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MESSE 'DANS L'ÉGLISE BYZANTINE, DOCTRINE


avyx.zqxt’ka.'MûGi.ç, -rrjç ôXr, ç olxovojjiaç toSe to (xuo-ty ; piov, Antirrhet. I adv. Iconomachos, P. G., t. xcix, col. 340 C. En fait, elle est commune chez les théologiens byzantins. C’est d’après cette conception que l'évêque d’Andida interprète les diverses formules et cérémonies de la messe byzantine. Il y trouve le symbole des divers mystères de la vie de Jésus, depuis sa conception virginale et sa.naissance jusqu'à sa glorieuse ascension. Écrivant avant la controverse sur l'épiclèse, il manque de précision sur la forme de la consécration, mais il insinue assez clairement, col. 452-453, que l'épiclèse du Saint-Esprit a pour but d’exprimer la coopération de toute la Trinité au mystère de la transsubstantiation. Jésus est à la fois le prêtre et la victime du sacrifice, et les prêtres visibles tiennent sa place à l’autel, to toù (j.£ydtXou àp/ispscoç cpÉpouai 7TpôacoTTOv. Col. 456 A.

2° Du traité du PseudoGermain, intitulé 'IaTopla ÈxxXr]cuaaTt.xY) xal (xucttixï) Oscopîa, P. G, t. xcvni, col. 383-454, il existait déjà au ixe siècle une première rédaction, qu’Anastase" le Bibliothécaire a connue et qu’il a traduite en latin. Cf. S. Pétridès, Traités liturgiques de saint Maxime et de saint Germain traduits par Anastase le Bibliothécaire, dans la Revue de l’Orient chrétien, 1905, t. x, p. 289-313, 350364. Cette première ébauche est tout entière d’ordre symbolique. Elle abonde en affirmations dogmatiques. Donnons-en quelques-unes dans la traduction même d’Anastase. De l’autel il est dit : Sacra mensa est ubi in sepultura sua posilus est Christus, in qua superjacet verus et cœlestis panis Christus mijstico et incruento sacriflcio vivens hostia factus ut homo, qui et carnem suam et sanguinem in escam vitse œternse proposuit fidelibus. Revue de l’Orient chrétien, loc. cit., p. 310. Le vin mélangé d’eau symbolise le sang et l’eau qui coulèrent du côté du Sauveur percé par la lance. P. 352.

Le Pseudo-Germain écrit à une époque où la préparation des oblats, telle que nous l’avons décrite col. 1330, existait déjà. Il s’arrête à ces cérémonies d’un symbolisme si réaliste. Mais ce n’est pas seulement la passion et la mort du Sauveur qu’il voit dans les rites liturgiques. Il y trouve aussi des figures des autres mystères de la vie de Jésus. Pour lui, comme pour Théodore d’Andida, la messe est la représentation de toute Fécononomie de notre salut : Coucha est in similitudinem speluncæ, quæ fuit in Bethléem, in qua ncdus est Christus, et in similitudinem speluncæ in qua sepullus est. P. 309. — Quod summus sacerdos populum signât, venlurum Christi secundum demonstrat adventum, in sex millesimo quingentesimo anno futurum ( = 992), per computum digitorum ostendens sex millenarium quingenlenarium numerum. P. 357. Dans le traité interpolé, tel qu’il existe déjà au xive siècle, nous trouvons un passage très explicite sur Jésus-Christ, prêtre principal du sacrifice de la messe, continuant à exercer actuellement son sacerdoce : « Il ne s’est pas contenté de s’offrir et de s’immoler une seule fois pour cesser ensuite d’exercer son sacerdoce, mais par celui-ci, qui est perpétuel, il est le ministre de notre liturgie, se montrant par là notre avocat auprès de Dieu pour l'éternité, selon qu’il est écrit : « Tu es prêtre pour l'éternité ». Aussi, les fidèles ne doivent concevoir aucun doute sur la sanctification des dons pas plus qu’au sujet des autres sacrements, bien qu’ils s’accomplissent selon l’intention et aux prières des prêtres, où yàp arra !  ; ÉaoTÔv TtpooayaY^ xal Gùaaç, È7Taùo-aTO ttjç îepwa’jvvjç, àXXà 81r, vexeï zaù-ïfi XeiTOUpYeï ttjv XEiToiipylav r^ûv. » P. G., t. cit., col. 433 D. Cela n’empêche pas le compilateur d’attribuer ensuite le changement des dons à l’intervention du Saint-Esprit, col. 436-437, car, comme beaucoup d’autres Byzantins, il ne se pique pas de logique.

Plus loin, col. 453, il déclare que Jésus-Christ « donna son propre corps et qu’il versa son propre sang et mélangea la boisson de la Nouvelle Alliance, en disant : Ceci est mon corps et mon sang rompu et versé pour la rémission des péchés, to ÏSiov acô[j.a 8é80>xe xal ÏSiov aï(i.a è^éyee…, Xéyow Toùro èo-ti. to gô>[j.& ligu xal tô ady.i (xou. » Remarquable aussi est l’opposition qu’il établit, col. 450 CD, entre l’immolation mystique que le prêtre opère à la prothèse en découpant avec la lance l’Agneau dans la irpocrtpopâ, et l’immolation quasi-sanglante qui se produit à la consécration : La communion du prêtre sous chacune des espèces séparément « montre que le divin Agneau est encore rouge du sang répandu à la divine et vivifiante immolation de la victime spirituelle, immolation que le prêtre avait faite mystiquement à la prothèse, oùSèv àXXo 8y)XoT si (i.r) oâfxaTw&T) Sri sîvat tÔv Gstov à|jivôv àno ttjç Gslaç xal Çcoïjepôpou acpaY ?i< ; toû votjtou GûfxaToç, ! qv ô îepeùç STceTcoiTJxei u.uotixojç Iv tîj

7Tpo6é<T£l ».

3° De tous les commentaires de la messe byzantine le plus original, le plus pieux et le plus doctrinal est sans contredit celui de Nicolas Cabasilas, 'Epu^veta ttjç Gelaç XsiToupYÏaç, P. G., t. cl, col. 367-491. Comme ses prédécesseurs, Cabasilas voit dans l’ensemble des cérémonies de la messe une représentation symbolique de tout le mystère de l’incarnation et de la rédemption, èv ttôccti tolç imà twv lepécov 8tà 7râa7]ç ttjç tsXetyjç upaTTOfiévoiç 7) olxovofiia toù acoTTJpoç (Tv ; (j.aîv£Tat, col. 369 D ; cf. col. 372 B. Plus clairement qu’aucun autre, il distingue l’acte central du sacrifice de ce qui le précède et de ce qui le suit. Cet acte central, c’est la consécration des dons, c’està-dire leur changement au corps et au sang du Sauveur. Voilà ce qui, d’après lui, constitue vraiment le sacrifice et annonce la mort du Sauveur, sa résurrection et son ascension, ô fi.èv yàp tcov Swpwv à.yia.Gib< ; auTY] 7) Guala ' tov GâvaTOv aÙTOÙ xaTayYÉ^s » xal tï]v àvâcTTaaiv xal ty)v àvâX7]^iv, cm Ta Tifiia Taùra Swpa elç aÙTÔ xuptaxôv LÀETaêâXXei awLia, to TaÛTa TrâvTa 8eÇà[ievov. Col. 372 A. Ce qui précède le sacrifice : prières, psaumes, chants, lectures, symbolise les mystères de la vie du Sauveur antérieurs à sa passion. Ce qui suit indique la descente du Saint-Esprit, la conversion des nations, la sanctification des fidèles. Ibid., et c. xvi, col. 404-406.

En un chapitre spécial, le xxxiie, col. 440-441, notre théologien s’arrête à considérer l’essence du sacrifice. La messe n’est pas une simple représentation ou image de sacrifice, mais c’est une véritable immolation, un vrai sacrifice, où tÙ7toç Goaîaç oùSè aÏLiaTOç, àXXà àXyjOwç G((>a.y}] xal Guala. Ce n’est pas le pain et le vin qui sont immolés, mais c’est l’Agneau de Dieu qui, par son immolation enlève le péché du monde. Pour le prouver, il suffit de faire remarquer que le sacrifice est le passage de l'état de non-immolation à l'état d’immolation. Avant la consécration, le pain n’est pas immolé ; après la consécration, il n’existe plus, il a disparu ; il ne peut donc être la victime offerte. La victime, c’est le corps même de JésusChrist, en lequel le pain a été changé. Sans doute, à l’autel, le corps de Jésus n’est pas réellement mis à mort ; mais il est réellement présent. Et l'état d’immolation, qui devait normalement avoir pour sujet le pain, par le fait du changement, est considéré comme existant non plus dans le pain, qui a disparu, mais dans le corps de Jésus-Christ, auquel il a été changé, èizel 8k àjjicpÔTepa [iSTsëXYjGy], xal tô i&G’jtov xal ô apToç, xal Y£Y ovev <*vtî ttèv àOÙTO’j TeGiifiévoç, c : vtI 8è âpTO’j tô CTtô^a Xplcroû, Sià toùto y) açaY'ô èxelvï], oùx èv tw apTco, àXX’wç sv Ù7roxsi[xévw

6£(OpO’J(J.ÉVÏ] ÎW aWJJtaTl TOÙ XptOTOÙ, où TOÙ #pTOU,

àXXà toû 'A(i.voû toù ©sou Guaîa xal ÈaTi xal XEY£Tai. Col. 440 D.