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NICÉTAS STÉTHATOS — N ICO DÉ ME L’H AGIO RITE


le chemin du péché, quand il sullit à l’âme de se souvenir de son Père des cieux, col, 875, lvi : enfin dans ses rêves, le premier ne saurait découvrir que le produit inutile et méprisable de son Imagination, alors que l’Ame en progrès est favorisée, au cours du sommeil, de visions et de révélations prophétiques OU consolatrices, dont la vérité lui est assez attestée parla contemplation à laquelle Dieu l’a élevé, col. 929, lxi-lxiii. Le moyen, dès lors, de s’étonner que le démon s’en prenne de préférence à celui-ci’? L’âme en progrès prendra surtout garde à la vaine gloire qui essaiera de lui faire accroire qu’elle est apte à diriger d’autres âmes. Si elle donnait dans ce piège, elle compromettrait son Initiation aux lumières supérieures de la componction et de la sagesse, col. 889, lxxxi et lxxxiv. L’âme en progrès trouve surtout dans la contemplation la seconde àiràOsia qui est à la fois paix parfaite des pensées, transformation achevée des sens, élimination du sentiment de tout le créé et vue pénétrante de l’esprit, col. 938, lxxxix ; 908, xvi ; 909, xix.

3. Le TéXeooç.

Portée sur les ailes de l’impassibilité parfaite et de la contemplation, qui des Xoyoi des créatures l’a fait monter au Aôyoç suprême, le Verbe, aidée par le Verbe lui-même, et la Sagesse personnelle de Dieu, l’âme s’élève jusqu’au troisième ciel, c’est la fi’jemxr) toû Aoyou ŒoXoyîoc, col. 869, xlii : 924, li. Ce rapt sublime au delà du monde et d’elle-même qui a brisé les liens des sens et a moulu les raisons des êtres, la plonge sans fin dans les ténèbres de la théologie aux indicibles silences. Elle y contemple, dans les espèces mêmes reçues de la Sagesse éternelle et "autant que la grâce le peut accorder, la beauté de l’Être. Revêtue de la force de l’Esprit-Saint et toute ruisselante de son parfum, elle est étrangère aux nécessités de la nature, tout comme elle ne pourra, au sortir de l’oraison, exprimer ce qu’elle a vu ni ce qu’elle a entendu ni la manière dont l’Esprit-Saint l’a toute pénétrée, col. 969, xxxviii ; 890, lui ; 872, xlv. Ivre de joie au milieu de la souffrance, col. 861, xxtv, arrive d’Écriture sainte comme d’une huile délicieuse, col. 945, xc, l’âme théologienne, déifiée par la Sagesse-Dieu, col. 967, xlvii, épouse Dieu dans la charité et dans une oraison aussi pure que continuelle, col. 936 et 937, lxxiv-lxxx ; 980, in : 917, xli-xliii ; 853, iv ; 946, xci, et atteint d’ores et déjà la plénitude de la taille du Christ, col. 973, xi.iv, encore qu’il lui soit toujours possible de monter plus haut, col. 969, xxxvii. Il lui revient, dès lors, de procréer à son image et à sa ressemblance. Apôtre, elle peut et elle doit se retourner vers les hommes pour leur dire ce qu’elle a vu de Dieu, col. 868, xxxii ; 885, lxxiv. Qu’elle ne laisse pas cependant d’appeler à elle la crainte filiale : il n’est point sûr qu’il y ait ici-bas une confirmation en grâce, col. 875, lvi ; 909, xix, xx ; 1005, xcvn ; et Dieu, pour la maintenir dans l’humilité, permet qu’elle soit assaillie parles démons du blasphème et du soupçon, col. 893-897, xciii-xcviii ; 940, lxxxi ; 877, lix ; 909, xxi, xxii ; 912, xxiii.

Caractéristiques de la spiritualité de Nicétas.


La spiritualité de Nicétas s’affirme nettement optimiste. C’est à tout le monde qu’elle offre, qu’elle enjoint d’aller par la philosophie pratique à la théologie. Qui s’arrête timidement ressemble au mulet qui tourne toujours dans le même cercle, et se contente de manger du pain de son alors que la manne l’attend, col. 949, xcvi et xcvn ; 908, xviii ; 941, lxxxv ; 940 et 941, lxxxii-lxxxv. La nécessité de la prière aux trois stades est fortement soulignée, col. 932 et 933, lxiv-i.xxvii comme du reste celle d’un père spirituel, col. 925, lui et liv. Les larmes, et entendez les larmes matérielles, jouent un grand rôle dans la spiritualité de Nicétas. Elles s’affirment tout aussi

nécessaires que le baptême. L’idéal serait de pleurer toujours comme on prie toujours. Au reste, il s’agit des larmes de la componcl ion, cette vertu privilégiée de Nicétas, larmes qui viennent du Saint-Esprit et qui demandent à être distinguées de celles de la simple pénitence, col. 933, lxviu-lxix ; 937, lxxviii ; 945, xci et xcn ; 920, xliv et xlv ; 884, lxix-lxxi ; 969, xxxiv. La componction irait, selon Nicétas, jusqu’à rendre la virginité perdue, col. 933, l. Que la compontion s’accompagne de l’hoir/ (oc, l’image et la ressemblance seront, à ce compte, totalement restaurées, col. 965, xxiv et xxv ; 932, lxiv-lxvi. Cette spiritualité enfin qui n’apporte comme signes de sainteté que les contemplations mystiques, les visions et les révélations prophétiques, Hausherr, op. cit., p. xxxiv et xxxv, qui s’affirment divines à la joie et au souvenir ineffaçable qu’elles causent, Vie de Syméon, n. 9, p. 18 ; n. 5. p. 10 ; n. 19, p. 28, appuie trop lourdement sur la primauté des mystiques, col. 980-989, liv-lxix.

A. K. Démétracopoulos, , ExxXr)0’ta<rnxT] $(610brxi, Leipzig, 1800, t. i, p. s’-r/ ; 18-36 ; I. Haussherr, Vie de Syméon le Nouveau Théologien, dans les Orientalia christiana, Rome, 1928, t. xii ; K. Holl, Entlwsiasmus und Bussgewalt beim griechischen Mônchtum, Leipzig, 1898 ; A. Michel, Humberl und Kerullarios, Paderborn, 1925 ; M. Jugie, Theologia dogmatica cliristianorum orientalium, Paris, t. I, p. 300301 ; Fabricius-Harlès, Bibliolheca græca, Hambourg, 1801, t. vii, p. 753 et sq. ; Knôpfler, article du Kirchenlexicon, Fribourg-en-Brisgau, 1895, t. ix, col. 266 et 267 ; Meyer, article de la Realencyklopàdie fur protestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1904, t. xiv, p. 26. Pour les ouvrages de détail, outre ceux signalés au cours de cette notice, voir : U. Chevalier, Biobibliographie, au mot Nicétas Pectoral, col. 3317, et Krumbacher, Gesch. der byz. Litleratur, 1897, notamment, p. 154 et 155.

M. Th. Disdier

    1. IMICIAS##


IMICIAS, moine et controversiste du vie siècle Il ne nous est connu que par la Bibliothèque de Photius. Celui-ci nous apprend qu’il a lu de lui sept chapitres contre Philopon, un traité contre l’impie Sévère et deux livres contre les païens. Nicias avait également publié un ouvrage intitulé Atai-rr)TT)ç (L’arbitre). Photius loue son style simple et concis, sans redondance et ses réponses satisfaisantes aux hérétiques.

Photius, Bibl., cod. 50, P. G., t. ciii, col. 85 ; R. Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et eccl., 2e édit., t. xi, p. 653 ; Fabricius, Bibliolheca groeca, 1719, t. ix, p. 390.

R. Janin.

N ICODÈME L’HAG IOR ITE (1748 ou 17491809).

I. Vie.

Canoniste, liturgiste, hagiographe, auteur ascétique, éditeur, Nicodème est un des plus féconds auteurs, et certainement le moine le plus laborieux dont ait à se glorifier l’Église grecque depuis plusieurs siècles. Né à Naxos, d’où il tire aussi l’appellation de ô NâÇtoç, il reçut au baptême le nom de Nicolas. A seize ans, il alla étudier à Smyrne. Il quitta cette ville pour retourner dans sa patrie, afin d’éviter les représailles turques qui suivirent la victoire des Russes en 1770. Il va ensuite à Hydra où la rencontre de Macaire de Corinthe est un premier jalon de sa carrière littéraire. En 1775, il se rend au mont Athos et prend l’habit au monastère de Dionysiou. En 1777, Macaire de Corinthe vient au mont Athos et prie Nicodème de revoir sa Philocalie. Nicodème accepte et compose en outre la préface et les notices des Pères. Il revoit YEvergetinos, publié en 1783. Il fit plus pour l"Ey/£cplStov de Macaire, en faveur de la fréquente communion qui venait de paraître à Venise en 1777. Il le refondit et l’augmenta considérablement. Cette nouvelle édition parut à Venise en 1783, sans nom d’auteur comme la première, avec un titre différent. C’est sous cette forme que le livre fut condamné en 1785