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ONTOLOGISME. EN ITALIE


de l’fitre absolu, c’est-à-dire de Dieu, ne s’obtient pas immédiatement et par intuition, mais seulement d’une manière médiate et par démonstration. » Ibid., p. 7-8. Un peu plus loin : « Rosmini rejette expressément l’opinion de saint Bonaventure, qui considère Dieu comme objet immédiat de la perception intuitive. » P. 18-19. Cf. t. iii, p. 254, et Hugonin, Ontologie. t. i, p. 329-330.

Il ne sera pas bors de propos de jeter ici un rapide coup d’œil sur la diffusion en Italie des doctrines rosminiennes. Rosmini lui-même dans son Introduzione alla filosofia, 1850, relève les noms de plusieurs de ses partisans : Sciolla, Corte, Tarditi, professeurs à l’université de Turin, Pestalozza, professeur au séminaire de Monza, Gustave Cavour et Manzoni. Cf. Werner, op. cit., 1. 1, Vienne, 1884, p. 442. Werner cite encore Tommaseo, Bongbi, Minghetti et Cantu, et enfin nomme ceux qui vécurent en la compagnie de Rosmini et se consacrèrent à la défense de ses doctrines : Pagani, Todeschi, Paoli, Perez, Calza, Pétri et Buroni.

Le premier en date des disciples de Rosmini est Tommaseo, son ancien condisciple à l’université de Padoue. « Il a exposé la doctrine de son ami sur la connaissance dans un excellent résumé publié à Turin en 1838 : Esposizione del sistema filosoftco del Nuovo saggio siiU’origine délie idée di Ant. Rosmini ; il l’a interprétée et présentée sous les aspects les plus variés et les plus pratiques dans ses Sludii ftlosofici, 2 vol. in-8°, Venise, 1840. » Ferri, op. cit., 1. 1, p. 309310. Enfin il l’a défendue contre les attaques de Gioberti dans ses Sludii er it ici, Venise, 1843. Ibid., p. 467. Cf. Werner, p. 443-446.

Le Dialogo dcll’invenzione de Manzoni s’appuie sur la doctrine rosminienne de la connaissance qui y est citée, développée ou défendue selon l’occurrence. Ferri, p. 310 ; Werner, p. 443.

Le marquis Gustave de Cavour, frère du ministre, a été un des propagateurs les plus actifs de la philosophie rosminienne, qu’il a résumée dans des Fragments philosophiques, écrits en français et publiés à Turin en 1841. Ferri, p. 311. Bonnetty a raconté dans les Annales de phil. chrét., juillet 1860, La philosophie de Rosmini en France, p. 71-78, les tentatives faites par Cavour pour introduire en France la philosophie de Rosmini ; il écrivit l’Introduction à la traduction du Nouvel essai faite par l’abbé André à l’instigation de l’abbé de Valroger, professeur de philosophie au séminaire de Sommervieu (diocèse de Bayeux). Cavour prit aussi part à la défense de Rosmini contre Gioberti dans V Univers du 15 janvier 1843. Ferri, p. 467.

Corte publia en 1840 la traduction italienne, annotée par Rosmini, des Principes de philosophie pour les initiés aux mathématiques du comte Thomas Valperga de Caluso, qui avaient été imprimés à Turin en 1811. Rosmini se reconnaissait un précurseur en Caluso. Ferri, p. 311-312. « Au reste, ajoute Ferri, celui qui voudrait suivre l’enseignement de la philosophie rosminienne dans les écoles supérieures et secondaires devrait connaître les manuels de Pestalozza et de Corte, les livres de Peyretti et de Rayneri, professeurs à la faculté philosophique de Turin, et de Paganini, professeur à celle de Pise. »

Outre son manuel, les Elementi di filosofia qui furent plusieurs fois réédités, Pestolozza a aussi publié deux apologies des doctrines rosminiennes : Le postule di un Anonimo, Milan, 1850, et Le dollrine di Antonio Rosmini difese dalle imputazioni’del noto prête Bologncse, 2 vol., Milan, 1851-53. Cf. Werner, p. 446.

Werner, p. 450-454, s’étend longuement sur l’apologie de la doctrine rosminienne entreprise par Paganini dans ses Osscrvazioni sulle più risposle armonie

délia filosofia naturale colla filosofia sopranaturale, Pise, 1861. Ferri, p. 312, s’arrête avec plus de complaisance sur les noms de Bonghi, Berti et Minghetti.

Il nous reste à citer les Lettres d’un Rosminien à Vincent Gioberti de. Tarditi, la première défense du maître contre les attaques de Gioberti, Turin, 1841, cf. Ferri, p. 466, et les réponses de Pétri au P. Liberatore : Le doltrine di A. Rosmini sulla conoscenza difesee quelle che oppongono il P. Liberatore d. C. d. G. ed altri esaminate, Turin, 1878 ; Sull’odierno conflitto tra i Rosminianie i Tomisti studio morale del sac. A. Valdemari rettore di seminario di Cremu esaminalo, Turin, 1879 ; et de Buroni au P. Cornoldi : Riposta prima al P. Cornoldi in difesa délie nozioni di Ontologia secondo Rosminie S. Tommaso, Turin, 1878 : La Trinitàe la creazione, Nuovi confronti tra Rosmini e S. Tommaso, dedicati alla Civiltà cattolica, Turin, 1879. Cf. Werner, p. 461-468. A la même époque, Buroni publiait une étude comparative de Parménide, Platon et Rosmini : Dell’esseree del conoscere, studil su Parménide, Platanee Rosmini, Turin, 1878 ; et Calza et Perez une Esposizione ragionata délia filosofia di A. Rosmini, Intra, 1878. Cf. Werner, p. 446-449.

2° La doctrine de Gioberti mérite une étude spéciale, v. infra, col. 1039. Elle trouva de nombreux adeptes que Werner, op. cit., t. ii, p. 228-230, répartit géographiquement : à Turin, Bertini ; en Toscane, Centofani et Puccinotti, professeurs à l’université de Pise ; à Naples, Fornari, Masi, Toscano, Chiarolanza, Cucca, Pepere et Fiorentino ; en Sicile, Garzillo, le jésuite Romano et Vincenzo di Giovanni, auxquels on peut joindre le franciscain Maugeri, Lettieri et Gætano Milone, cf. ibid., p. 246, note.

Bertini a publié en 1850 : Idea di una filosofia délia vita, coll’aggiunta di un saggio storico su i primordi délia filosofia greca, 2 vol. ; cet ouvrage exerça une influence sur Rosmini qui se rapprocha de Gioberti. Cf. Ferri, op. cit., p. 482-489 ; Werner, p. 230-231.

Sur Centofanti et Puccinotti, v. Ferri, p. 456.

Fornari, bibliothécaire à Naples, écrit en 1850 Délia armonia universale, et, à partir du 1857, l’Arle di dire, « espèce de rhétorique philosophique, animée d’un souffle de l’esthétique platonicienne. » Ferri, p. 457 ; cf. Werner, p. 232-234. — Un disciple de Fornari, Acri, professeur à Bologne, défendra Gioberti contre les critiques de Spaventa, qui trouvera à son tour un défenseur en son ami Fiorentino, transfuge du giobertisme. Cf. Werner, p. 232, p. 248-252 ; Ferri, t. ii, p. 194-198.

En Sicile, le terrain était admirablement préparé à Fontologisme par les enseignements de Miceli et de ses disciples, principalement de B. d’Acquisto, dont nous parlerons tout à l’heure. En 1847, Garzillo, qui n’avait que dix-sept ans et devait mourir à dix-neuf, commence dans son Saggio filosoftco, la fusion du micelisme de B. d’Acquisto et du giobertisme. Cf. Werner, p. 229 ; Franck, Philosophes modernes, étrangers et français, Paris, 1879, p. 184.

Le P. Romano aurait été orienté vers les doctrines de Gioberti par son confrère, le P. Taparelli. De 1845 à 1849, il publia les quatre volumes de sa Scienza dell’uomo interiore nei suoi rapporti con la naturae con Dio. Un article de la Civiltà cattolica, du 20 mal 1854, reproduit par les Annales de phil. chrét. d’octobre, p. 315-340, et de novembre, p. 415-420, de la même année, résume les idées du P. Romano sur les rapports de l’intuition et de la parole : dans l’intuition, la connaissance est indéterminée et confuse ; la vue des objets matériels actualise dans l’esprit l’idée de ces objets ; pour les objets immatériels, c’est la parole qui pourvoit à cet effet. Cf. Werner, p. 229-230 ; Ferri, 1. 1, p. 457 ; di Giovanni, Il P. Giuseppe Romano