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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/477

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ODON DE CAMBRAI - ODON DE CHICHESTER


1750, p. 583-606 ; Ceillier, Hist. des auteurs sacrés et ecclés., t. xxi, 1757, p. 391-403 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, t. viii, 1766, p. 1-16 ; Hauréau, Hist. de la philos, scolast., t. i, 1872, p. 297-308 ; F. J. J. Labis, Le bienheureux Odon, év. de Cambrai, son école à Tournai), son réalisme et l’application qu’il en fait au dogme du péché originel, dans la Revue catholique de Louvain, t. xiv, 1856, p. 445-460, 519-526, 574-585 ; A. Auger, art. Odon de Cambrai, dans Biographie nationale de Belgique, t. XVI, 1901, p. 75-78.

É. AMANN.

2. ODON (ou EUDES) DE CHATEAU ROUX (xme siècle). — Ainsi nommé de son pays d’origine, Odon était chanoine de Notre-Dame de Paris avant 1238 ; à cette date il devient chancelier et, en 1244, il est nommé par le pape Innocent IV cardinalévôque de Tusculum. En cette qualité il remplit d’importantes missions, en particulier celle de prêcher la croisade en France après 1245. Nommé par le pape chef spirituel de l’expédition, il s’embarqua en même temps que le roi saint Louis en 1248, et suivit les diverses péripéties de la campagne. En 1255, il était de retour en Europe, et continua à déployer une grande activité ; il mourut à Orvieto en 1273. — C’est à Odon de Chàteauroux qu’il faut rapporter une Lectio magislri Odonis de Castro Radulphi postmodum episcopi Tusculen., quando incœpil in theologia, contenue dans le ms. lat. 15 948, de la Bibliothèque nationale de Paris, ce sont de brèves introductions à la plupart des livres de l’Écriture. De la même inspiration est un commentaire sur les Psaumes : Distinctiones magistri Odonis de Castro Radulphi super Psalterium, contenues dans les mss. 15 569 et 15 568 de la même bibliothèque, et en d’autres mss. d’Arras, de Troyes, de Balliol-College à Oxford, cf. Hauréau, Notices et extraits, t. xxiv, b, p. 220. — Beaucoup plus volumineuses sont les œuvres oratoires de notre auteur qui fut l’un des prédicateurs les plus diserts et les plus réputés du xme siècle. On trouvera dans Hauréau et Pitra (voir à la bibliographie) le relevé, encore incomplet, des très nombreux mss. qui contiennent des sermons d’Eudes de Chàteauroux. Pitra en a publié un certain nombre dans les Analecla novissima, t. ii, p. 188-343, mais la plus grande partie est demeurée inédite, et il n’est pas certain, d’après ce qui est accessible, que l’histoire de la théologie apprendrait beaucoup de leur publication. — Il subsiste plusieurs écrits officiels d’Odon, qu’Hauréau a recensés avec diligence, op. cit., p. 233-235, ils ont rapport aux diverses missions dont le cardinal fut chargée : réforme de divers chapitres (Paris, Sens), concession d’indulgences, affaire de la croisade. Quelques-uns intéressent de près la théologie : Mandutum Odonis… de erroribus Joannis de Brescain et magistri Remundi, du 21 décembre 1247, reproduit dans Duplessis d’Argentré, Colleclio judiciorum, t. i, p. 158, et dans Denifle et Châtelain, Charlularium universit. Paris., n. 176, 1. 1, p. 206-207 ; Lilteræ Odonis ad Innocentium papam IV super condemnalione Talmud, postérieures au 12 août 1247, Duplessis d’A., ibid., p. 153, Dcnifie et Châtelain, ibid., n. 173, p. 202205 ; Sententia Odonis… consilio episcopi Parisiensis, magislrorum theologise et decretorum et aliorum lala super Talmud, du 15 mai ; cf. les deux recueils précédents p. 155, et n. 178, p. 209-211. Le ms. 153 de Carpentras donne sous le nom d’Odon, évcque de Tusculum, une Con/ulatio talmudicæ. perfidiæ, série de documents officiels et d’extraits du Talmud. En juillet 1255, Odon de Chàteauroux présida le tribunal qui jugea l’Introduclorius ad Evangelium œternum, (voir ici, t. viii, col. 1443-1444 ; le cardinal Eudes de Tusculum est notre Odon de Chàteauroux). On peut donc lui attribuer sinon la rédaction, du moins l’inspiration du long rapport formulé par la commission d’Anagni sur les erreurs de Joachim de Flore. Texte

publié par H. Denifle dans Archiu fur Literatur und Kirchengeschichte des M. A., t. i, 1885, p. 102-142, et sur lequel Renan avait attiré l’attention, Revue des Deux Mondes, t. lxiv (1866, t. iv), p. 108-112.

La question des personalia et des œuvres d’Odon de Chàteauroux, fort embrouillée par les anciens biographes, n’a commencé à être débrouillée que par Daunou, dans l’Histoire litt. de la France, t. xix, 1838, p. 228-232 ; les erreurs qui subsistent encore dans Daunou sont rectifiées par Hauréau, dans Notices et extraits des mss. de la Bibl. nat., t. xxiv b, 1876, p. 204-235 ; J.-B. Pitra relève encore une légère erreur d’Hauréau dans sa notice sur Odon de Chàteauroux, Analecta novissima, t. ii, Paris-Tusculum, 1888, p. xxm-xxxv, et publie une partie des sermons de notre auteur, avec les tables d’un certain nombre des recueils qui les contiennent, quelques compléments sont apportés par Hauréau dans le Journal des savants, 1888, p. 466-477 ; voir aussi Denifle et Châtelain, Cluirlularium universitatis Parisiensis, t. i, 1899, passim, voir index, p. 702. — Sur Eudes prédicateur : Lecoy de la Marche, La chaire française au M.- A., Paris, 1886, p. 71 sq. et passim

É. Amann.
    1. ODON DE CHICHESTER##


3. ODON DE CHICHESTER, qui, selon

toute vraisemblance doit être distingué d’ODON DE CHERITON, est l’auteur de plusieurs recueils de sermons, d’un court traité sur la passion, mais surtout d’un pénitentiel ou Summa de pœnitentia, qui se retrouve assez fréquemment dans des mss. de France. Le ms. 279 d’Avignon le donne d’abord, puis le fait suivre d’une série de sermons, en tête desquels se lit un court prologue se terminant par ces mots : Ego Odo de Cincestre, doctor Ecclesise minimus evangelia dominicalia et quæ in præcipuis festivitatibus in ecclesia recitantur, ad laudem Dei et utililatem illorum qui evangelizantur… super quadrigas tuas, Jesu bone, paleam et granum apposui. Or, dans le ms. lat. 12 387 de la Bibliothèque nationale de Paris, le même traité De pœnitentia (mutilé il est vrai de son début) est donné sous le titre : Odonis de Cicestre Summa de pamilenlia. Les mss. lat. 2 459, 2 593, 12 418, 16 506, contiennent également et des sermons (identiques aux précédents) et le pénitentiel (quelquefois mutilé du début). Il ne saurait donc faire de doute que sermons et pénitentiel soient du même auteur, un Odo de Cincestre ou de Cicestre. Il y a tout lieu d’identifier cette localité avec Chichester (comté de Sussex, Angleterre).

Il faudrait donc distinguer l’auteur d’un certain Odon de Cheriton (petite ville du Kent près de Folkestone ) auteur d’un recueil de fables latines qui a joui d’une certaine vogue au Moyen-Age ; autant que nous en puissions juger, le recueil de fables et les sermons (soit isolés, soit avec le pénitentiel), ne sont pas associés dans les mss. — Les deux auteurs vivaient d’ailleurs sensiblement à la même date, fin du xiie, commencement du xme siècle, les personalia du second ont été assez bien débrouillées en ces derniers temps (voir Diclionary of national biography, t. xli, 1895, p. 428). Nous ne pouvons à peu près rien dire sur le premier, sinon qu’il a rédigé son pénitentiel après le concile du Latran de 1215, à un décret duquel il fait allusion. S’il est aussi, comme tout l’indique, l’auteur de l’opuscule sur la passion qui suit les sermons dans le ms. lat. 16 506, il a dû séjourner quelque temps à Paris, où il a connu l’écolâtre Olivier, devenu, en 1223, évêque de Paderborn, et cardinal-évêque de Sabine en 1225. L’un et l’autre auteur seraient d’ailleurs à étudier, l’auteur du Pénitentiel et des Sermons du point de vue de la théologie ; celui des Fables du point de vue de l’histoire des mœurs.

Ce Pénitentiel est inédit ; des Sermons il a paru une édition abrégée en 1520, à Paris : Flores sermonum ac evangeliorum dominicalium excell. M. Odonis cancellarii Parisien. ( !) ; les fables ont été publiées à diverses reprises et