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PASCAL il - PASCAL (BLAISL ;

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détourner Alexis de ses rêves ambitieux ». F. C.halandon, Essai sur le règne d’Alexis Ie’Comnène, p. 263.

En définitive, ce long pontificat de 18 ans laisse à qui l’étudié une impression assez mêlée. Sur plusieurs points, sans doute, Pascal est arrivé à ses fins ; pour réussir plus complètement il lui a manqué la souplesse qui permettra à son deuxième successeur, le fameux Guy de Vienne, devenu Calliste II, de trouver, au moment opportun, les distinctions utiles. Un peu trop moine, peut-être, Pascal est souvent resté prisonnier de ses formules ; il n’a pas toujours su, ni peut-être pu imposer ses volontés à ceux qui auraient dû en être les agents d’exécution. Sa physionomie n’en reste pas moins sympathique ; quelques-unes des initiatives qu’il a prises, la renonciation, par exemple, de l’Église à sa situation temporelle, si elles ne témoignent pas chez lui d’un grand esprit politique, ne laissent pas de faire le plus grand honneur à l’élévation de son caractère.

I. Sources. —

1° Documents émanés de la chancellerie pontificale. —

A la différence de celui de GrégoireVII, le registre de Pascal II ne s’est pas conservé ; de nombreuses lettres sont dispersées en diverses collections. La plus complète est celle de P. L., t. clxiii, p. 31-418, 538 nos. Bon nombre de pièces nouvelles ont été publiées depuis. Toutes celles qui sont connues antérieurement à 1875 sont recensées et analysées dans Jafïé, Regesta ponlij. rom., 2° édit., 1. 1, p. 702-772 ; celles qui ont été publiées postérieurement, soit dans le Neues Archiv, soit dans les Nachrichten der l<ôn. Gesselschc)t der Wissensch., de Gœttingue, philol.-liist. Klassc, 1898 sq., se retrouvent ou se retrouveront dans P.-F. Kehr, Regesta pontifie, rom., publiés sous les auspices de l’académie de Gœttingue, Berlin, 1906 et sq., classées par pays et par provinces ; la plupart de ces pièces relatives à des privilèges locaux ont plus d’importance pour l’histoire que pour la théologie. — Les pièces officielles relatives aux événements de 11Il ont été éditées avec beaucoup de soin dans Mon. Germ. hist., Leg., sect. iv, Constitutiones et acla publica imperatorum et regum, t. i, 1893, p. 134-152 ; 564-574.

otices.


Le Liber ponti ficalis dit de Pierre-Guillaume donne une biographie de Pascal que les anciens auteurs attribuent à Pierre de Pise, mais que L. Duchesne revendique pour Pandolle. Texte dans L. Duchesne, Le Liber ponti ficalis, t. ii, p. 296-310. Rédigée par un contemporain, cette biographie attache beaucoup plus d’importance aux événements romains qu’à l’histoire générale. La compilation connue sous le nom d’.4nnnles romani, ibid., p. 338-346, incorpore des extraits importants du registre de Pascal, relatifs aux événements de 1111. Enfin, dans les vies des papes rédigées au xiie siècle par le card. Boson, la notice relative à Pascal donne également, mais sans respecter l’ordre chronologique, plusieurs documents de la plus haute importance. Texte, ibid., p. 369-376.

A côté de ces notices, il faut faire place aux chroniques générales ; la principale pour cette époque est le Chronicon Ekkehardi, P. L., t. cliv, col. 976-1038 (reproduit Mon. Germ. hisi., Script., t. vi) ; voir aussi Chronicon Casinense, P. L., t. cxxxiii, col. 847-885 (emprunté h M. G. H., ibid., t. vu) ; Annales Patherbrunnenses, édit. P. Scheffer-Boichorst, Inspruck, 1870, p. 106 sq. ; Ann. Hildesheimenses, dans Script, rer. germ. in usum scholarum, 1878, p. 50 sq. ; Suger, Vila Ludovici Grossi, P. L., t. clxxxvi.coI. 1265 sq., cf. édit. Molinier ; quelques pièces de toute première importance dans le Codex Udalrici, publié par Ph. Jaffé, Biblioth. rer. germ., t. v, Berlin, 1869. Plusieurs des textes en question sont reproduits dans J.-M. Watterich, Pontif. rom. vitat, t. ii, p. 1-17.

Au point de vue du mouvement des idées, renseignements intéressants dans les opuscules polémiques de l’époque ; ils sont rassemblés au mieux dans Mon. Germ. hisl., Libelli de lite ; voir en particulier : Leodicensium epistola adv. Paschalem papam, t. ii, p. 449 sq. ; Placidi monachi Nonantulani liber de honore Ecclesim, p. 566-639 ; plusieurs lettres d’Yves de Chartres, p. 640-657 ; la Disputatio vel defensio Paschalis papai, p. 658-666, etc.

IL Travaux. —

Ils sont extrêmement nombreux, et il est impossible de citer tout ce qui a paru soit dans les histoires générales de l’Église ou des papes, soit dans les monographies relatives à la querelle des investitures, soit dans les histoires d’Allemagne. Voici les travaux les plus importants ou les plus récents : W. von Giesebrecht, Gesch. der deutschen Kaiserzeil, 4e édit., t. n et iii, Brunswick, 1877 ; W. Schum, Die Poliiik Papst Paschals IL gegen Kaiser Heinrich V. im Jahre 1112, dans les Jahrbùcher der Akad. gemeinnùtziger Wissensch. zu Erfurt, fasc. 8, 1877 ; G. Peifer, Der deutsche Investiturstreit tinter Kaiser LIeinrich V. bis zu dem pàpstlichen Privileg vom 3. April 1111, Berlin, 1883 ; J. Rôskens, Heinrich V. und Paschalis II., Essen, 1885 ; C. Mirbt, Die Publizisiik im Zeilaller Gregors VII. ; A. Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, 3-4e édit., 1906, l. iii, p. 881-912. Pour les affaires de France : B. Monod, Essai sur les rapports de Pascal II avec Philippe 1°, Paris, 1907 (= Biblioth. de l’École des Hautes Études, hisl. et philol., fasc. 164) ; A. Fliche, Le régne de Philippe 1°, Paris, 1912. — Pour les affaires d’Angleterre voir ici art. Anselme (saint), t. i, col. 1327, et art. Anselme (saint) du Diction, d’histoire et de géographie ecclés., t. iii, col. 464 sq. ; et cf. M. Schmitz, Der englische Investilurslreii, Inspruck, 1884. Pour les affaires d’Espagne, P. Kehr, Dos Papsttum und der katalanische Prinzipat bis zur Vereinigung mit Aragon et Das Papsttum und die Kônigreiche Navarre und Aragon bis zur Milte des XII. Jahrh., dans les Abhandlungen de l’Académie de Berlin, philos. -hist. Klasse, 1926, fasc. 1, 1 928, fasc. 4, l’auteur annonce la publication d’un travail analogue sur les affaires de Castille et de Léon.

É. Amann.


3. PASCAL Blaise, savant, polémiste, moraliste et apologiste français, né à Clermont-Ferrand le 19 janvier 1623, mort à Paris le 15 août 1662. —
I. Vie et œuvres.
II. Les Provinciales (col. 2083).
III. Les Pensées (col. 2111).
IV. La théologie de Pascal (col. 2154).
V. Sa philosophie (col. 2161).
VI. Son apologétique (col. 2178).
VII. La mort et les derniers sentiments de Pascal (col. 2195).

Édition citée : Œuvres de Blaise Pascal, publiées par Léon Brunschwicg, Pierre Boutroux et Félix Gazier, 14 in-8°, Paris, 1904-1914 (collection Les grands écrivains de France).

Bibliographie générale citée : A. Maire, Bibliographie des œuvres de Blaise Pascal, 5 in-8°, Paris : t. I. Pascal savant. Ses travaux mathématiques et physiques, 1925 ; t. II. 1925, et t. III. 1926, Pascal pamphlétaire : I. Les provinciales, II. Documents ; t. IV Pascal philosophe (Les pensées), 1926 ; t. V. Opuscules, lettres, biographie et iconographie, 1927.

I. Vie et œuvres. — Sources principales : Vie de Blaise Pascal ; Vie de Jacqueline Pascal, par Mme Périer ; Vies d’Etienne Pascal, de Florin Périer, par Marguérite Périer ; Mémoires sur la vie et les œuvres de M. Pascal, écrits par Mlle Marguerite Périer, sa nièce, dans Œuvres, t. i, Biographies, p. 3 sq. ; Faugère, Lettres, opuscules et mémoires de Mme Périer et de Jacqueline, sœurs de Pascal, et de Marguerite, sa nièce, Paris, 1845.

Famille et éducation.


Les Pascal ou Pasqual étaient d’Auvergne. Gens de judicature et de finances, ils étaient de noblesse de robe. Biaise, de la branche des Pascal de Mons, deuxième des trois enfants survivants d’Etienne Pascal, second président à la Cour des aides de Montferrand, avait deux sœurs : Gilberte, son aînée, qui épousera, le 15 juin 1641, leur cousin. Florin Périer, et Jacqueline, née le 4 octobre 1625, future sœur Jacqueline de Sainte-Euphémie, à Port-Royal : cf. Maire, t. v, n. 201 sq. ; Marguerite Perroye, Gilberte Pascal, 1930.

Sa mère mourut en 1626. Biaise eut pour unique maître son père, qui, pour mieux conduire l’éducation de ses enfants, donnera sa démission de président et se fixera à Paris, en 1631. En matière d’éducation. Etienne Périer avait des principes arrêtés, comme le père de Montaigne, mais d’un tout autre esprit. Au dire de Mme Périer, il entendait « tenir toujours son fils au-dessus de son ouvrage » et par conséquent veiller à ce qu’il dominât toujours la matière enseignée. Il exercera sur Biaise une profonde influence, mais le génie propre de l’é'ève bouleversa que’que peu ses plans. Tandis qu’Etienne développe en son fils les tendances naturelles à l’observation et à la réflexion,