Cluniacensis, in-fol., Paris, 1614 ; les Moralia, qui n’y avaient pas trouvé place, ont été publiés séparément par Marrier, in-8°, Paris 1617. Tout ceci (à l’exception des deux Vitae) est repassé dans la Maxima Bibliotheca velerum Patrurn de Lyon, t. xvii, p. 250-456, et de là dans P. L., t. CXXXUT, d’où l’on a fait disparaître, avec raison, le Tractatus de reversione B. Martini a Burgundia, qui est certainement un taux, et où l’on a ajouté, d’après Gerbert, Scrintores ecclesiastici de musica, les traités sur la musique. L’Occupai l’o a été publiée par Ant. Swoboda dans la Bibliotheca Teubneriana, Leipzig, 1900.
II. Sources.
Il y a deux vies contemporaines d’Odon, l’une par Jean de Salerne, disciple du saint et ramené par lui d’Italie, l’autre par un moine de Cluny du xii’siècle, Nalgod, qui n’a fait que remanier la précédente en y introduisant quelque peu de chronologie ; toutes deux dans P. L., t. cxxxiii, col. 43 sq., 85 sq.
III. Notices et Travaux.
Trithème, De scripioribus ecclesiasticis, n. 292 ; Mabillon, Acta sanctorum O. S. B., t. v, p. 124-150 ; Fabricius, Bibl. latina med. et infini. aetatis, t. v, Hambourg, 1736, p. 457-461 ; Hist. litt. de la France, t. vi, 1742, p. 229-253 ; Geillier, Hist. des auteurs sacrés et ecclés., t. xix, 1754, p. 574-586 ; B. Hauréau, Singularités historiques et littéraires, Paris, 1861, p. 128-178 (reproduit textuellement dans llist. litt. du Maine, 2e édit., t. viii, 1876, p. 240-293) ; J. H. Pignot, Hist. de l’ordre de Cluny, t. i, Autun-Paris, 1861 ; G. M. F. Bouange, Hist. de l’abbaye d’Aurillac, Paris, 1899 ; dom du Bourg, Saint Odon, dans la collection Les Saints, Paris, s. d.
5. ODON DE DOUAI (xme siècle) est mentionné par une lettre d’Alexandre IV, adressée le 17 juillet 1256, à l’évêque de Paris, comme l’un des maîtres en théologie qui, avec Guillaume de Saint-Amour et d’autres, refusaient de s’incliner devant la bulle Quasi lignum vitæ trop favorable, disaient-ils, aux ordres mendiants, et menaçaient de faire grève ou de transporter ailleurs le studium générale de Paris. Le pape sévissait durement contre ces docteurs, demandait au roi de les expulser du royaume. Odon ne s’entêta point ; en octobre 1256, il était à Anagni, à la cour pontificale, et avec Chrétien de Beauvais renonçait à ses « erreurs ». Il acceptait la bulle Quasi lignum vitæ promettait de collaborer à l’avenir avec les professeurs réguliers et s’engageait à prêcher contre les erreurs répandues par le libelle de Guillaume de Saint-Amour contre « les périls des derniers temps » ; il se ferait le défenseur des doctrines opposées : videlicet de potestate romani pontificis, quod possit prædicatores et confessorcs mittere ubique per mundum juxta suse beneplacitum voluntatis sine consensu inferiorum prœlatorum quorumeunque seu parochialium sacerdoium ; item quod archiepiscopi et episcopi in suis dicecesibus licentiam dare possint prsedicandi et confessiones audiendi sine consensu inferiorum sacerdotum vel rectorum ecclesiarum cum viderint expedire, quodque prsedicatores et confessores sic missi possint libère prædicare et licite confessiones audirc acabsolvere pœnitentes. Odon reconnaîtrait de même que l’état de religieux mendiant n’avait rien que de conforme à l’idéal évangélique. — Cette satisfaction parut suffisante au pape qui, sollicite d’ailleurs en faveur de ces maîtres, par les chapitres cathédraux de la province de Reims (octobre 1256) fit rendre à Odon sa situation et ses bénéfices, 2 octobre 1257.
L’ensemble de la question de la lutte contre les ordres mendiants sera traitée à l’article Saint-Amour. Pour Odon lui-même, outre du Boulay, Hist, univers. Parisien., I. iii, 1666, p. 704, et Duplessjs d’Argentré, Collectiojudiciornni, t. i, 1728, p. 170, voir toutes les pièces de son affaire dans Denifle et Châtelain, Cliartularium univers. Parisien., t. i, 1899, pars la, n. 280, 282, 293, 295, 320.
- ODON DE SAINT-PÈRE##
6. ODON DE SAINT-PÈRE, ainsi nommé
de l’abbaye de Saint-Père, près d’Auxerrc, qu’il gouverna entre 1167 et 1178. — Odon avait débuté dans la vie religieuse à l’abbaye de Saint-Victor à Paris ;
c’est de là qu’il fut tiré pour prendre, comme abbé, la direction de Saint-Père, jusque-là gouverné seulement par des doyens. Il a dû résigner ses fonctions vers 1178, pour redevenir simple chanoine régulier ; on ignore la date de sa mort. Le ms. 580 de Chartres lui attribue comme date obituaire le 16 septembre. C’est probablement à lui (plutôtqu’à un autre victorin, nommé également Odon et qui fut le premier abbé de Sainte-Geneviève) qu’il faut rapporter un petit recueil de lettres ascétiques (7 en tout), publiées par dom Beaugendre d’abord, puis par d’Achery, et qui exposent d’une manière simple et pourtant fort nette les obligations morales des chanoines réguliers : pratique des vœux de religion, précautions à prendre pour garder la vertu dans le monde, mépris du siècle, bon usage de la science. — Depuis les recherches du P. Chossat, il n’y a plus lieu d’attribuer, même conjecturalement, à notre Odon, la fameuse Summa Sententiarum qui figure en effet dans plusieurs mss., mais relativement récents, sous le nom de Magistri Odonis ou Oltonis. Revendiquée pour Hugues de Saint-Victor et pour d’autres Odon ou Eudes elle s’est révélée comme l’œuvre d’Hugues de Mortagne. Cf. ici, t. vii, col. 251 sq.
Le texte des lettres ascétiques, d’après d’Achery, dans P. L., t. exevi, col. 1399-1418 ; on trouvera en tête la notice d’Oudin qui attribue nos lettres à Odon de Sainte.Geneviève ; au contraire Daunou, Hist. litt. de la France, t. xiv, 1817, p. 346-350, les revendique pour Odon de Saint-Père, sa notice est reproduite en abrégé dans la 2e édit. de Ceillier, Hist. des aut. ecclés., t. xiv, 1863, p. 712. — Sur la question de la Summa Sententiarurn, voir M. Chossat, La Somme des Sentences, œuvre d’Hugues de Mortagne, Louvain. Paris, 1923, p. 47 sq.
- ODON DE SOISSONS##
7. ODON DE SOISSONS, ainsi nommé de
son lieu d’origine ; appelé aussi ODON D’OURS-CAIVIP
du nom du monastère dont il fut quelque
temps abbé, mort cardinal de Tusculum après 1171. —
Ce personnage a été souvent confondu avec Odon de
Châteauroux, qui comme lui, fut cardinal-évêque de
Tusculum, bien qu’il y ait un siècle d’intervalle entre
les deux. Hauréau et Pitra ont bien débrouillé le
curriculum vitæ de chacun. Odon de Soissons était,
depuis longtemps déjà, professeur séculier à Paris,
quand vers 1165 il entra dans l’ordre de Cîteaux. Disciple
en sa jeunesse d’Anselme de Laon et de Pierre
Lombard, il avait été des auditeurs d’Abélard et a dû
prendre part aux discussions soulevées tant par celui-ci
que par Gilbert de la Porrée. Il existe une lettre de
sainte Hildegarde qui lui est adressée et qui traite
précisément de la question théologique agitée par ce
dernier. Cf. Pitra, Analecta sacra, t. viii, 1882, p. 539.
Chanoine de Paris, chancelier et professeur à l’école
du cloître, Odon quitte tout à coup le siècle et se retire
au monastère d’Ourscamp, près de Noyon, vers 1165.
Dès 1167 il est élu abbé de cette maison ; il devait être
déjà d’un certain âge, car, invité à se rendre à Rome,
il s’excuse auprès d’Alexandre III sur l’infirmité de
son corps quod tôt et tantis passionibus prsenuntii
morlis pulsaverunt. Anal, noviss., t. ii, p. xli. Le pape
ne laissa pas néammoins de le nommer cardinalévêque
de Tusculum, et c’est en cette qualité qu’il
souscrit à diverses bulles pontificales entre le 23 dédembre
1170 et le 9 avril 1171. Voir Jafîé, Regesta
pontif. rom., 2e édit., t. ii, p. 145. On ne saurait fixer
exactement la date de sa mort ; « son successeur sur le
siège de Tusculum ne paraît dans aucun diplôme pontifical
avant le 4 mai 1179, mais Odon devait être
mort assez longtemps auparavant ; en effet dans une
lettre à l’archevêque de Reims (Jafïé, n. 13 441, maijuin
1179) le pape Alexandre III le désigne ainsi :
Olim bonne memoriæ O., l’usculanen. episcopus. » Hauréau,
Journal des savants, 1888, p. 360.