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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/303

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563 AGATHON (LETTRES DOGMAT. DE SAINT) — AGGÉE (LE LIVRE D’) 561

manuscrit non pas du VIe, mais du VIIe concile. Cf. Session vu, à Florence ; Labbe, Concil., t. xii, col. 114.

Comme les actes du sixième concile dont elles font partie, les lettres de saint Agathon nous sont parvenues sous la triple forme d’un texte grec et de deux textes latins présentés par les éditeurs comme d’antiques versions et différant l’un de l’autre, quoique non essentiellement. Une étude attentive de ces trois textes permettra de reconnaître non pas la meilleure traduction, mais bien le texte original de saint Agathon dans l’antique version des actes du concile dite du temps de Sergius I er et publiée pour la première fois en 1524 par Merlin au tome n de ses Conciles. C’est ce texte que nous avons suivi plus haut. Il a été reproduit avec des variantes plus ou moins nombreuses par tous les collecteurs des conciles. Voyez Labbe, t. vi, col. 630-709 ; Ha rdouin, t. iii, col. 4074-1142 ; Mansi, t. xi, col. 231-315 et P. L., t. lxxxvii, col. 1161-1214, 1215-1218. Le texte grec a été donné pour la première fois en 1612 par l’édition romaine des conciles généraux, t. iii, p. 26-69. On le trouvera également aux endroits indiqués ci-dessus. Enfin, l’autre texte latin, qui est seulement une traduction de la version grecque, a été publié par Hardouin, t. iii, col. 148$1-$2514, et reproduit par Mansi, t. xi, col. 745776. Tous les auteurs qui ont traité de la condamnation d’Honorius et de l’histoire du sixième concile, troisième de Constantinople (voir Honorius, Constantinople), ont étudié les lettres de saint Agathon.

H. Quentin.


AGDE (Concile d’). Ce concile, Agathense concilium, se tint au mois de septembre 506 sous la présidence de saint Césaire d’Arles. Trente-cinq évêques y assistèrent. Les actes portent (au moins dans certains manuscrits), que ce fut avec la permission d’Alaric, roi des Visigoths. Les canons du concile d’Agde sont précieux pour nous faire connaître la discipline de l’Église des Gaules à cette époque. Ils sont au nombre de 71 ; les 47 premiers et le 71e se trouvent seuls dans les meilleurs manuscrits. Les autres ont donc été ajoutés postérieurement et sont empruntés pour la plupart au concile d’Epaone. A la suite de ces 71 canons, on en lit encore divers autres, attribués à tort au concile d’Adge, soit par Gratien, soit par Burchard, soit par quelques manuscrits. Les 48 canons authentiques du concile d’Agde ont d’ailleurs été aussi reproduits par Gratien dans son Décret. Ils se rapportent à l’irrégularité de bigamie (can. 1), aux fautes des clercs et aux peines à leur infliger (can. 2, 8, 39, 41), aux excommunications trop facilement portées par les évoques (can. 3), aux biens des églises (can. 4, 5, 6, 7, 22, 26, 33, 45), au célibat ecclésiastique et aux moyens de le garder (can. 9, 10, 11), à la consécration des autels (can. 14), à la pénitence (can. 15, 43, 44), à l’âge des ordinations (can. 16, 17), à l’obligation de communier à Noël, à Pâques et à la Pentecôte (can. 18), à l’âge où les religieuses pouvaient recevoir le voile (can. 19), aux oratoires établis en dehors des paroisses (can. 21), à la préférence qui doit être accordée aux clercs suivant leur âge (can. 23), aux maris qui abandonnent leurs femmes (can. 25), aux monastères et aux moines (can. 27, 28), aux affranchis (can. 29), à l’ordre de l’office divin (can. 30), aux ennemis qui refusent de se réconcilier (can. 31), aux causes des clercs portées devant les tribunaux civils (can. 32), au catéchuménat à imposer aux juifs (can. 31), à la convocation des conciles (can. 35), aux honoraires des clercs (can. 36), aux homicides et aux faux témoins (can. 37), aux clercs et aux moines vagabonds (can. 38), aux rapports avec les juifs (can. 40), à la divination (can. 42), aux fugitifs (can. 16), à l’obligation d’assister â la messe jusqu’à la fin (can. 17), à la tenue annuelle du synode (can. 71).

Mansi, Concil, t. viii, col. 319-34C ; Hefele, Histoire il, s conciles, trad. I.eclercq, Paris, 1909. S 222, t. ii, p. 073-1(p02 ; Diction, d’archéol. chrél., t. i, col. 8T1-S77. A. Vacant.


AGE. Voir Enfants, Ordination, Jeûne.


AGE DE L’HUMANITÉ. Voir Homme.


AGE DU MONDE. Voir Hexaméron, Création, Genèse.


AGELIUS Louis, frère mineur qui vivait dans la seconde moitié du xviiie siècle, composa un recueil de cas de conscience sous ce titre : ResohUiones quæstionum moralium, Trente, 1776.

Hurter, Nomenclator literarius, t. iii, col. 213.

Edouard d’Alençon.


AGGEE. Après une étude générale sur le livre d’Aggée, nous consacrerons un article spécial à la prophétie du chapitre ii, 7-10.

I. AGGÉE (Le livre d’). —
I. Aggée et sa mission.
II. Sa prophétie.
III. Commentaires.

I. Aggée et sa mission. —

Aggée (hébreu : IJaggai ; Septante :’Ayi-aïoç ; Vulgate : Aggœus), dont le nom pourrait se traduire en latin par festivus ou mieux peut-être par peregrinus, est l’un des douze petits prophètes. On ne sait avec certitude que peu de chose sur l’histoire de sa vie. D’après les uns, il serait né en Judée, avant l’exil, et aurait vu de ses yeux le temple de Salomon ; d’après les autres il naquit un peu plus tard en Chaldée, d’où il vint à Jérusalem en compagnie de Zorobabel. Des auteurs pensent savoir qu’Aggée fit partie de la grande synagogue, qu’il mourut à un âge fort avancé, après l’achèvement du second Temple. On l’aurait enseveli avec beaucoup d’honneur dans l’endroit réservé à la sépulture des prêtres. Toutes ces conjectures reposent uniquement sur des traditions dont la valeur est contestable.

Ce que le texte biblique nous apprend de certain, c’est qu’Aggée prophétisa à Jérusalem et que les oracles, dont se compose son livre, ont eu lieu dans un espace de quatre mois environ. Voici dans quelles circonstances. Seize ans s’étaient écoulés depuis le retour de l’exil et c’est à peine si les Juifs revenus de Babylone avaient relevé l’autel des holocaustes et jeté les fondations du nouveau Temple. Les tracasseries des Samaritains n’étaient pas la seule cause de cette lenteur ; il y avait encore de l’indifférence religieuse. Les choses en étaient là quand, la seconde année de Darius, fils d’Hystaspe (520), les prophètes Aggée et Zacharie se levèrent pour faire entendre à Zorobabel, au grand prêtre Josué et au peuple des paroles de reproche et d’encouragement. I Esdr., iv, 24-v, 3. La reconstruction du Temple : tel fut l’objet de la mission d’Aggée.

Cette mission avait une portée considérable. Le Temple était pour les Juifs, surtout après l’exil, le centre de la vie religieuse et nationale. Tant qu’il n’était pas rebâti, on ne pouvait pas songer sérieusement à reconstituer le culte et la cité. Le véritable caractère, comme aussi l’avenir de la restauration entreprise par Zorobabel, dépendait donc du zèle et de la célérité que le peuple mettrait à relever de ses ruines le seul édifice où il fût permis de sacrifier à Jéhovah.

II. Prophétie d’Aggée. —

La prophétie d’Aggée se divise tout naturellement en quatre oracles distincts, prononcés à des époques liés rapprochées les unes des autres.

I" La seconde année de Darius, le premier jour du sixième mois (Elûl = août-septembre), Aggée adjure publiquement Zorobabel et Josué de ne pas tarder davantage à poursuivre avec diligence le relèvement du Temple. Qu’on ne prétexte pas le manque de ressources, car elles ne font jamais défaut quand il s’agii d’élever des maisons lambrissées. Seul, le sanctuaire de Dieu resterai ! en ruines ? La sécheresse et la disette sont un juste châtiment de l’indifférence du peuple. Le vingt-