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NEWMAN (JOHN-HENRY). ŒUVRES CATHOLIQUES


ques-uns des passages précédemment omis. Il considérait lui-même ce volume comme l’un des cinq livres où il avait fait œuvre constructive. YVard, Newman, t. iii, p. 262. On y voit en général le plus beau plaidoyer qui ait été écrit en anglais en faveur d’une éducation désintéressée.

8° Lectures on Ihe hislory of Ihe Turks in ils relation to christianity (Conférences sur l’histoire des Turcs dans ses rapports avec la chrétienté), titre plus tard modifié, Europe étant substitué à Christianity, ™ édit. (par l’auteur de Loss and Gain), 1853 ; fait partie dans les Œuvres des Hislorical skelches, t. i. Traduction allemande par G. Schùndelen, Cologne, 1854.

Ces conférences furent faites à Liverpool en octobre 1853. Dans la préface, Newman se défend de vouloir présenter son étude comme le résultat de recherches originales, et dit n’avoir utilisé d’autres matériaux « que ceux que l’on trouve dans une bibliothèque de richesse moyenne ». Cependant ses lectures durent être très étendues, et le résultat porte la marque de son génie. Les historiens scientifiques d’aujourd’hui pourront trouver à redire à un ouvrage composé dans de telles conditions ; mais on peut dire, en faveur de Newman, qu’il égala, et même qu’il dépassa, les historiens de la vieille école dans leur propre métier ; il savait voir toute la portée lointaine des événements, donner de la vie à son récit, et surtout comprendre que c’est un devoir pour l’écrivain que de tenir le lecteur en haleine. Il préconisait l’expulsion des Turcs hors d’Europe ; mais, disait- ! l. « les questions politiques sont généralement réglées selon des motus de convenance politique. » et la guerre de Crimée alors sur le point d’éclater devait se charger de fournir à ces paroles le commentaire qui convenait.

9° Who’s lo blâme ? (A qui la faute ?). Cette brochure politique rassemble une série de lettres adressées, au cours du printemps de 1855, par Newman sous le pseudonyme de Catholicus (cf. ci-dessus, col. 370), au Catholic Standard, alors dirigé par H. W. Wilberforce. Dans les Œuvres, elle figure parmi les Discussions and arguments, p. 306-362. La manière déplorable dont était menée la guerre de Crimée avait profondément indigné l’opinion publique, et l’on réclamait le châtiment des responsables. Newman représenta qu’à son avis la constitution britannique était bien adaptée au temps de paix, mais non pas au temps de guerre, et saisit l’occasion qui se présentait d’examiner le sens de termes politiques, tels que gouvernement, État, exécutif, puis aussi l’attitude des Anglais envers l’État, et celle de l’État envers l’aimée et l’Église.

10° Callista, a sketch of the third century (Callista, esquisse du troisième siècle), l re édit., sans nom d’auteur, 1856 ; plusieurs traductions françaises : A. Goemare, Bruxelles, 1857 ; anon., Tournai, 1850 ; Marie Guerrier de Haupt, Limoges, 1874 ; plusieurs traductions allemandes. — Ce récit a pour scène l’Afrique du Nord, et se place au temps de saint Cyprien. Newman le commença en 1848, au début du printemps, et l’acheva à la fin de 1855. Il fut écrit « en général au crayon, dans des wagons de chemin de fer, au cours d’un voyage sur le continent. » (De Vere, Réminiscences, p. 272). L’auteur nous dit lui-même qu’il a « tâché d’imaginer et d’exprimer, du point de vue catholique, les sentiments réciproques et les relations des chrétiens et des païens à la période envisagée. » Il met l’accent sur le récit lui-même plutôt que sur les personnages ; il se sert de ces derniers pour leur faire exprimer les tendances de leur époque, et parfois place dans leur bouche ses propres raisonnements apologétiques. Callista n’avait pas la prétention d’être autre chose qu’un roman, aussi Newman prit-il pour principe que « l’imagina tion de l’auteur pouvait se donner libre cours dans les détails, et que ses opinions personnelles pouvaient s’y manifester », tant qu’il ne « portait aucune atteinte à la vérité historique. » Selon R. H. Hutton, « ce livre est le plus caractéristique de tous ceux de Newman » ; il révèle mieux qu’aucun autre « la profondeur de sa passion spirituelle, et cette unité, cette fixité, cette concentration de la volonté vers un but unique, qui liaient entre elles toutes ses pensées, toutes ses paroles, toutes ses actions. » Manning, cependant, ne trouva pour juger le livre que ces deux mots : « froidement intellectuel. »

11° The office and work of universities (La fonction et l’œuvre des universités), l re édit., 1856 ; dans les Œuvres, ce traité fait partie des Hislorical sketches, t. m. sous le nouveau titre de Rise and progress of universities (Les universités, leur commencement, leur développement). — Les articles, dont est composé ce volume, parurent tout d’abord dans la Catholic universily gazette au cours de l’année 1854. L’objet en est suffisamment indiqué par le sous-titre : L’enseignement des universités envisagé en une série d’esquisses historiques. Mais, d’autre part, il faut le retenir, ces articles, bien que fragmentaires et incomplets, ne sauraient être négligés par aucun de ceux qui s’intéressent à l’idéal de Newman en matière d’éducation ; plusieurs d’entre eux ont été directement inspirés par ses expériences personnelles, par exemple le c. vi, Discipline and influence. Le c. xv, qui est d’une grande valeur, compare les mérites relatifs de l’enseignement ex cathedra et de l’enseignement dit « tutorial », et les c. xviii-xix traitent du système des collèges, qui est propre, ou peu s’en faut, aux deux vieilles universités d’Oxford et Cambridge.

12° Sermons preached on various occasions (Sermons prêches à diverses occasions), l cs édit., 1857 ; 2% 1858 ; 3e, augmentée de deux sermons, 1870 ; 4°, augmentée encore d’un sermon, 1874. Traduction française, Tournai, 1860.

Les huit premiers furent prêches devant l’université catholique de Dublin au cours de l’année 1856-1857, et sont l’application des principes posés par Newman dans son chapitre sur la prédication dans une université (Idea, p. 405-427). Le cinquième, Les dispositions favorables à la foi, insiste, en le définissant plus clairement, sur un point où Newman avait déjà mis l’accent dans ses Universily sermons. Le dixième, intitulé The second spring (le second printemps), et prêché à Oscott à l’occasion du premier synode provincial de "Westminster en 1852, est pour les lecteurs anglais le mieux connu des sermons de Newman ; Macaulay, dit-on, le savait par cœur. Le quinzième The Pope and Ihe Révolution (Le pape et la révolution) fut l’objet de critiques acerbes ; il ne témoignait, disait-on, que d’un loyalisme assez tiède envers le Saint-Siège, au moment même où la question du pouvoir temporel se posait d’une’minière aiguë. Une traduction française parut en 1867 sous le titre de Le pape et la révolution, avec un appendice, Quelques considérations sur l’auteur.

13° Lectures and essays on university subjects (Conférences et essais sur des sujets relatifs à la vie universitaire), 1™ édit., 1858 ; fait partie dans les Œuvres de V Idea of a universily, sous un nouve&u titre, L’niversity subjects, discussed in occasional lectures and essays (Questions universitaires, examinées dans des conférences et des essais composés à diverses occasions).

Ce volume se compose pour partie de conférences faites par Newman, en sa qualité de recteur de l’université catholique, et pour partie d’articles écrits par lui pour V l’niversity (iazelte. Cette collection, il le souligne dans son avertissement, s’est, comme la