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PEZ (BERNARD)

PÉZ (JÉRÔME)

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.">" Bibliolheca ascetica antiquo nova, hoc est Collectio veterum quorumdam et recentiorum opusculorum asceticorum, Ratisbonne, 12 tomes in-8°. dont les dix premiers furent publiés par B. Pez de 1723 à 1733 ci les deux derniers parurent après sa mort en 173°) et 17 in. .Moins gigantesque que le Thésaurus, la Bibliotheca est une publication plus originale et qu’on n’a pas craint d’appeler « capitale pour l’histoire de la spiritualité allemande. Il faut mettre à part le t. viii, consacré

i des documents monastiques d’ordre historique et

hagiographique, relatifs, pour la plupart, à des personnages ou des communautés du w siècle, et aux tentatives de réforme et de confédération de cette époque. C’est là qu’on trouve la chronique des sœurs dominicaines d’Unterlinden à Colmar (p..’i-400). une relation d’Erimbert sur les moniales d’Admont au ii'e siècle (p. -153-465), des lettres et des coulumiers de Subiaco. de Melk, de Bursfeld, de la congrégation bénédictine allemande, des biographies d’abbés de Melk, de Tegernsee, d’Aindorffer ; deux lettres de saint Jean de Capistran sur l’histoire religieuse de Moravie, etc. Bien particuliers sont aussi, à la fin des t. îv et ix, l’opuscule de Nicolas de Strasbourg, De rech) sludiorum fine, et celui de Mabillon. De monasticorum sludiorum ratione.

Les autres tomes sont constitués entièrement par des séries d’opuscules ascétiques et mystiques, la plupart concernant la vie religieuse, quelques-uns ayant bien la prétention de s’adresser à tous les chrétiens pieux. Tout cela, d’ailleurs, est disposé sans ordre, et les mêmes auteurs reviennent dans deux et trois volumes différents, chaque volume essayant de suivre un ordre chronologique. Mais, une fois classés, ils donnent une idée exacte de l’école spirituelle allemande. Les plus anciens documents, qui ne sont pas les plus caractéristiques, ont été placés par B. Pez au début de chacun de ses quatre premiers volumes, et ont été prudemment attribués à des anonymes bénédictins ou cisterciens du xiie siècle ; à ce titre, ils ont pris place dans la P. L. de Migne au tome ccxiii ; ce sont : De conflictu amoris Dei et linguæ dotosiv (loc. cit., col. 851-903) ; De conscientia (Inc. cit., col. 003-911) ; De stabililate anima ? (toc. cit.. col. 911-950).

Bernard Pez a eu le mérite de restituer à Kgbert († 1185), abbé de Schœnau et frère de sainte Elisabeth, deux méditations éditées jusque-là sous le nom de saint Anselme. Cf. dom A. Wilmart, Revue bénédictine, 1924, p. 59-60. Par ailleurs, il n’y a. dans cette Bibliothèque ascétique, rien de très ancien, car l’auteur avait déjà donné en deux recueils les écrits homélitiques des abbés Géroh († 1 169) et Godefroid (i 1 142).

Le xme siècle n’est représenté que par les Soliloquîa de YVerner, gardien du couvent de Batisbonne, t. iv, p. 11-87, bien caractéristique de la dévotion des ordres mendiants. Le xiv c siècle, de même, est marqué par la chronique de Catherine de Gewiswiler sur le couvent des dominicaines d’Unterlinden, à Colmar, t. vin. p. 3-400, avec le supplément du chartreux Thanner (toc. cit., p. 400-453), qui ont été réédités par Mme Ancelet-Hustache, Archives d’histoire doctrinale cl littéraire du Moyen Age, t. v. Paris. 1930 : du xiv 1, siècle encore, les écrits ascétiques du vénérable Kngelbert, abbé d’Admont († 1331), qui sont plutôt dans l’ancienne tradition bénédictine : Spéculum virtutum, toc. cit., t. m. p. 1-498 ; De providenlia Dei, l. vi, p. 49 ; De passione Domini, t. vu. p. 65-113 : De statu defunctorum, t. ix, p. 113-195.

Mais la majeure partie iu recueil de Pez, et ce qui lait son principal intérêt, ce sont les opuscules du xv*’siècle qui prêchent la réforme des monastères bénédictins et chartreux. On y voit l’abbé de Saint-Matthias de Trêves, Jean de Rode, initiateur de la congrégation de Bursfeld († 1439), De bono rcoimine

abbatis, t. i, p. 157-205 ; quatre prieurs successifs de Melk : Pierre de Hosenheim († 1119). De statu vitae monasticee, t. ii, p. 81-95 ; Jean Wischler de Spire († 1456), De studio lecliohis regularis spiritualis, t. iv, p. 113-258 ; Jean de Weilheim (+ 1482), Vita et scripta, t. viii, p. 629-650, et Martin de Scnging (t vers 1 185), délégué au concile de Baie, où il donna ses’I uitiones observantiæ régule S. Benedicti, t. viii, p. 503-550. On y trouve encore des notices sur deux abbés réformateurs de la même abbaye de Melk : Nicolas de Ma/en († 1426) et Jean de Welming († 1459) ; sur deux abbés de Tegernsee, etc., toc. cit., t. viii, p. 578629. et sur un prieur du même monastère, Bernard de Waging, qui fut un partisan décidé de Nicolas de (Aies et composa, en outre, un Remediarius contra pusillanimes et scrupulosos, t. vu. p. 445 sq. Les réformateurs chartreux, dont les œuvres furent publiées par les soins de L. Wydemann sont : Michel, prieur d’Aggsbach, t. n. p. 95-171, Henri Arnold, de Baie, t. vi, p. 100-215, Jacques d’Erfurt (+ 1465), au t. vii, p. 389, et surtout Nicolas Kempf de Strasbourg, prieur de Gaming († 1497) dont les homélies sur le Cantique remplissent les tomes posthumes xi et xii ; d’autres chartreux encore : au t. i. p. 205, Hilarion de Gaming († 1610), et, au t. iv, deux longs traités d’Antoine Volmar d’Astheim († 1633) et de Matthias Mittner de Ratisbonne († 1632). Avec Laurent "Wartenberger, chartreux de Fruel, t. vi, p. 215. on arrive au début du xviie siècle (-V 1648), à moins d’un siècle de l’époque de Bernard Pez.

M. Kropf, Bibliolheca Mellieensis, Vienne, 1747, p. 546 656 ; Ziegelbauer, Historia rei litterariæ ord. S. Benedicti, t. iii, 1754, p. 406-476 ; Tassin, Histoire littéraire de lu congrégation de Saint-XIaur, Bruxelles, 1770, préface, p.xvi-xviii ; Hurter, Xomenclalor, 3e éd., t. IV, col. 1141 sq. ; J. Goulter Dowling, A’od’lia scriptorum SS. Palrum, Oxford, 1889 : p. 22-32 et 111-117 ; Kirehenlexikon, 2e édit., 1893, art. Pez ; U. Berlière, Nouveau supplément à l’Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Maredsous, 1932, passim. et t. iii, table, p. 144 ; Bibliothèque nationale, fonds français, ms. 19 664 ; surtout E. Katschthaler, l’eber B. Pez und dessen Briefnachlass, dans Jahresberichl des Obergymnasiums za Melk, Melk, 1889, p. 5-106 ; Vernet, Dict. de spiritualité, art. Allemande (Spiritualité), co. 351.

P. SÉJOURNÉ.

2. PEZ Jérôme, moine bénédictin de l’abbaye de Melk, en Autriche, né le 24 février 1685 et mort le 14 octobre 1762. Profès de Melk le 26 décemLre 1702. et prêtre en 1711, il était frère de dom Bernard et fut son collaborateur pendant vingt ans : il lui succéda comme bibliothécaire de l’abbaye. Avec lui, il parcourut les monastères de la Basse-Autriche et de l’Allemagne du Sud, à la recherche surtout des chroniques manuscrites sur l’histoire politique de son pays. Il publia : 1° Scriplores rerum Auslriacarum veleres ac genuihi, plurimam partem nunc primum editi, 3 vol. in-fol., dont le premier parut à Leipzig en 1721, le deuxième à Leipzig en 1725 et le dernier à Ratisbonne en 1745 : 2° Acta sancti Colemanni. Scotiie régis, Krems, 1713. in-4° : 3° Historia sancii Leopoldi, Austriw marchionis. Vienne, 1746. in-folio. Ces deux monographies de personnages rattachés au pays viennois ont quelque intérêt pour le culte local de ces deux saints ; mais les Acta, dont le texte avait d’ailleurs été donné dans les Scriplores. t. i. n’ont que peu de valeurv et les dissertations de Jérôme Pez en ont moins encore. On peut en dire autant des six autres introductions et de la centaine de documents qui constituent les trois volumes des Scriplores ; les chroniques y sont données sans ordre, et les dissertations et notes manquent de critique. Les théologiens peuvent néanmoins y trouver quelques perles, comme le Senalorium. manuel mystique d’un Hongrois. Martin, abbé des Écossais à Vienne ( t v. 147(1) : et les