Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
NACCHIANTE - NAHUM

primauté de saint Pierre, autorité du pape et des conciles, approbation papale des actes conciliaires, droit divin, mariage, caractère d’expiation du saint sacrifice de la messe, mariages secrets, monts-depiété, 115 p. — Theoremata theologica : Trinité, incarnai ion, messe, relations entre les personnes divines…

— Theoremata melaphgsica —— Theoremata naturalia — Quatuor quesliones : Création, immortalité, contingence, infinité du premier moteur.

Nacchiante écrit en un style précis, parfois sobre à l’excès. Sa théologie biblique et sa théologie de l’Église expriment d’une manière tout à fait caractéristique les tendances de cette Contre-réforme catholique qui suivit la Réforme protestante et dont il avait été à Trente l’un des ouvriers ; strictement thomiste, en particulier sur la question litigieuse de la conciliation de l’activité libre de l’homme et de la prescience de Dieu, il rapporte des opinions tranchées de Cajétan en leur donnant la forme encore plus tranchée de théorèmes. Cette manière de présenter des opinions difficiles suffit à expliquer la désapprobation qu’ont marqué pour ces textes de Nacchiante certains théologiens comme d’Argentré. Nacchiante eut de son vivant une grosse autorité théologique. Nanni le cite et le traite comme l’égal de Cajétan, de Soto et de Carranza.

Quétif-Échard, Scriplores ordinis prsedicatorum, t. ii, p. 202, 259 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 78-80 ; Pallavicini, Histoire du concile de Trente, édit. Migne, t. ii, col. 23, 88, 92, 112, 1114, 1252, 1264 ; t. iii, col. 877 ; Concilii Tridentini actorum, t. iv, vol. 1, p. 184, 314, 389, 423 ; vol. 2, p. 543, 544, 568, 571 ; t. v.vol. 2, p. xxii, 18, 19, 39, 46, 63, 71, 85, 93.

M.-M. Gorce.

NAGORE Augustin, écrivain mystique, né à Saragosse, en Espagne, en 1620, d’une famille noble. Il fit profession chez les chartreux d’Aula-Dei, au diocèse de Saragosse, où on le trouve prieur jusqu’en 1682 ; à cette époque le chapitre général le nomma prieur de la chartreuse de la Conception, située dans le même diocèse. Il mourut le 25 décembre 1705, exerçant la charge de vicaire dans cette maison. L’Ordre lui accorda le bienfait singulier d’une messe De Beata en récompense de son mérite.

Le nom de dom Augustin Nagore, comme écrivain mystique, est tout à fait inconnu en dehors de l’Espagne, et peut-être même en dehors de l’Aragon. Mais son ouvrage sur les états d’oraison extraordinaire, publié sous le pseudonyme de Joseph Lopez Exquerra, avec le titre de Lucerna mystica, obtint un grand succès en Espagne et en Italie, et jouit encore de l’estime des maîtres de la vie intérieure. Dom Nagore composa son traité en espagnol, mais, sur le conseil du savant franciscain Antoine Arbiol, il le traduisit en latin et le livra à la publicité. Voici son titre : Lucerna mystica pro directoribus animarum, quæ omnia prorsus difficilia et obscura, quæ in dirigendis spiritibus evenire solent, mira dexteritate clarificat ; quaque cuncta ad scientiam mysticam necessaria, rerumque supernaturalium quidditates, ubicationes, causæ ac effectus breviter et compendiose clarescunt. Accedit ad calcem manuductio practica brevis in gratiam directorum juxta ejusdem operis doctrinam. Auctore Josepho Lopez Exquerra, presbytero Cantabro Aesopolensi, Valence, 1690, in-4o ; Saragosse, 1691, in-4o ; Venise, 1722, 1733, 1745, 1750, 1755, 1758, 1761, in-4o ; Bassano, 1782, in-4o. — Il écrivit aussi un grand traité intitulé : Lydius theologicus, où il réfuta les erreurs de Michel Molinos. Cet ouvrage ms. in-folio, ainsi que plusieurs autres traités spirituels qu’il avait composés, était encore aux archives de la chartreuse d’Aula-Dei lors de sa suppression. Enfin, il publia, en 1679, à Saragosse, une nouvelle édition d’un ouvrage poétique sur la chartreuse d’Aula-Dei (Aula de Dios : Cartuja real de Zaragoza, etc.), composé par dom Michel de Dicastillo, un de ses prédécesseurs, et publié en 1637.

Latassa, Bibliotheca antigua y nueva de los escritores aragoneses, édition arrangée en forme de dictionnaire par Michel Gourez Uriel, Saragosse, 3 in-4o, 1885-1886 ; Valenti, San Bruno y la Orden de los cartujos, Valence, 1899, p. 106 ; documents particuliers.

S. Autore.

NAHUM, l’un des douze petits prophètes. — I. Le prophète. IL Le livre (col. 9).

I. Le prophète.

Son nom et sa personnalité.


Ce nom de Nahoum en hébreu et de Naoû|i. dans le grec des Septante n’apparaît, dans l’Ancien Testament, que dans le titre du septième des petits prophètes. Il signifie : celui qui fortifie, qui réconforte. consolator, dit saint Jérôme. De cette parfaite convenance du nom du prophète au contenu de la prophétie qui annonce à Juda la ruine de son plus redoutable ennemi, il ne résulte pas, comme on l’a parfois suggéré, que ce nom aurait été imaginé et ajouté par un rédacteur tardif à l’oracle sur Ninive. L’exactitude du titre de la prophétie est d’ailleurs généralement admise ; sa première partie : Oracle sur Ninive, correspondant bien au sujet du livre et la seconde : Livre de la vision de Nahum d’EIqosch, supposant, à défaut d’authenticité, une antique tradition.

En dehors de la très courte information de ce titre et des données qu’on peut dégager du livre lui-même, l’Ancien Testament ne fournit aucun renseignement pour reconstituer la personnalité du prophète. Tout ce qu’on a pu ajouter à ces rares données est d’origine tardive et de peu de valeur.

D’après le contenu certainement authentique du livre, c’est-à-dire la majeure partie des c. ii-m, l’auteur de l’oracle sur Nivine apparaît comme un patriote ardent, enthousiaste, débordant d’une joie exubérante à la pensée de la ruine prochaine et irrémédiable de l’antique adversaire de Juda. L’oppression et l’abaissement que depuis des générations avait subis son peuple avait aigri son âme ; le continuel spectacle des souffrances qu’infligeait à Israël la tyrannie des maîtres assyriens, avait été une rude épreuve pour sa foi en la bonté et la puissance de Jahvé. Mais maintenant tout va changer ; au découragement qui risquait de sombrer dans le désespoir va faire place une fougueuse indignation contre l’ancien ennemi, et un véritable chant de triomphe à la perspective d’une revanche éclatante.

De tels accents, a-t-on dit, ne rappellent que de loin ceux de Sophonie ou de Jérémie, les contemporains du voyant d’EIqosch ; ils ne font pas de lui cependant leur adversaire, le tenant d’un prophétisme étroit et superficiel, dépourvu de cet idéal moral que proposaient et défendaient les prophètes du vme et du vu 6 siècle. C’est trop peu, en effet, d’un oracle si court avec un objet bien déterminé pour juger de l’attitude générale de Nahum et l’opposer à ses contemporains dont les œuvres ne manquent pas non plus, au reste, de sombres prédictions à l’adresse des ennemis d’Israël et de Juda.

Son origine.

La qualification d’Elqoschite :’EXxeaaïoç, jointe au nom de Nahum, est ordinairement regardée comme l’indication de son lieu d’origine. Quelques-uns, au dire de saint Jérôme, prétendaient bien y reconnaître le nom du père du prophète, mais ce n’était point l’avis de celui-ci ; il y voyait la mention de la patrie de Nahum. Cf. Commentariorum in Naum prophelam liber unus, Prologus. P. L., t. xxv, col. 1232. Ainsi l’ont également entendu la plupart des modernes. Mais où était située Elqosch’.’Nulle mention n’en est faite ailleurs dans la Bible. Pour nous renseigner à son sujet, il n’existe guère