère sacramentel. Nul chrétien ne se serait avisé de revendiquer le pouvoir d’absoudre. A Dieu seul était réservé le droit de remettre les péchés. Mais avant d’admettre de nouveau à la communion les pécheurs qu’elle avait rejetés de son sein, l’Église attendait que la volonté du Dieu de miséricorde lui fût manifestée. Et d’où lui pouvait venir cette révélation ? Par quel intermédiaire ? Par les élus que l’Esprit-Saint éclairait de sa lumière. Les apôtres, les prophètes, les docteurs et plus tard les martyrs devinrent les interprètes, les organes du jugement de Dieu. A eux seuls appartenait le pouvoir de remettre les péchés, ou pour mieux dire de déclarer que Dieu les avait pardonnes. Les évêques et les prêtres, dont l’existence est constatée dès cette époque, n’avaient le même pouvoir que s’ils étaient investis de l’Esprit-Saint, et éclairés de cette lumière spéciale qui formait l’apanage commun de tous les spirituels. C’était donc encore l’organisation charismatique qui faisait figure dans l’administration de la pénitence ; l’organisation hiérarchique ne la supplanta que plus tard. Telle est la théorie ; est-elle autorisée par les textes ?

II. discussion.

° Le pouvoir d’absoudre a-t-il appartenu aux pneumatiques ? — Nous avons vu (II Absolution au temps des Pères, col. 154) la direction de la pénitence et le pouvoir des clefs aux mains des évêques et des prêtres, non seulement au IIIe siècle, mais des le IIe ; témoin saint Ignace, le Pasteur d’Hermas, saint Irénée, les Canons d’Hippolyte, Clément d’Alexandrie, etc. Est-il vrai que les évêques aient confisqué à leur profit le pouvoir d’absoudre, primitivement confié à tous les pneumatiques, à tous les spirituels ? Est-il vrai seulement que les spirituels l’aient jamais exercé ? On peut défier les protestants de citer un seul texte qui établisse que les spirituels, en tant que spirituels, aient exercé ou seulement revendiqué ce pouvoir, dans les temps apostoliques ou même au IIe siècle. Nous ne faisons aucune difficulté de reconnaître qu’en regard de l’organisation hiérarchique existait, dans les premières communautés chrétiennes, une organisation qu’on peut appeler charismatique. Saint Paul la décrit, à plusieurs reprises, avec une complaisance marquée. Rom., xii, 4-8 ; I Cor., xii, 1-14, 28-31 ; xiv tout entier ; Eph., iv, 7, 11-12. Apôtres, évangélistes, docteurs, prophètes, guérisseurs, glossolales, interprètes, ont une mission spéciale dans 1 Église ; tous doivent contribuer à l’édification du corps du Christ ; c’est pour cela qu’ils ont reçu, chacun selon sa mesure, un don de l’Esprit. Dans la pensée de l’apotre, les prophètes et les interprètes sont au premier rang de tous ces spirituels. Mais rien n’indique qu’il ait voulu désigner par là les vrais chefs de l’Église, les détenteurs de l’autorité, à plus forte raison qu’il ait entendu leur attribuer le pouvoir d’absoudre. Sans doute dans le texte évangélique : accipite Spiritum Sanctum, etc., Joa., xx, 22, le don de l’Esprit-Saint et le pouvoir d’absoudre sont étroitement unis. Ce don