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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/23

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NARY (CORNEILLE) — NAS (JEAN)


in-8’, Anvers et Londres, 1699. — 2° The New Testament translatée into english from the latin, wilh marginal notes, in-8°, Londres, 1705 et 1718. Le livre, suspect de favoriser le jansénisme, a été interdit par le Saint-Office en 1722. VoirBillesheim. Gesch, derkath. Kirche in Irland, t. iii, p. 715, note. — 3° A brief history of St. Patricks purgalory and ils pilgrimages, in-12, Dublin, 1718.— 4° A letier io His Grâce Edward, Lord Archbishop of Tuam, in answer to his charitable address to ail who are of the communion of the Church of Rome, in-8 « , Dublin, 1719, 1720, 1728. — 5° A new history of the World, containing an hislorical and chronological account of the limes and transactions from the création to the birth of Christ according to the compilation of the Sepluagint, in-fol., Dublin, 1720. — 6° The case of Ireland, Dublin, 1723. — 7° Il laissait en manuscrit An argument showing the difficulties in sacred Writ as well in the Old as New Testament, qui fut publié par un de ses amis avec quelques pièces de controverse contre l’archevêque de Tuam. — Nary passe aussi pour être le traducteur des œuvres du converti français Isaac Papin, qui avaient paru à Paris, en 1723, sous le titre Recueil des ouvrages composes par feu M. Papin en faveur de la religion.

Moréri, Le grand dictionnaire, édit. de 1759, t. vii, p. 922, au mot Nari, d’où la notice est passée dans Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 341 ; quelques indications nouvelles dans l’art, de la National biography, t. XL, 1894, p. 35 ; et dans Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1133 ; voir aussi Billisheim, Geschichle der katholischen Kirche in Irland, t. iii, Mayence, 1891, p. 714-715,

É. AmÀNN.

NAS Jean, frère mineur, ignoré jusqu’à nos jours, fut un des adversaires les plus redoutables des protagonistes de la Réforme. Nous lisons sur lui, dans les annales d’Ingolstadt, la phrase significative : Nasus magnus cerle et omnis hæresis mastyx et schismaticorum vexator.

I. Vie.

Né à Eltman-sur-Mein, dans la Franconie, le 19 mars 1534, il perdit son père de très bonne heure. Il quitta, à l’âge de douze ans, le toit paternel et alla habiter Bamberg, où il apprit le métier de tailleur, qu’il exerça successivement à Nuremberg, Ratisbonne et Augsbourg. Il apprit à connaître dans ces villes les défenseurs et les propagateurs de la Réforme et s’allia à eux. Il visita régulièrement leurs temples, assista à leurs services religieux, écouta leurs sermons et vécut continuellement dans leur compagnie. Il était tellement imbu, à la fin, des principes de la Réforme que peu s’en fallut qu’il ne renonçât à la religion catholique. En 1551, il vint à Munich, où, en 1552, le livre de Y Imitation du Christ lui tomba entre les mains. La lecture de cet ouvrage changea complètement Nas, qui abandomia la Réforme et renonça à tout commerce avec les défenseurs du protestantisme. Il alla encore plus loin et s’enrôla, comme frère lai dans le couvent des frères mineurs de Munich, où, le 5 août 1553, il fit sa profession religieuse. Poussé par le désir irrésistible du sacerdoce et voulant défendre la vérilé catholique contre ses anciens amis de la Réforme, le Frère Nas s’appliqua, pendant les heures silencieuses de la nuit, à apprendre le latin. Étant parvenu, en peu de temps, à lire et à comprendre les classiques latins, il fut enrôlé parmi les clercs de son ordre et, dès 1557, il fut ordonné prêtre à Freising. Il fut envoyé, ensuite, par ses supérieurs à l’université d’Ingolstadt, où il fréquenta les cours des jésuites célèbres Canisius, Le Jay et Salmcron, el entra en relations avec les protagonistes du catholicisme, Staphylus, Eisengrein et Caspar Frank. Devenu prédicateur du couvent d’Ingolstadt, en

1560, tout en continuant ses études à l’université, il prêcha dans les principales villes de l’Allemagne, à Ulm, Munich, W’urzbourg, Staubing, etc. 11 attaqua si adroitement le protestantisme dans tous ses sermons, que les défenseurs de la Réforme le considéraient comme un de leurs adversaires les plus redoutables, et attentèrent plus d’une fois à sa vie. En 1569, il fut nommé gardien du couvent d’Ingolstadt et custode de la province de Strasbourg. Lorsqu’en 1579 il était à Rome pour l’élection d’un ministre général, Pie Y le créa prédicateur apostolique, en reconnaissance des services éminents rendus à l’Église. Revenu dans sa patrie, le général nomma le Père Nas commissaire des provinces de Strasbourg, Autriche et Bohême, et l’archiduc Ferdinand lui confia, en 1572, après le départ de saint Canisius pour Rome, la charge de prédicateur de la cour à Innsbruck. Il continua à prêcher contre le protestantisme à Dillingen, Augsbourg, etc. Grégoire XIII le désigna, en 1578, comme commissaire de tous les couvents des frères mineurs situés sur le territoire de l’archiduc Ferdinand. Au début de l’année 1580, Nas fut élu suffragant de l’évêque de Brixen, et, le IX septembre de la même année, il fut sacré évêque de Bellin. Après dix années de ministère fructueux, il mourut le 16 mai 1590 à Innsbruck, où il avait été convoqué pour la diète par l’archiduc Ferdinand. Il fut enterré dans l’église des frères mineurs d’Innsbruck.

IL Ouvrages. — — Nas s’est rendu célèbre principalement par ses ouvrages polémiques et ses sermons.

Ouvrages polémiques.

Le travail le mieux

connu de Nas est un ouvrage en six volumes, publié sous le nom de Six centuries. Il y réfute les doctrines des protestants, attaque leurs mœurs, divulgue leurs falsifications de l’Écriture sainte et s’en prend en particulier à plusieurs chefs de la Réforme : Rauscher, Érasme, Alber, Aurifaber, Brentius, Hesshusius, Flacius, Musculus, Osiander, Spangenberg. Jac. Andréa, Cœlestinus, etc. Les titres respectifs des six volumes de ces remarquables ouvrages sont :

a) Das anlipapisliscli eins und hundert. Ausscrlessner, gewiser, evangelischer Warhait. bey woelchen (als bey den frùchlen der Boum) die reyn lehr soll und muss erkannt werden, Ingolstadt, 1565, 1567 et 1570 ;

b) Secundn ccnluria an welchen, als bey den Frùchlen der baum, unserer widersacher jrrige lehr, belung unil thorhait menigklich entdecket wirdt, Ingolstadt, 1567. 1568 et 1570 ; c) Tertia cenluria, Das ist, das drille Hundert, der gedoppellen evangelosen warhait, belreffendl D. Lulhers lehr und dolmetschung der Ribel, Ingolstadt, s. a.. 1568, 1569, 1570 ; ri) Quarto cenluria Das ist, das vierdt hundert der vierfach evangelischen warhait in welchen das elendt Lulherthumb, dermassen geanatomierl isl, also, dass mon vil hundert, jha ein rechts Panthéon, allerlay bôsen frùcht, des verfluchten evangelischen l’eygenbaums, zusainb gelesen, und behalten findt. Ingolstadt, 1568 et 1570 ; e) Quinta cenluria, Das ist, das fùnffl Hundert der evangelischen Warhait, darinn mil fleiss beschriben wirdt der gantz handel anfang. lebens und todls des thewren manns. D. Martin Lulhers, Ingolstadt, 1570 ; H Se.rtx centurie Prodromirs, Das ist, Ein Vorlrab und Morgenqab, dess sechslen hundert evangeloser warhait, in hundert puncten, Antwart und Widcrfrag gestell, die vermeinten Hosinandrinischen ableijnung belanget, Ingolstadt, 1569 ; g) Auserlessne evangelisrhe Warhait. Sechs Hundert, Ingolstadt. 1568.

Parmi les autres ouvrages polémiques de Nas, citons les principaux : 1. Antigratulatio. C’est une réponse à la (Iralulatio de Jacques Andréa, qui soutient que les prédicateurs et les professeurs du duché rie Bavière sont devenus luthériens, Ingolstadt.