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NICOLE (PIERRE)


au nombre de sept, furent complétés, plus tard, par trois autres, qui parurent en 1668. Nicole collabora à la Réfutation du livre du P. Annat, contenant des réflexions sur le mandement de l’évêque d’Alet et sur divers écrits où l’on dé/end contre ce Père les mandements et les procès-verbaux de plusieurs prélats qui ont distingué le fait et droit, sans exiger la créance du fait, in-4°, 1667.

Nicole fut un des principaux collaborateurs qui prirent part à la traduction du Nouveau Testament, imprimé à Mons, si cher aux jansénistes. Œuvres d’Arnauld, t. vi, p. 1-550. Avec Arnauld, il réfuta les objections qui furent faites à cette traduction, dans la Défense du Nouveau Testament de Mons contre le P. Maimbourg, in-4°, 1667. Cette Défense est divisée en sept parties qui parurent successivement, Œuvres d’Arnauld, t. vi, p. 559-784, et furent réunies dans un volume in-8°, en 1669, avec un avertissement de Nicole. Celui-ci travailla aussi aux autres écrits qui furent rédigés à Port-Royal pour la défense de la traduction et qui, pour la plupart, portent le nom d’Arnauld. C’est également pour défendre ses amis de Port-Royal que Nicole collabora à l’écrit intitulé : Conformité des jansénistes et des thomistes au sujet des cinq propositions, in-4°, 1667, et qu’il publia la Requête de M. l’archevêque d’Embrun avec des notes, in-4°, 1668, afin de réfuter les assertions de l’archevêque d’Embrun contre les solitaires de Port-Royal, pour qui Nicole composa une nouvelle Requête au roi. M. Le Roy, abbé de Hautefontaine, avait publié une Lettre sur la constance à laquelle le P. Rouhours, S. J., avait répliqué. Pour défendre son ami et Port-Royal, Nicole publia une Réfutation de la réponse à la lettre sur la constance et le courage qu’on doit avoir pour la vérité, in-4°, 1668, et une Lettre à M. l’archevêque d’Embrun, où l’on montre l’imposture insigne de son défenseur, touchant la lettre sur la constance et le courage qu’on doit avoir pour la vérité. Ces deux écrits sont dirigés contre le P. Rouhours.

Nicole poursuivit la lutte contre le protestantisme, dans l’écrit intitulé : Préjugés légitimes contre les calvinistes, in-12, Paris, 1671. Ce livre, dont le but était de soutenir Arnauld, fut composé sous les yeux et avec l’approbation d’Arnauld, et il fut vivement attaqué par les ministres, Claude, Pajon et Jurieu. Claude, ministre de Charenton, répliqua à Nicole dans la Défense de la réformation contre les préjugés légitimes ; Pajon, ministre d’Orléans, publia YExamen du livre qui a pour litre : Préjugés légitimes, et enfin, Jurieu, ministre à Metz, publia les Préjugés légitimes contre le papisme, in-12, Amsterdam, 1675, et Le vrai système de l’Église et la véritable analyse de la foi, in-8°, Dordrecht, 1682. Nicole défendit son ouvrage par l’écrit intitulé : Les prétendus réformés, convaincus de schisme, pour servir de réponse tant à un écrit intitulé : Considérations sur les lettres circulaires de l’assemblée du clergé de France de 1682 qu’à un livre intitulé : Défense de la réformation contre les préjugés légitimes, in-12, Paris, 1684 (voir E. du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du A’F//° siècle, t. iii, p. 362-368). Le traité De l’unité de l’Église ou Réfutation du nouveau système de M. Jurieu, in-12, Paris, 1687 (voir Journal des savants, 22, 29 mars et 5 avril 1688, p. 159-179) est une réponse à la théorie exposée par Jurieu, à savoir que l’Église catholique est universelle, qu’elle est répandue dans toutes les sectes, et a de véritables membres dans toutes les sociétés qui admettent la religion chrétienne, quelles que soient les divergences qui les séparent et les portent à s’excommunier les unes les autres. Contre Jurieu, Nicole montre que la doctrine de l’Église sur l’unité est celle qui est embrassée par tous les chrétiens depuis seize siècles, et il expose les preuves du schisme

DICT. DE THÉOL. CATH.

introduit par le calvinisme. E. du Pin, op. cit., t. iii, p. 368-393.

Mais l’ouvrage capital de Nicole, celui qui a fait sa réputation, c’est le traité qui a pour titre : Essais de morale, qui parut d’abord en 4 vol. in-12, Paris, 1671-1678. Le premier volume fut imprimé en 1671, sous le nom de Mombrigny ; le second, qui contient un traité de l’éducation d’un prince avec quelques autres traités de morale, parut en 1671 sous le pseudonyme de Chanterêne ; le troisième, qui parut en 1675 sous le même nom, contient quelques traités déjà publiés : Traité des diverses manières dont on lente Dieu et un petit écrit De la comédie, déjà imprimé en 1659, pour servir de préservatif contre les ouvrages de l’abbé d’Aubignac, qui, en 1657, avait fait l’apologie du théâtre. Enfin le quatrième volume parut, anonyme, en 1678. D’autres volumes d’Essais parurent plus tard ; mais déjà de nombreuses éditions, plus ou moins complètes, avaient été publiées, en particulier, à La Haye, 9 vol. in-12, 1686-1696. Après la mort de Nicole, les éditions se multiplièrent : une dixième édition en 10 volumes parut en 1799 ; celle de Paris, 17131725, contient 14 volumes, comme celle de 1753.

Les diverses éditions furent imprimées, avec des modifications plus ou moins profondes, ou des extraits plus ou moins importants sous des titres divers : Continuation des Essais de morale contenant des réflexions morales sur les épîtres et les évangiles de toute l’année, 4 tomes en 5 vol. in-12, Paris, 1687-1688. (A la bibliothèque Sainte-Geneviève, on trouve, ms. 1484, p. 166482, des Extraits des principaux endroits des explications de Nicole sur les épîtres et les évangiles de l’année et, ms. 2874, un index, par ordre alphabétique, des matières traitées dans les réflexions mêlées de feu M. Nicole sur les épîtres et les évangiles de toute l’année et sur les mystères de Jésus-Christ.) Une autre Continuation des Essais de morale donne un tome neuvième, ouvrage posthume de M. Nicole, contenant divers traités, in-12, Paris, 1700. Enfin, on peut citer encore : Continuation des Essais de morale, contenant la vie de M. Nicole et l’histoire de ses ouvrages, in-12, Luxembourg, 1732 et Liège, 1767 ; La science du salut, tirée des Essais de morale par Orner Joly de Fleury, in-12, Paris, 1746 ; Œuvres philosophiques et morales de Nicole, contenant un choix de ses Essais, publiées avec des notes et une introduction par M. Jourdain, in-12, Paris, 1844.

Nicole lui-même compléta ses Essais par d’autres écrits qui n’en sont que le développement et qui parurent après sa mort. Ce sont : les Instructions théologiques et morales sur les sacrements, 2 vol. in-12, Paris, 1700, réédités en 1704, 1708, 1723, 1741 ; — Instructions théologiques et morales sur le symbole, 2 vol. in-12, Paris, 1706, réédités en 1716, 1723, 1761 ; ce sont 13 instructions dans lesquelles Nicole aborde divers sujets religieux, en se plaçant au point de vue pratique (Journal des savants, du Il janvier 1706, p. 17-24, et Mémoires de Trévoux, février 1707, p. 189-216, et novembre 1707, p. 1881-1892) ; — Instructions théologiques et morales sur l’Oraison dominicale, la Salutation angélique, la sainte Messe et les autres prières de l’Église, in-12, Paris, 1706, rééditées en 1708, 1725, 1761 ; ce sont sept instructions dont la troisième fait un bel éloge de la sainte Vierge (Journal des savants du 5 juillet 1706, p. 401-406, et Mémoires de Trévoux, octobre 1712, p. 1741-1762) ; — Instructions théologiques et morales sur le premier commandement du décalogue, où il est traité de la foi, de l’espérance et de la charité, 2 vol. in-12, Paris, 1709, réédités en 1714, 1741 ; c’est un écrit en forme de dialogues que Nicole n’eut pas le temps d’achever.

Toutes les œuvres morales de Nicole furent de nouveau éditées en 22 volumes, comprenant 8 volumes

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