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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/301

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1735

PALAISKA U

PALAMAS

1736

dédié à Urbain VIII, Paris, 162 !. Tomus secundus, qui complectitUT perlinentia ad liistoriam, Paris, 1626. — 2° Sermones de sanctissimo eucharistiæ sacramento, 2 tomes in-8°, dont le premier l’ut public à Paris, eu 1629, et le second, à Lyon, en 1631.

Bîi’aard de B)loîne, Bibliolheca scriptorum O. M. capuccinorum, Venise, 1712, p. 114 ; L. Waddlng, Scriplores ordinis minorum, K) ne, 1906, p. 112 ; J. H. Sbaralea, Supplemsntum, 2’édit., t. i, 1908, p. 356.

Am. Teetært.


PALAMAS GRÉGOIRE, théologien grec du xive siècle, archevêque de Thessalonique (1296-14 novembre 1359). —
I. Vie.
II. Écrits (col. 1712).
III. Origine et exposé de la doctrine de Palamas sur l’essence de Dieu et son opération (col. 1750).
IV. Sa doctrine sur d’autres points de dogme (col. 1765).
V. Sa doctrine morale et ascétique (col. 1773).

t. Vie de Grégoire Palamas.

Sources.

La principale source pour la vie de Grégoire Palamas est le p négyrique composé par son ami et disciple, Philothée Kokkinos, patriarche de Constantinoplc (1351-1355 et 1364-1376). Cette biographie manque sans doute de l’impartialité historique. C’est une thèse, qui a pour but de démontrer la parfaite sainteté du héros. Le merveilleux s’y rencontre à chaque page. Elle a pourtant le mérite de fournir des dates et des faits précis, souvent puisés dans les écrits mêmes de Palamas, et de le suivre du berceau à la tombe. Publiée à Jérusalem, en 1857, par les soins du patriarche Cyrille, en tête de l’édition de 41 homélies de Palamas, et reproduite, sans traduction, dans la Palrvlogic grecque de Migne, t. cli, col. 551-656, elle a été, jusqu’ici, peu utilisée. Elle est, cependant, le fil conducteur qui permet de fixer les principales étapes de l’existence de Palamas et la date de la plupart de ses écrits. Par ailleurs, il est facile d’en corriger les inexactitudes plus ou moins voilées, les éloges hyperboliques ou les réticences calculées, par le témoignage des écrivains contemporains.

Avant la controverse hésychaste.

Grégoire Palamas naquit à Constantinoplc, sur la fin de 1296 ou au début de 1297, de parents anatoliotes émigrés dans la capitale. La date indiquée se déduit des données précises fournies par Philothée : Palamas est mort à l’âge de soixante-trois ans, après douze ans et demi d’épiscopat, le lendemain de la fête de saint Jean Chrysostome, P. G., t. cli, col. 635D. Comme l’épiscopat de Palamas commence en mai 1347 et que la fête de saint Jean Chrysostome se célèbre le 13 novembre, c’est le 14 novembre 1359 que le théologien hésychaste a quitté ce monde, et non en 1360, comme l’ont affirmé ses plus récents historiens. Cf. L. Petit, Les archevêques de Thessalonique, dans les Échos d’Orient, t. v, 1902, p. 93 ; Grégoire Papamikhaïl, ’O aytoç rp/]yôptoç ; îTaXapiaç, âpyienlay-OTiioc, Qsaay.-Xovîxt ; ç, Alexandrie, 1911. Le père, appelé Constantin,

— il prit le nom de Constance en revêtant l’habit monastique, avant de mourir, — fut membre du Sénat et conseiller intime d’Andrcnic II Paléologue (1282-1328). Grégoire était l’aîné d’une famille de cinq enfants, trois garçons et deux filles, qui embrassèrent tous la vie monastique. La mère elle-même, appelée Kalê dans le monde, termina sa vie dans le cloître sous le nom de Kallonê. Elle était devenue veuve, alors que Grégoire n’avait encore que sept ans. L’empereur, en souvenir des services rendus par le pèr.’, fit les frais d’éducation des trois garçons. L’aîné se distingu i par son application et ses succès. Il pa’courut le cycle complet des études profanes jusqu’à la philosophie inclusivement. Philothée a soin de nous dire qu’il étudia tout Aristote, év n5.rs<. toïç’Ap’.arTOTS>.i.y.otç, P. G., t. cli, col. 559 D, sans doute pour répondre à ceux des adversaires de Palamas qui ont parlé de l’insuffisance de son instruction philosophique, ou qui l’ont accusé de néoplatonisme. Ce qui paraît certain, c’est qu’en effet les études philosophiques du futur adversaire de Barlaam et de Grégoras furent assez sommaires. La suite montrera que ses notions sur la théodicée étaient particulièrement déficientes. Le jeune étudiant, d’ailleurs, au lieu d’approfondir l’Acte pur d’Aristote, commençait à avoir l’esprit ailleurs. Il fréquentait assidûment les moines athonites, parmi lesquels se trouvait le célèbre mystique Théolepte, devenu plus tard évêque de Philadelphie, cpii l’initia à l’oraison des hésychastes. Philothée. ibid., col. 561 A. Il ne tarda pas à manifester à l’empereur son désir de quitter le monde et de se retirer à l’Athos. Andronic II essaya en vain de le retenir dans le siècle. Un beau jour — - il avait alors environ vingt-deux ans, — il partit pour la Sainte Montagne emmenant avec lui ses deux frères, Macaire et Théodore.

Nos trois voyageurs prirent la voie de terre, et passèrent l’hiver au monastère du mont Papikion, situé entre la Thrace et la Macédoine. C’est là que Philothée fait remporter à Palamas sa première victoire théologique dans des discussions avec des niassaliens ou marcionites — entendez des 1 ogomiles. C’est un détail assez piquant, qu’on serait tenté de croire inventé par le biographe, lorsqu’on songe que bientôt Palamas va être accusé de massalianisme par Barlaam. Continuant leur voyage, les trois frères arrivèrent au monastère de Vatopédi, au début du printemps de 1318 ( ?). Sous la direction d’un vieux moine appelé Nkodème, Grégoire fit de rapides progrès dans la vie ascétique et la contemplation hésychaste. D’après Philothée, au bout de deux ans, il avait déjà des visions. Après la mort de Nicodème, arrivée en 1321, il se rendit à la grande laure de Saint-Athanase, où il mena la vie cénobitique trois ans durant. Mais le goût de la solitude le reprit bientôt, et il gagna la retraite de Glossia, où un groupe d’bésychastes s’adonnait à la vie contemplative sous la conduite de Grégoire le Sinaïte, le restaurateur récent de l’hésychasme à l’Athos. Deux ans s’étaient à peine écoulés, que les perpétuelles incursions des Turcs obligèrent les solitaires de Glossia à se réfugier à Thessalonique. Ils eurent d’abord l’idée d’aller reconstituer leur communauté à Jérusalem. Mais le projet avorta sur le conseil de Palamas. Comme celui-ci venait d’atteindre sa trentième année, l’âge canonique pour le sacerdoce, ses compagnons lui persuadèrent de se laisser ordonner prêtre (1326) ; puis, avec dix d’entre eux, il alla s’établir sur une montagne voisine de Bérée, où il continua de mener la vie hésychaste, restant seul cinq jours de la semaine et ne se réunissant avec les frères que le samedi et le dimanche pour la célébration des saints mystères. Il était là, quand la mort de sa mère l’obligea à retourner à Constantinople. Ses deux sœurs, Épieharis et Théodotê, qui menaient, elles aussi, la vie religieuse, essayèrent de le retenir dans la capitale. Sur son refus, elles prirent le parti de le suivre en Macédoine. Grégoire les laissa dans la ville de Bérée, et rejoignit sa solitude, qu’il dut quitter la cinquième année de son séjour, les Serbes ayant envahi la région. Il regagna alors la laure de Saint-Athanase, et s’établit au skite de Saint-Sabbas, tout proche du monastère (1331). Les moines de la laure le choisirent bientôt comme higoumène ; mais il ne tarda pas à donner sa démission pour reprendre sa vie de solilude à Saint-Sabbas.

La controverse hésychaste.

Nous arrivons maintenant à la période la plus agitée et la plus compliquée de l’existence de Palamas. Comme elle est intimement mêlée à la controverse à laquelle il a donné son nom, controverse dont il va être question à l’ar-