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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/353

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PAMÈLE — PAMPHILE DE CÉSAHÉE

’Anvers, le Micrologus, de ecclesiaslicis observationibus opusculum, traité liturgique anonyme du xi c siècle, et qui a été attribué récemment à Bernold de Constance ; 2e édit. 1568 ; reproduit dans P. L., t. cli, col. 973-1022 ; en 1566, à Anvers, le t. I, encore inédit, des Institution.es diuinarum lectionum de Cassiodore ; en 1568, à Anvers, une édition de saint Cyprien, où les traités sont disposés dans l’ordre chronologique et qui marque un progrès sur celles de Paul Manuce et de Guillaume Morel parues antérieurement, réimprimée en 1574 et en 1589 ; en 1571, à Cologne, un recueil de textes liturgiques latins, se rapportant à la messe et à l’office divin, Liturgicon Ecclesiæ latinse, 2 in-4° ; c’est au t. ii qu’est édité pour la première fois le sacramentaire grégorien [sur la valeur de cette édition, voir dom Cabrol, art. Grégorien ( Sacramentaire) dans Diction, d’archëol. et de liturgie, t. vi b, col. 1785], rééditions en 1609, 1610, 1675. Réfugié à Douai, puis à Saint-Omer, il n’en continue pas moins ses travaux, et peut donner enfin, après plusieurs années d’attente, à Paris, 1584 (la date de 1579 souvent donnée est inexacte), son édition de Tertullien, réimprimée en 1598. Parallèlement il poussait la publication d’autres textes, qui n’ont pas vu le jour, d’Hincmar de Reims, d’Hugues de Fleury, d’Honorius d’Autun ; surtout il travaillait à l’édition des œuvres complètes de Raban Maur, qui était en chantier depuis fort longtemps. Celle-ci ne paraîtra que quarante ans après sa mort, de 1626 à 1627, à Cologne, par les soins de G. Colvenerius (reproduite dans P. L., t. cvn-cxii) ; cet éditeur y a inséré à la suite de VExpositio in librum Judith de l’archevêque de Mayence un Commentarium sur le même livre qui est de Pamèle lui-même, voir P. L., t. cix, col. 593-636, et, en tête des commentaires sur les épîtres paulines, une courte exposition de Pamèle sur l’épître à Philémon (mise en queue dans P. L., t. cxii, col. 833-848). En dehors de ces beaux travaux d’érudition, Pamèle a rédigé une importante consultation juridico-théologique sur le statut religieux des provinces belges après les troubles et les schismes de la fin du xvie siècle : De religionibus dioersis non admitlendis in uno aliquo unius regni, monarchiæ, provinciæ, ditiouis, reipublicie aut civilatis loco, ad Ordines Belgii relatio, Anvers, 1589 ; l’ouvrage entrepris dès 1577 ne fut terminé qu’en 1585 et ne parut qu’après la mort de l’auteur.

Voir surtout l’art, de A. C. De Schrevel, dans la Biographie nationale de Belgique, t. XVI, 1901, p. ">28-542, mettant au point les anciennes notices : Valère André, Biblioth. Belgica, 2° édit., p. 424-425 ; Foppens, Biblioth. Belgica, t. i, p. 532-533. Voir aussi Hurter, Nomenclator, 2e édit., t. III, col. 291-293.

É. Amann.
    1. PAMPELUIME (Bernard de)##


PAMPELUIME (Bernard de), frère mineur capucin de la province de Navarre, dans laquelle il exerça la charge de lecteur, de provincial et d’inquisiteur. Il mourut à Pampelune en 1739 et laissa les ouvrages suivants : 1. Oculatissimum S. Diquisitionis tribunal, in quo agitur de S. Inquisitionis praxi, de qualificalorum munere, deque reorum confessionibus ac sententiis ; 2. Thésaurus parochorum ; 3. Consultationes canonico-morales en 3 tomes.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ordinis minorum S. Francisci Capuccinorum, Venise, 1747, p. 48-49.

Ain. Teetæiit.

    1. PAMPHILE DE CÉSAR ÉE##


PAMPHILE DE CÉSAR ÉE, mort martyr le 16 février 310. — Eusèbe de Césarée, son disciple et son ami, avait rédigé, en trois livres, une biographie de saint Pamphile qui ne nous a pas été conservée et dont nous ne connaissons l’existence que par des allusions, Eusèbe, De marlijr Palœst., xi, 3 ; S. Jérôme, Advers. Rufin., i, 9. Du moins, dans son Histoire ecclésiastique, Eusèbe parle-t-il assez souvent de Pamphile pour que

nous puissions, d’après lui, reconstituer les traits essentiels de la vie du saint martyr.

Pamphile était de noble famille ; il avait reçu une formation très soignée à l’école de Beyrouth en Phénicie et avait étudié la théologie à Alexandrie sous la direction de Piérius. Photius, Biblioth., cod. cxviii, exix. Après avoir, pendant un temps, exercé des fonctions civiles, il se livra avec ardeur à l’étude des Écritures et s’adonna à la vie ascétique. Installé à Césarée de Palestine, il y reçut la prêtrise sous l’épiscopat d’Agapius et y ouvrit une. école de théologie. Ce fut alors qu’Eusèbe le connut. On a parfois supposé qu’il avait même été son esclave et lui devait l’aîïranchissement : cette hypothèse est peu vraisemblable. Du moins est-il assuré que Pamphile exerça sur Eusèbe une influence profonde dont témoigne entre autres ce fait que l’historien tint à joindre au sien propre le nom de son maître.

Pamphile consacra le meilleur de ses soins et de son activité à la conservation et à l’enrichissement de la célèbre bibliothèque qu’Origène avait fondée à Césarée. Aidé d’Eusèbe, il copia et corrigea les manuscrits des Hexaples, tout au moins de la cinquième colonne qui contenait le texte des Septante, ce dont témoigne saint Jérôme : Provincix Palœslinæ codices legunt quos ab Origene elaboralos, Eusebius et Pamphilus vulgaverunt. Prœf. ad Parai. Quelques manuscrits des Septante conservent encore le souvenir du travail critique accompli par Pamphile : une note, citée par un ancien correcteur du Sinaïticus, à la fin de II Esdr., dit : ’Avtcovivoç àvrs6aXsv, Ilâfi.cpiXo< ; St6p9w<ra. Une autre, à la fin d’Esther, est ainsi conçue : àvTsêXyjOr) Ttpôç TCaXaiOTaTOV Xîav àvriyp^çov SeStop6w[i.évov xe’P' ~°~ J àyîou piâpTupoç IIa(i.<ptXoir7Tpôç 8k xw tsXei. too aù-roû TraXaioTccTou fkêXîou… ÛTTOCT^iasicoatç toû aÙTOû fxâp-pj pOÇ ÛTTSXEI.TO eXOUCTOC OUTCOÇ" (J.£T£XY)|i.Cp6y) XCU SlOp60)0/|

71p6ç Ta s^a^Xà’QpiysvoGç Û7t’aùroû Siop6cou.éva.

La grande persécution trouva Pamphile occupé de ces travaux. Entre novembre 307 et avril 308, De marti /r. Pal., vii, Pamphile fut arrêté et emprisonné. Pendant plus de deux ans, il resta en prison, sans interrompre pour autant ses recherches. Ce fut au cours de ces années, qu’avec l’aide d’Eusèbe il entreprit la composition du plus important de ses ouvrages, l’Apologie pour Origène, dont il eut le temps de voir achevés les cinq premiers livres, tandis que le sixième livre fut rédigé après sa mort par Eusèbe seul. Eusèbe. H. E., VI, xxxiii, 4 ; Jérôme, De vir. Ut., 75. Saint Jérôme, Advers. Ruf., i, 8, prétend sans doute que l’Apologie tout entière est l’œuvre d’Eusèbe ; il veut ainsi lui enlever quelque chose de son autorité ; l’on ne saurait accepter ce témoignage émis au cours des controverses origénistes. La collaboration d’Eusèbe et de Pamphile pour les cinq premiers livres est certaine, bien qu’il soit difficile d’en préciser la nature. On peut, avec A. Puech, Histoire de la litlér. grecque chrétienne, t. iii, Paris, 1930, p. 200, supposer que Pamphile fut surtout l’inspirateur de l’œuvre et Eusèbe l’exécuteur.

L’Apologie était dédiée aux confesseurs relégués dans les mines de Palestine et spécialement à Patermouthios. Une lettre de Pamphile à ces mêmes confesseurs la précédait et en expliquait le but. Il s’agissait, avant tout, de justifier Origène de l’accusation d’hérésie que portaient contre lui des hommes qui ne prenaient même pas la peine de lire ses ouvrages. Sans doute, Pamphile reconnaissait les témérités de certaines opinions de son maître ; mais il faisait remarquer que, la plupart du temps, ces opinions étaient présentées sous forme d’hypothèses et non pas soutenues absolument. Il ajoutait que les livres d’Origène avaient été souvent altérés : il déclarait enfin que la vie d’Origène et ses déclarations de foi catholique devaient