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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX
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l’KCHAM. OUVRAGES DE SPIRITUALITÉ


racchi, avec celle du Stimulus amoris de Jacques de Milan, sous le titre : Stimulus amoris Fr. Jacobi Mediolanensis. Canticum pauperis Fr. Johannis Pecham sec. eodices mss. édita, dans Bibliotheca jrunciscana ascetica Medii Mvi, t. iv, Quaracclii, 1905. Le texte du Canticum pauperis y occupe les p. 133-205. Notons toutefois que la dernière partie, commençant : Vite tandem formam (éd. cit., p. 197-205), se rencontre quelquefois seule avec le titre : Forma vitæ fratrum minorum, comme dans le cod. du collège de Saint-Antoine et le cod. 1(73 du collège Saint-Isidore à Rome.

Venu aussitôt après VExposilio regulæ, le Canticum pauperis doit précéder de peu, d’après le P. F. Delornic, O. F. M., Trois chapitres etc., dans Studi jrancescani, t. xxix, 1932, p. 49, la nomination de Pecham à la charge de lecteur du Sacré-Palais (1276). Cet opuscule constitue une explication, une défense et une recommandation de la règle et de la vie des frères mineurs ; il conduit l’âme à la recherche du vrai bonheur et le lui montre à l’école de saint François. « L’opuscule a ceci de singulier, écrit le P. F. Delorme, p. 50, que l’auteur, usant d’un artifice littéraire, conduit son jeune disciple à travers les objections tant ressassées par les adversaires de la vie franciscaine et leur oppose à chacune, comme sorties de la bouche d’un vieillard expérimenté, probatissimum seniorem, autant de réponses rappelant de très près celles du Tractatus pauperis, de la lettre à Kilwardby et de YExpositio regulæ. Ces trois traités sont bien de Pecham et par conséquent il n’y a pas de raison suffisante de reconnaître saint Bonaventure dans le vénérable vieillard de la bouche de qui sortent de si mirifiques oracles, le Canticum eût-il des traits de ressemblance plus ou moins lointains avec l’Apoloyia pauperum du Docteur séraphique. » Seule une grosse illusion d’optique aurait amené, d’après le même auteur, le P. L. Lammens, l’éditeur du Canticum pauperis, à identifier le senior avec saint Bonaventure et à voir dans l’Apologia pauperum la source principale du Canticum. (Ci. éd. cit. du Canticum, préface, p. xvii-xix.) « Tout autre est la réalité, conclut le P. F. Delorme. D’ailleurs, saint Bonaventure, mort en 1274 et avant d’avoir atteint 55 ans d’âge, ne saurait être que très improprement appelé « vieillard » dans un récit paru quelque deux ans après son décès. » La dernière partie du Canticum, la Forma vitse retrace l’esprit franciscain et résume les préceptes qu’entraîne la vie des frères mineurs.

7. Spéculum disciplinée. Inc. : Ad honesta tendentes imprimis necessarium habent. Il est attribué, généralement, par les mss. et les auteurs, à saint Bonaventure et fut imprimé très souvent parmi les œuvres et les opuscules de celui-ci, comme récemment encore dans les Opéra omnia S. Bonaventuræ, t. viii, Quaracchi, 1898, p. 583-622. Cet avis est soutenu entre autres par Sedulius, dans la préface de l’édition de ce traite qu’il publia à Anvers, en 1591, et Bonelli, Prodrom., col. 619 sq. Ils ajoutent toutefois que Bernard de Besse y aurait mis la dernière main. D’autres, comme Oudin, Comment., t. iii, col. 431, et les éditeurs vénitiens des œuvres de saint Bonaventure l’attribuent à David d’Augsbourg, O. F. M. ; Sbaralea, op. cit., 1. 1, p. 167, et t. ii, p. 113, le revendique pour Jean Pecham, parce que le Memoriale ordinis, dans Firmamenta trium ordinum beatissimi Palris nostri Francisci, fol. 24 v° (Paris, 1512) et Firmcunentum trium ordinum, part, f, fol. 336 (Venise, 1513) l’attribuent à l’archevêque de Cantorbéry. Les éditeurs de Quaracchi l’ont restitué à son véritable auteur, Bernard de Besse, O. F. M., compagnon et secrétaire de saint Bonaventure, de la, custodie de Cahors dans la province d’Aquitaine. Opéra omnia S. Bonaventunv. t. viii, p. xcv-xcvi, et p. 583, n. 1 ; F. Delorme, A propos de Bernard de Besse.

dans Studi franceseani, 1925, p. 120-128 et l’. » 27, p. 216-228. Les éditeurs de Quaracchi opposent au témoignage de Firmamenta et de Firmamentum celui de la Chronica XXIV Generalium qui est bien plus ancien et plus important. Cf. Analectu frunciscuna, t. iii, p. 377. Ils donnent aussi de nombreux mss. qui contiennent ce traité et dont un seulement l’attribue à Bernard de Besse, a savoir le cod. nouv. acquis. 240 de laBibl. nat. de Paris (op. cit., p. xcvn-xcvm). Pour les multiples éditions et les versions du Spéculum disciplinée, nous renvoyons à Sbaralea, op. cit., t. i, p. 167, et t. ii, p. 113-114. Une traduction italienne : Specchio di disciplina, vient d’en être fournie récemment par G. Palazzolo, O. F. M., Vicence, 1930, in-10, 368 p. Il l’attribue également à Bernard de Besse. Cependant, ce n’est point la première traduction italienne qui ait été faite de cet ouvrage, comme semble le dire l’auteur dans le titre de son édition, puisque des traductions italiennes ont été publiées en 1581, a Naples, sur l’ordre du ministre général François Gonzaga ; en 1602, à Brescia, par Bernardin Obicini ; en 1606, à Venise, par Hippolyte de Montemaio ; en 1621, à Venise, par Augustin Galiucii ; cf. Sbaralea, op. cit.. t. ii, p. 113-114.

Comme Bernard de Besse a été le secrétaire et le compagnon de saint Bonaventure, on peut croire que l’opuscule a été composé sous son inspiration. — C’est un recueil d’avis et de conseils pour l’éducation extérieure des jeunes religieux, empruntés à différents Pères de l’Église, tels que saint Augustin, saint Jérôme, saint Benoît, mais surtout saint Bernard et Hugues de Saint-Victor. D’après Sbaralea, op. cit., t. ii, p. 111, le P. Jacques Polius, frère mineur allemand, aurait composé un Compendium de ce Spéculum disciplinée et l’aurait publié à Cologne, en 1617.

8. Philomena. C’est un cantique pieux, dans lequel l’âme contemple et médite la vie du Christ. Il débute : Philomena, preevia lemporis ameeni, et fut édité dans les Opéra omnia S. Bonaventuræ, éd. de Quaracchi, t. viii, p. 669-674. Au cours des siècles, il a été attribué à différents auteurs. Tandis que quelques-uns le considèrent comme une œuvre de l’Anglais Jean Hoveden, contemporain de saint Bonaventure, cf. Sbaralea. op. cit., t. i, p. 163, et Fabricius, Bibl. med. et inf. œlatis, t. iv, p. 85, d’autres l’attribuent à Jean Pecham et la plupart des critiques le revendiquent pour saint Bonaventure, parmi les œuvres duquel il est l ralement publié. Parmi les nombreux mss. qui le contiennent et dont les éditeurs de Quaracchi ont publié la liste, op. cit., t. viii, p. cv-evi, dix-sept sont anonymes, deux portent le nom de Bernard ; un celui d’Alain, deux celui de Pecham et quatre celui ( ! < saint Bonaventure. Les mêmes éditeurs refusent de revendiquer la paternité de Philomena soit pour Bernard, soit pour Alain, soit pour Jean Hoveden, auquel ils attribuent cependant un cantique semblable, mais distinct, qui commencerait : Ave, Ycrbum, ens in princip io. A choisir entre saint Bonaventure et Pecham, ils préfèrent l’attribuer à l’archevêque de Cantorbéry, parce que le style de Philomena ne s’accorde point avec celui du Docteur séraphique ; cf. op. cit., p. cicv, et 669, n. 3. Après eux, les auteurs considèrent généralement ce cantique comme l’œuvre de Jean Pecham. Il a été traduit, au cours des siècles, en allemand, cf. Opéra omnia S. Bonaventuræ, t. viii, p. cv, en espagnol, en français et en italien : cf. Sbaralea, op. cit., t. i, p. 163-164 et L. Oliger, dans Arch. franc, hist., t. iv, 1911, p. 1 IN. Ce dernier cite trois versions italiennes qui ont été faites pendant la même année 1874, l’une, à Rome, par G. Rè, O. F. M. ; les deux autres, à Gênes, respectivement par A. Campanella et François-Marie de Salernes, O. M., dans Délia poesia nel serafico dotlore s. Bonavenfura, p. 128-171.