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    1. ORIGÈNE##


ORIGÈNE. TRAVAUX SC R IPT UR AIRES

1500

La Genèse, en 12 ou 13 livres : cet ouvrage commencé à Alexandrie, donc avant 230, fut terminé à Gésarée. Il ne comprenait que l’explication des quatre premiers chapitres de la Genèse. Saint Ambroise l’a eu devant les yeux pour rédiger le De Paradiso et VHexaméron. On en possède quelques fragments dans les Chaînes.

Un certain nombre de psaumes, 41, semble-t-il, commentés en 16 livres. De ce commentaire, nous sont parvenus seulement des fragments dans les Chaînes ; mais il a été très fortement utilisé par Eusèbe de Gésarée, de sorte que les exégèses principales nous en restent pratiquement accessibles. Voir R. Devreesse, art. Chaînes exégétiques, dans le Supplem. au Dict. de la Bible, t. i, col. 1120-1122.

Le livre des Proverbes, en trois tomes, disparus également, à l’exception d’un petit nombre de fragments. Devreesse, loc. cil., col. 1161-1162.

Le Cantique des Cantiques : de ce livre, Origène avait même rédigé deux commentaires ; le second, daté de 240-241, comprenait dix tomes, et était, au témoignage de saint Jérôme, le chef-d'œuvre de son auteur. Il nous en reste le prologue, les livres I à III et une partie du IVe, le tout dans une traduction de Ru fin.

Les trente premiers chapitres d’Isaïe : commentaire à peu près entièrement perdu.

La prophétie d'Ézéchiel, en vingt-cinq livres, rédigés partie à Gésarée, partie à Athènes vers 240 : nous n’avons de l’ouvrage qu’un fragment dans la Philocalie, et peut-être quelques citations dans les Chaînes. Devreesse, loc. cit., col. 1155.

Les Lamentations de Jérémie, en cinq livres, déjà terminés à Alexandrie, et dont seules les Chaînes conservent des fragments. Devreesse, loc. cil., col. 1154.

Les douze petits prophètes, dont Eusèbe connaissait un commentaire en vingt-cinq livres : peut-être l’ouvrage d’Origène avait-il été plus étendu et une partie en avait-elle déjà disparu à l'époque de l’historien.

L'évangile selon saint Matthieu. Le commentaire compren fit vingt-cinq livres, et nous avons encore dans l’original grec les livres X à XVIII. Dans une traduction latine anonyme, connue sous le nom de In Matlhvuin commentariorum séries, nous avons toute la partie qui commence au chapitre ix du livre XII et se poursuit jusqu'à l’exégèse de Matth., xxvii, 63. Cette traduction est peut-être un remaniement et ne doit pas nous amener nécessairement à penser avec Harnack qu’Origène lui-même avait donné deux éditions de son commentaire. Devreesse, loc. cit., col. 1169-1170.

L'évangile selon saint Luc a été l’objet d’un commentaire en quinze livres dont il ne reste rien. Devreesse, loc. cit., col. 1185-1186.

L'évangile selon saint Jean a servi de thème à l’un des commentaires les plus longs d’Origène. Cet ouvrage, commencé à Alexandrie avant 228, n'était pas encore achevé sous le règne de Maximin ; il ne le fut jaunis, puisque le dernier livre connu, le XXXIIe, s’achève sur l’exégèse de Joa., xiii, 33. Nous avons encore en grec les livres, I, II, VI, XIII, XIX (en partie), XX, XXVIII, XXXII, et, sans doute, un certain nombre de fragments tirés des Chaînes ; mais la critique de ceux-ci a été jusqu'à présent faite de façon déplorable, et nombreux sont les extraits attribués à Origène qui, en réalité, appartiennent à Théodore de Mopsueste, à Photius ou à d’autres. Devreesse, loc. cit., col. 1198-1199 et Revue biblique, 1927, p. 203207.

L'épître aux Romains avait été commentée par Origène en 15 tomes. Dès la fin du iv c siècle, le texte de ce commentaire était en mauvais état. Rufin, tout en se plaignant de cet état de choses en donna une traduction qui ressemble fort à un remaniement abrégé, et qui ne contient que dix livres. Quelques fragments, conservés dans la Philocalie et dans les Chaînes, permettent de se faire une idée approximative de la méthode employée par Rufin. Devreesse, op. cit., col. 1215.

L'épître aux Galates : Saint Jérôme connaissait un commentaire d’Origène en cinq livres sur cette épître, et il s’est fort inspiré de cet ouvrage dans son propre commentaire. Trois fragments du premier livre sont conservés par Pamphile, Apol. pro Orig., et peut-être trouvera-t-on d’autres extraits dans les Chaînes.

L'épître aux Éphésiens : Le commentaire d’Origène comprenait trois volumes et saint Jérôme lui doit beaucoup pour sa propre exégèse. Il en cite un fragment dans l’Apol. advers. Rufin., i, 28. Les Chaînes ont par ailleurs conservé d’assez longs extraits de cette œuvre, et il est intéressant de comparer ces passages aux explications données par saint Jérôme.

L'épître aux Philippiens : Origène avait écrit sur elle un commentaire en un livre qui n’allait pas au delà de la fin du c. m. Il n’en reste que le souvenir.

L'épître aux Colossiens : son commentaire comprenait au moins trois livres qui allaient jusqu’au c. iv, 12, de la lettre. L’ouvrage a entièrement disparu.

Les épîtres aux Thessaloniciens : trois livres de commentaires sur la l re lettre ; un livre sur la 2e. Saint Jérôme, Epist., cxix, 9, cite un passage emprunté au IIIe livre sur la I re épître ; c’est tout ce que nous possédons de l'œuvre d’Origène.

L'épître à Philémon : commentaire en un livre, disparu à l’exception d’un passage mentionné par VApologia pro Orig. de Pamphile.

L'épître à Tite : peut-être un seul livre de commentaires, dont nous connaissons cinq fragments grâce à VApologia de Pamphile ; une allusion est faite à cet ouvrage dans une question posée à l’abbé Rarsanuphius sur la préexistence des âmes. P. G., t. lxxxvi, col. 891.

L'épître aux Hébreux : Pamphile cite quatre extraits d’un commentaire de cette lettre, et la chaîne de Nicétas donne deux explications d’Origène relatives l’une au prologue, l’autre à Hebr., i, 8.

L’Apocalypse : Il n’est pas sûr qu’Origène ait jamais publié un commentaire sur l’Apocalypse, car les témoignages anciens sont muets à ce sujet. Les fragments attribués à Origène, qui ont été retrouvés dans un manuscrit du Météore, ne sont sans doute pas tous de lui ; et ceux qui peuvent l’avoir pour auteur ne proviennent peut-être pas d’un commentaire. On doit encore étudier de très près ces fragments.

Ce qui frappe au premier abord dans ces commentaires, c’est leur longueur démesurée. L T ne fois engagé, Origène ne sait plus s’arrêter. Il explique les moindres détails ; en philologue et en historien averti, il discute les variantes des textes, les problèmes de chronologie et de topographie ; et surtout il développe à perte de vue les interprétations allégoriques du texte sacré. Leur masse a contribué à faire périr ces immenses productions. Déjà à la fin du ive siècle, on se préoccupait de les abréger pour la plus grande commodité des lecteurs. On n’a pas dû les recopier très souvent ; et lorsque l'ère des caténistes s’est ouverte, ceux-ci se sont contentés de puiser dans le trésor que leur offraient les commentaires du maître ; encore beau coup d’entre eux ont-ils reculé devant l’exégèse allégorique qui lui était familière ; ils ont préféré les méthodes historiques de l'école d’Antioche, si bien qu’ils ont fait de saint Jean Chrysostome ou de Théodoret leurs chefs de file, et ils n’ont cité d’Origène que des morceaux épars, seuls témoins pour nous, en un grand nombre de cas, de cette énorme production.