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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/324

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NICOLAS DE SPINACIOLA — NICOLE (PIERRE)


régulant S. Francisa ; 8. Origo nique annules siuv procinciæ ab exordio religionis seraphicæ usque ad annum 1648. Il mourut, en 1052, au couvent de Salerne.

J. H. Sbaralea, Supplementinn ad scriplores trium ordinuin S. Francisco, t. ii, 2e édit., Rome, 1021, p. 288.

47. N ICOLAS DE STRASBOURG, dominicain de la première moitié du xiv » siècle. Il enseignai ! à Cologne vers 1330. Denifle a montré qu’il a démarqué et plagié dans son De adventu Cliristi deux ouvrages de Jean Quidort : De adventu Christi secundum carnem et. De antichristo. M. Grabmann a retrouvé dans le Val. lai. 3091 la Somme où Nicolas de Strasbourg, avant la canonisation de saint Thomas, aborde les principaux problèmes de métaphysique et de philosophie naturelle, specialiter venerabilium doclorum frutris Thome de Aquino et domini Alberli duorum magnorum luminarium Ecclesie dicta conneclendo. Pfeiffer a édité ses treize sermons allemands qui rappellent davantage la manière d’Eckart et de Tauler. G. Théry conjecture qu’une des causes du procès d’Eckart est le rôle réformateur confié à Nicolas de Strasbourg, en 1320, par le pape Jean XXII avec titre de vicaire du Maître général et visiteur des couvents de la province de Germanie, où il s’attira sans doute la haine d’Hermann de Summo, et, à coup sûr, un grave conflit avec Henri de Virnebourg, archevêque de Cologne, en janvier 1327.

Déni fie, Der Plagiator Nieotaus von Strassburg, dans Archiv f. LUI. und Kirchengeschichte, t. iv, p. 312-329 ; Grabmann, Neu aufgefundene lateinische Werke deutscher Mysliker, dans les comptes rendus de l’Acad. de Bavière, Philos, philolog. und historicité Klasse, 1929, 3 Abhandl., p. 43-68 ; Pfeiffer, Deutsche Mystiker des 14. Jahrhunderts, t. i, p. 261-305 — et avec une abondante bibliographie complémentaire : Théry, Contribution à l’histoire du procès d’Eckart, 1926, p. 9-10, 16-21.

M. -M. Gorce.

48 NICOLAS DE STRASBOURG M, voir

Kempf (Nicolas), t. viii, col. 2337.

49. NICOLAS DE SWAFFHAM, phi

losophe et théologien carme anglais du xv° siècle. Né à Swafïham et ayant revêtu l’habit religieux des carmes, il fit ses études d’abord au stadium générale de Londres, où il fut ordonné sous-diacre le 2 mars 1397 (1398 suivant la compilation actuelle), diacre le 1er juin 1398 et prêtre le 20 septembre 1399 ; puis à Cambridge. En 141 1, il fut. prieur du couvent de Cambridge, année en laquelle il prit le grade de docteur, et il y enseigna. D’après Leland et Baie, Nicolas de Swafïham aurait été chancelier académique de l’université ; même Baie (ms. Harley 3838, fol. 101) dit qu’il est censé avoir été chancelier dix-huit années non consécutives, mais à plusieurs reprises. Ceci ne peut s’admettre, puisqu’il ne figure point sur la liste des chanceliers, et, pendant la première moitié du xve siècle, il n’y a que sept années où le nom du chancelier manque ; de plus deux religieux seulement obtinrent cette haute dignité : notamment un dominicain et le carme Nicolas de Kenton. Il a pu remplir l’office de vice-chancelier une ou plusieurs fois ; mais même de ceci il n’y a point de preuves. Nicolas de Swafïham mourut à Cambridge l’an 1449, laissant à la postérité : 1. De rébus theologicis lib. II ; 2. Ordinarium leclionum. lib. I ; 3. Determinalionum, lib. I.

Jean Leland, Commentarii de scriptoribus britannicis, Oxford, 1719, t. ii, cap. ccccxlv, p. 389 ; Jean Baie, Scriplorum illustrium majoris Brilanniæ calalogus, Bâle, 1550, cent. XI, cap. lxxvi, t. ii, p. 69-70 ; Jean Pitseus, Relationum historicarum de rébus anglicis tomus I, Paris, 1610, p. 641, cap. Dcccxxxiii ; Gesner, Bibliotheca (Epitome de Simler), Zurich, 1574, p. 526 ; Possevin, Apparatus sacer,

Venise, 1606, i. ii, ]>. 196 ; Augustin Biscareti, Palmtta

vineæ Carmeli, ms. de 1638 conservé au collège Saint-Albert a Rome, fol. 180 r° ; Alègre de Casanate, Paradtsuê carmelitici decoris, Lyon, 1639, p. 349 ; J.-B. de Lezana, Annales, Rome, 1645-1656, t. tv, p. 872, n. 4 ; Daniel de la Vierge-Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. ii, p. 1119, n. 3018 ; FabriciÙS, Bibliotheca Mina Media : et Infimes /Elutis, Florence, 1858, t. v, p. 126 a ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. ir, col. 516-517, n. 60.

P. Anastase de Saint-Uaul.

NICOLE Pierre (1025-1695) naquit à Chartres le 19 octobre 1025. Il reçut d’abord les leçons de son père et il acheva ses études de philosophie à Paris où il fut maître es arts, le 23 juillet 1044. Il étudia ensuite la théologie en Sorbonne, 1645-1010 : sa thèse de baccalauréat sur la Béatitude, la Trinité et la Grâce, 17 juin 1049, est dédiée à Mgr Lescot, évêque de Chartres. Par la faveur de deux de ses tantes qui étaient à Port-Royal, il fut lui-même accueilli dans cette maison et il fut chargé d’enseigner les Belles-Lettres aux Petites écoles. C’est pour ses élèves qu’il rédigea ses premiers écrits. A Port-Royal, il se lia d’amitié avec Arnauld qu’il accompagna à Paris en 1055. A celle date, Arnauld, ayant été exclu de la Faculté, se défendit avec la collaboration de Nicole, qui désormais se trouve presque toujours à côté de lui, sauf durant les dernières années de sa vie, où Arnauld vécut dans les Pays-Bas et où survinrent quelques légers dissentiments entre les deux amis. Nicole resta, toute sa vie, simple tonsuré ; il mourut à Paris le 16 novembre 1695.

Nicole est un écrivain extraordinairement fécond : beaucoup de ses écrits ont été composés en collaboration avec Arnauld, mais assez souvent les ouvrages ont été rédigés par Nicole, Arnauld n’a guère fait que donner son approbation. Les écrits, ainsi composés se trouvent, pour la plupart, dans les Œuvres d’Arnauld, éditées en 43 volumes à Lausanne, 1775-1783. La Préface historique et critique, placée par les éditeurs en tête du tome xxin donne de nombreux détails sur cette collaboration des deux amis. Nicole a publié, seul, un très grand nombre d’écrits, soit sous son propre nom, soit sous divers pseudonymes : Profuturus, Paul Irénée, le sieur Damvilliers, Wendrock, un avocat au Parlement… La plupart de ses écrits se rapportent aux controverses jansénistes et, ordinairement, ils évitent les excès de fond et de forme qu’on trouve chez la plupart des écrivains jansénistes. II est difficile de les classer, car presque tous sont dus à des circonstances accidentelles de polémique. L’ordre chronologique reste dans l’ensemble le plus naturel.

Ouvrages. — Nicole a composé ses premiers écrits pour ses élèves de Port-Royal : Epigrammatum delectwi ex omnibus lum veleribus tum recenlioribus poetis, cum dissertatione de vera pulchritudine et adumbrala, nec non sententiis ex poetis, in-12, Paris, 1659. Ce recueil, avec la dissertation qui l’accompagne et les notes savantes et judicieuses qui sont au bas de chaque épigramme, fut rédigé par Nicole et eut un grand succès, " malgré les attaques du P. Vavasseur, S. J., qui consacra les cinq derniers chapitres de son ouvrage De epigrammate, à la discussion de la dissertation de Nicole, de ses notes et du choix même des épigrammes. Il semble bien que l’écrit de Nicole exerça une grande influence sur la littérature de Port-Royal (voir Pierre Joseph Monbrun, La rhétorique de Pascal, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique de Toulouse, de juillet-octobre 1926, p. 165-176). C’est également pour ses élèves que Nicole publia La logique ou L’art de penser, qui fut revue et complétée par Arnauld, in-12, Paris, 1662, 1664, très