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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/667

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ANGÉLIQUE (SALUTATION)

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Mansi, t. xxiii, col. 432 ; en l’246 à Béziers, ibid., t. xxiii, col. 693 ; en 1247 au Mans, ibid., col. 756 ; en 1256à Albi, ibid., col. 837 ; IIardouin, t. vii, col. 460 ; en 1253 à Valence en Espagne, Mansi, t. xxiii, col. 892 ; en 1257 à Norwich, ibid., col. 966 ; en 1278 à Roue ii, Bessin, Concil. Rotomag., t. il, p. 81 ; en 1287 à Liège, Hartzlieim, Cunc. Germ., t. iii, p, 681 ; la même année à Exeter, Mansi, t. xxiv, col. 816 : dans un concile sans date de cette époque, Martène, Thes. anecd., t. iv, col. 162.

On ne tarde pas à la voir mentionnée dans les statuts des ordres religieux. Les cisterciens la prescrivent dans leurs chapitres" de 1221, 1236, 1239, 1240 comme prière de suffrage. Martène, Tltes. anecd., t. iv, col. 1130, 1361, 1368, 1373. Si la Régula conversorum o. Cist., qui doit être antérieure à ces dates, ibid., col. 1647-1652, n’en parle pas, on voit qu’en 121O YAve Maria est mis au nombre des prières en usage parmi les convers de Citeaux. Iust.capit.gen. Cist., dist. XIV, c. il. Les chartreux portent le même statut vers 1230. Le Couteulx, Annal, ord. cartus., Montreuil, 1888, t. iii, p. 524. En 1266, les dominicains le prescrivent dans l’office des convers, Martène, Thés, anecd., t. iv, col. 1742 ; Reichert, Monum. ord. præd., t. iii, Acta cap. gen., Stuttgart, 1898, t. i, p. 136, tandis que dans les constitutions de 1228 il n’est question que du Pater seulement. Denille, Archiv. f. Litt. und Kirchen-Geschichte des M. A., t. i, 1885, p. 226-227. On le voit cité comme prière de suffrage à partir de 1246, Martène, t. iv, col. 1691, 1695, 1697, 1700, etc., mais il est à remarquer que le texte plus correct publié par le P. Reichert n’en parle pas à ces endroits. L’Ave Maria, comme prière, est aussi signalé dans les constitutions des chanoines réguliers de Nicosie au diocèse de Pise, Trombelli, Summa, diss. IV, c. H, q. il, n. 19, dans Bourassé, t. iv, p. 225 ; cf. Amort, Vet. discipl. canon., Venise, 1747, t. I, p. 520, et dans celle de religieuses anglaises, Bridgett, p. 18$1-$285. L’usage de cette prière se répand au xiiie siècle, toutefois il >ne manque pas de constitutions synodales où l’Ave Maria soit passé sous silence. Esser, p. 92-93.

C’est aussi à partir du xiiie siècle que l’on commence à prêcher sur Y Ave Maria (voir entre autres auteurs lienoît d’Alignan, Vacant, Dict. delhéol., t. i, col. 829), et que les légendes poétiques de Marie, notamment en Allemagne, cherchent à popuraliser cette dévotion. Esser, p. 95-100. On trouve dans les inscriptions tombales la demande de réciter cette prière pour les défunts. Barbier de Montault, VAve Maria du Musée de Gucret, p. 42, 67-68 ; Gall. christ., t. i, col. 1234. L’Ave devient une exclamation de joie. Gay, Gloss. archéol., p. 91. Ce salut, dont la longueur varie, se retrouve fréquemment dans la représentation de l’Annonciation, spécialement sur les sceaux et sur les cloches, Barbier de Montault, p. 12-26, 47, 50, et sur les enseignes. Ibid. Il figure aussi au xive siècle, surtout au xve, en partie ou en entier, sur des objets purement profanes : vases, candélabres, meubles. Ibid., p. 55-60.

Finale de ce salut.


Au xiiie siècle, la formule consiste dans les paroles Ave Maria… ventris tui ; c’est celle qua l’on rencontre dans les commentaires et les explications, dans Thomas de Cantimpré, dans sainte Mechtilde, loc. cit., dans les chants populaires, Mone, Latein. Hymnen des M. A., Fribourg, 1854, n. 392-403, t. ii, p. 90 sq. ; dans les paraphrases poétiques. Trombelli, p. 229-230. La brièveté de cette formule permet de comprendre comment saint Dominique put établir la récitation des quinze dizaines du chapelet.

Au XIVe siècle, de même qu’au xv*, on trouve les finales de ventris tui. Amen, Barbier, p. 57, 60-62 ; Lury.p. 1 48 ; Romania, t. XIII, p. 526-527 ; xv, p. 306, 322, 312-343 ; Trombelli, p. 230 ; Bridgett, p. 187-189 ; ou Jésus. Amen, forme usitée en Angleterre en 1317, Rock, Church of our fathers, t. iii, p. 318-319, et même dès 1336 dans un document du prieuré de Maxtock, Monast. anglic,

t. vi, p. 525 ; Rock, t. iii, p. 315 ; cf. S. Antonin, Summa theol., part. IV, tit. xv, c. xiii-xxv ; ou Jésus Christus. Amen. Barbier, p. 64 ; Esser, p. 105-106. Cette dernière addition est attribuée au pape Urbain IV, mais par des témoignages qui ne datent que du XVe ou de la fin du xive siècle. Les écrivains du xvie ne peuvent expliquer l’origine de cette ajoute. Mabillon, n. 128 ; Esser, p. 104-105.

Au xvie siècle on trouve encore deux autres finales : celle de Jésus Christus in eeternum, formule qui fut adoptée en 1447 par les religieuses de Wadstena en Suède, Script, rer. suevic. med. xvi, tUpsal, 1818, t. I, p. 164, et celle de Jes us Christus Amen, qui est gloriosus Deus benedictus in sxcula. Busch, Chronic. Windesh., t. I, p. 70 ; édit. Grube, p. 215.

Les finales de ventris tui Jésus. Amen et de Jésus Christus. Amen se retrouvent au xvie siècle. Trombelli, Summa, t. iv, p. 271-272 ; Barbier, p. 71-72 ; Esser, p. 105-106. Les protestants critiquèrent YAve Maria, parce qu’à leur avis il ne contenait aucune demande. Trombelli, p. 211-213 ; Esser, p. 107-108. Érasme blâmait aussi l’usage de réciter YAve avant les sermons, usage dont on peut trouver des traces au xine siècle, Lecoy de la Marche, La chaire française au moyen âge, 2e édit., Paris, 1886, p. 291, mais qui se répandait surtout au xiv e. Erasme, Ecclesiastes, l. II, Opéra, édit. La Haye, 1703, t. v, col. 673 ; Mabillon, loc. cit. ; Macri, p. 517 ; Trombelli, p. 225 ; Zaccaria, p. 270 ; Barbier, p. 79-80.

II. L’invocation de la fin. —

1° L’ajoute Sancta Maria ora pro nobis. — Sancta Maria ora pro nobis se rencontrait, dit-on, dans un bréviaire chartreux du xme siècle, Le Couteulx, Annal., t. iii, p. 527, et l’autre formule : ora pro nobis peccatoribus. Amen, dans un autre bréviaire du xive siècle. Ibid. On les trouve dans saint Bernardin de Sienne, dans des hymnes métriques du xve siècle, Mone, Latein. Hymnen, t. iii, p. 91, 109 ; dans des bréviaires et des conciles du xvie siècle, tels que ceux deNarbonne en 1551, Hardouin, t. x, col. 452 ; d’Augsbourg et de Constance en 1567, Hartzheim, t. vii, p. 161, 535 ; de Besançon en 1571. Ibid., t. viii, col. 44 ; cf. Binttrim, Denkwùrdigkeilen, t. vii, p. 129 ; Trombelli, Summa, t. iv, p. 226-227, 231 ; Lury, p. 150 ; Esser, p. 110.

L’ajoute nunc et in hora mortis nostrse.


La dernière ajoute : Nunc et in hora mortis nostrse, qui se serait déjà trouvée vers 1350 dans un bréviaire chartreux, Le Couteulx, t. iii, p. 528, se rencontre dans un bréviaire romain manuscrit du xive ou du XVe siècle cité par Trombelli ; dans une hymne italienne du xive siècle, Mone, Latein. Hymnen, t. ii, p. 94 ; en 1514, dans les bréviaires des trinitaires et des camaldules ; en 1525, dans celui des franciscains, dans des catéchismes et des livres à l’usage des fidèles, Summa, t. iv, p. 235-236 ; Esser, p. 110-112 ; Bridgptt, p. 191 ; en 1556, en Angleterre, Rock, t. iii, p. 319. Toutefois cette troisième partie de YAve, avec ses différentes ajoutes, ne passa que progressivement dans les habitudes des fidèles. Au commencement du xviie siècle, on finissait, à Cologne, par les mots Jésus Christus. Amen ; k Lyon, par le mot peccatoribus. Esser, p. 115-116. A la même époque, l’addition Jésus n’était pas universellement reçue aux Pays-Bas. Ibid., p. 112-113.

L’usage de commencer les heures de la Vierge par 1.1 ve Maria existait chez les dominicains dès la première moitié du xiiie siècle. Cf. Durand, Ratio », div.of}., l. V, c. ii, n.6 ; Act.Sanct., jan. t. i, p. 615 ; Esser, p. 93. Les chanoines réguliers de Nicosie le disaientavant matines, dès cette époque. Trombelli, part. II, diss. VI, dans Bourassé, Summa, t. iii, col. 269. On le voit prescrit à Corbie dans un livre du xve siècle, et les bénédictins de la congrégation de Bursfeld, à la même époque, l’introduisent à certaines heures de l’office. Ordinar., c. ix, x ; cf. Trombelli, Summa, t. iii, col. 269-271. Toutefois ce ne