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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX
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PECH.VM. ŒUVRES PHILOSOPHIQUES


une main amicale contre les maîtres de l’université, l’évêque de Paris et même ses propres confrères dominicains. Et au reproche de ne défendre la pluralité des formes que depuis peu, il répond qu’il l’avait défendue à Paris, à Oxford et comme lecteur à la curie romaine. Et il ajouta qu’il n’avait fait que renouveler les condamnations de son prédécesseur, qui était lui-même dominicain. Il y défendit aussi l’école d’Alexandre de Halès et de saint Bonaventure, dont la doctrine est aussi solide et aussi saine théologiquement et philosophiquement que la nouvelle quasi tota contraria.

Enfin, l’archevêque de Cantorbéry réunit à Londres, le 30 avril 1286, un concile auquel assistaient les évêques de Lincoln, de Worcester, de Hereford, l’official de Cantorbéry, le chancelier dé l’université d’Oxford et un certain nombre de ses docteurs. Cette assemblée se réunit pour examiner certaines propositions répandues en Angleterre, principalement par Richard Knapwell, O. P. Elle censura et condamna huit articles comme hérétiques. D’après J. Koch, Philosophische und theologisclie Irrtumslisten von 12701329, dans Mélanges Mandonnet, t. ii, Paris, 1930, p. 313, Jean Pecham fut le premier évêque qui désigna les propositions condamnées du nom d’articuli. Cette appellation devint commune sous Jean XXII. Ce ne furent pas assurément les seules propositions qui furent condamnées sous le pontificat de Jean Pecham. On cite comme son œuvre un Livre ou Catalogue inédit des hérésies par lui-même condamnées. L. Wadding, op. cit., p. 148.

En 1290, sur les instances de Nicolas IV, l’archevêque de Cantorbéry, prêcha la croisade et engagea plusieurs nobles anglais à prendre la croix et à protéger les dernières possessions des chrétiens en Terre sainte, qui couraient les plus grands dangers. Le 13 février 1291, il convoqua tous les prélats de sa province, les exempts comme les non exempts, à une assemblée ad novum templum à Londres pour y discuter les meilleurs moyens de porter secours à la Terre sainte et sauver les derniers restes, si compromis, du royaume de Jérusalem.

Jean Pecham termina sa grande et laborieuse existence le 8 décembre 1292. C’est la date communément admise. J. Spettmann, art. cit., p. 276-277 et 284, assigne toutefois le 7 décembre comme la date de la mort de Pecham. Il fut enterré dans la cathédrale de Cantorbéry, tandis que son cœur fut conservé derrière le maître-autel dans l’église des frères mineurs, à Londres. Dans une liste de docteurs franciscains du milieu du xve siècle, publiée par J. Spettmann art. cit., p. 196-198, Jean Pecham est dénommé Doctor ingeniosus.

II. Œuvres. — Malgré les nombreuses occupations et les soucis de tout genre qu’entraînaient les diverses et lourdes charges qui lui furent successivement confiées, Jean Pecham sut encore se réserver le temps nécessaire pour composer de multiples et remarquables ouvrages se rapportant à toutes les branches de la science. Nous n’en signalerons que les principaux.

Ouvrages scriptuaires.

1. Collectaneum bibliorum,

quinque libris sententias divinæ Scripturæ ad certos titulos seu locos communes redigens ou plus exactement : Divinarum sententiarum librorum bibliae ad certos titulos redactse collectorium, in-8°, Paris, 1513 ; 1514 ; Cologne, 1541. — Cet ouvrage constitue une collection de sentences de l’Écriture sainte appliquées à quelques thèses ou traités spéciaux. Il comprend cinq livres qui traitent tour à tour : a) de aversione peccatoris a Deo ; b) de revocatione peccatoris ad Dcum : —c) de conversione revocalorum ; d) de merilo et sacramentis ; e) de præmio. L’édition parisienne du 16 février 1514 comprend aussi une table alphabétique des matières, rédigée par un frère mineur du couvent de Paris et

précédée d’une lettre adressée par le même auteur à Jean Frellon. Cette table manque dans l’édition de Cologne de 1541.

2. Postilla in Cantica Canticorum, mentionnée dans Firmamenta trium ordinum bealissimi Patris nostri Francisci, fol. xliv r°, Paris, 1512, et dans le Compendium clironicorum ordinis minorum de Marianus de Florence, édité dans Arch. franc, hist., t. ii, 1909, p. 462. Cette Postilla, restée inédite, est conservée dans le cod. ô0 de la bibl. Saint-Fortunat de Todi, où elle commence par les mots : In funiculis adami traham eos… Rutionalis animée perfectio. Sbaralea, op. cit., cite encore un ms. de la bibl. du couvent des frères mineurs de Sienne et un autre de la bibl. Ambrosienne de Milan (Montfaucon, Catalogus, t. i, p. 518).

3. Postilla in Threnos seu Lamentationes Jeremiæ, attribuée communément à saint Bonaventure. Imprimée pour la première fois à Venise, en 1574, elle fut reprise dans toutes les éditions suivantes des œuvres du Docteur séraphique et, dans la dernière édition des Opéra omnia S. Bonaventuræ de Quaracchi, au t. vii, p. 605-651. Dans les Prolegomena de ce volume, p. xi-xiv, les savants éditeurs allèguent des raisons solides pour dénier la paternité de cette Postilla à saint Bonaventure et l’attribuer à Jean Pecham. Cet ouvrage est contenu dans le cod. lat. 14 260, fol. 205 r°233 v° de la Bibl. nationale de Paris, et dans le cod. A, 108 de la bibl. du chapitre métropolitain de Prague. Inc. : Tempus plangendi et tempus saltandi. Eccl. 3. In verbo isto ostenditur.

4. Lectura super Johannem, contenue dans le même ms. de Prague et dans le cod. 83 de la bibl. de Saint-Gall, en Suisse. Inc. : Faciès aquilæ desuper ipsorum quatuor.

5. Lectura super epistolam ad Hebrseos, conservé dans le même ms. de Prague. Inc. : Loquimur sapientiarn Dei in mijsterio.

6. Postilla in Ezechielem dont un ms., d’après J. Le Long (Bibl. sacra, p. 896) appartenait à la bibl. de Clairvaux.

7. Explicatio metaphorica evangelii S. Joannis, Inc. : Ego sum lux mundi, qui sequitur me…, dont, d’après Sbaralea, un ms. aurait été conservé dans la bibl. du couvent de Santa-Croce à Florence.

8. Explicatio parabolarum, Inc. : Simile est regnum cxlorum homini, qui seminat bonum semen in agro suo, Matth., xiii, alléguée dans Sbaralea.

9. Verba dicta de Christo dont, d’après Sbaralea et Féret, un ms. serait à la bibl. vaticane.

10. Tractatus de misteriatione numerorum in sacra Scriptura ou De mystica interpretatione numerorum in sacra Scriptura, conservée dans le cod. Arundel 200, fol. 1-14, du British Muséum ; le cod. 81, fol. 40-48, de Lincoln Collège à Oxford ; le cod. Vatic. lat. 5963, fol. 63, où il est intitulé : Arithmctica mystica, le cod. D, IV, 2ô de la bibl. univers, de Turin ; le cod. Plut. XVII, sin. 8, fol. 1-7, de la bibl. Laurentienne de Florence. Inc. : Omnia, domine Jesu Christe, sapientia, numéro, mensura et pondère disposuisti.

1 1. L’Expositio in Ecclesiasten, ou in Ecclesiasticum, Inc. : Hoc nomen Ecclesiastes inlerprelatur concionator, qui est attribuée par Sbaralea (op. cit., p. 111) et P. Féret (La (acuité de théologie de Paris, t. ii, p. 326, Paris, 1895) à Jean Pecham, est considérée généralement, et avec raison, comme une œuvre d’Etienne Langton. D’après les mêmes auteurs, un ms. s’en serait trouvé dans la bibliothèque du couvent de Saint-François à Assise selon un inventaire de 1381. Ce ms. constituerait maintenant le cod. 74 de la bibl. municipale d’Assise.

Ouvrages philosophiques et théologiques.


1. Perspectiva communis, corrigée et éditée par F. Cardani à Milan, s. d. « vers 1180) ; rééditée ensuite à