Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/706

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1397 PHILARÈTE GOUMILEVSKII — PHILASTRE DE BRESCIA

1398

1° Histoire de l’Église russe, publiée en cinq fascicules répondant à autant de périodes, en 1 84 7 et 1848. Chacun des fascicules a eu plusieurs éditions à Riga, Kharkov, Moscou. La 4e édition complète parut à Tchernigov en 1862-1863. Cette Histoire de l’Église russe, la seconde parue en Russie après celle de Platon Levkhine, a longtemps servi de manuel, en Russie. Elle a l’avantage de mener jusqu’à l’année 1827. Mais elle est aujourd’hui bien vieillie, fort incomplète, ne pouvant soutenir la comparaison avec les ouvrages de Macaire Boulgakov et de Goloubinskii. Blumenlhal la traduisit en allemand en 1872, 2 vol., Francfort-sur-le-Main. En 1859, l’auteur en fit un résumé, qui fut adopté comme manuel pour les classes inférieures et eut de nombreuses éditions. — 2° Discours et entretiens prononces à Riga, Moscou, 1850. — 3° Description hisioricostalistigue du diocèse de Kharkov, en cinq sections, Moscou et Kharkov, 1852-1859. — 4° Esquisse de littérature ecclésiastique russe (Obzor rousskoï dcukhovnoï titeratouryj, 2 vol., Kharkov et Pétersbourg, 1859 et 1861. Le t. i embrasse la période 862-1720 ; le t. ii, la période 1720-1858. La 3e édition de cet ouvrage, avec des suppléments importants d’abord publiés dans les Nouvelles diocésaines de Tchernigov (1863-1866), a paru à Pétersbourg, en 1884. Bien que déjà vieillie et remplie de nombreuses inexactitudes, cette histoire de la littérature ecclésiastique russe reste encore très utile et témoigne de l’érudition de l’auteur. — 5° Entretiens sur la passion de Noire-Seigneur Jésus-Christ, 2 vol., Moscou, 1 857 ; 3e éd., Pétersbourg, 1 884. — 6° La voix de Dieu au pécheur, recueil d’instructions, Tchouteiev, 1857 ; 4e éd., Pétersbourg, 1882. — 7° Enseignement historique sur les Pères de l’Église ( Isioritci cskoe oulclunié ob ottsakh Tserkvi), patrologie en 3 volumes, Pétersbourg, 1859, et 2e éd., 1882, qui servit de manuel dans les académies et séminaires. Un résumé a paru à Tchernigov en 1864. — 8° Discours et entretiens (Slova i bésiédy), Ve éd.. 3 vol., Pétersbourg, 1859 ; 3e éd.. 4 vol., ibid. 1883. — 9° Aperçu historique sur les hymnographes et les hymnes liturgiques de l’Église grecque ( Istorilcheskii obzor piesnopievlsev i piesnopiéniia grelcl.eskoi Tserkvi), 3 vol., Pétersbourg, 18(0 ; 2e éd., Tchernigov, 1864. — 10° Les saints russes honorés par toute l’Église, ou seulement en certains endroits (Rousskie sviatye tchtymye vceiou Tserkviiou i mietsno), distribués dans les douze mois en 4 volumes, Tchernigov, 1861-1865 ; 3e éd., Pétersbourg, 1881. Une édition decet ouvrage remaniée et complétée, illustrée par les images des saints et des fêtes de l’année, a été publiée a Pétersbourg, en 1885, en douze volumes avec le portrait de Philarète, par Th. -G. Solntsev. — 1 1° Essai d’explication de l’épttre de saint Paul aux Gâtâtes, Tchernigov, 1862. —12° Théologie dogmatique orthodoxe, en 2 vol., Tchernigov, 1864 ; 3 « éd., Pétersbourg, 1882. C’est le principal écrit théologique de Philarète. Il a servi de manuel dans les séminaires, conjointement avec la Théologie de Macaire Bulgakov, plus déve loppée. L’auteur est, en général, conforme à « l’orthodoxie nouvelle », imposée par le procureur Protasov à partir de 1838. Il s’attache surtout à développer la preuve scripluraire. qui est parfois remarquable. L’élément spéculatif y est minime, comme dans les antres manuels russes. Sur son explication peu heureuse du péché originel, voir article : PÉCHÉ ORIOItl i i ri ws LA iin’.fn.oiiii. russi.i. kii, col.620. 13° Saints des Slaves méridionaux (Sviatye iougnykh Slavian >. 2 vol., Tchernigov, 1865. i i" Doctrine <i<- l’éoangéliste saint Jean

sur le Verbe, Moscou. 1869. - 15° Suintes asrrtes de

l’Église orientale fSvtatyta podvijnitsg vostotchnol kvl), Pétersbourg, 1871. Une 2 r édit. Illustrée, avec compléments, a été publiée par Th.-G. Solntsev, Pél

bourg, 188.", . ii, " Description hislnria. statistique du

diocèse dt Tchernigov, ensepl sections, Tchernigov, 1873.

En dehors de ces ouvrages, Philarète a publié un certain nombre d’articles sur différents sujets dans diverses revues ecclésiastiques et autres. Qu’il nous suffise de mentionner : 1° l’article sur Maxime le Grec, dans le Moskvitianine (1842) ; 2° l’étude sur la Lettre de Léon, métropolite de Russie, adressée aux Latins sur les azymes, dans le Vremennik de la Société d’histoire et d’antiquités de l’université de Moscou, fasc. 5 ; 3° Gennade, patriarche de Constantinople, dans la Pravoslavnoe obozriénié (avril 1860).

Philarète Goumilevskii a touché à trop de sujets pour qu’il ait pu les traiter avec maîtrise. Il a les défauts communs aux polygraphes : superficialité, assertions hasardées ou erronées, manque de plan, rédaction hâtive, etc. Mais, comme il avait beaucoup d’érudition, il fournit des matériaux précieux à ceux qui veulent reprendre les sujets qu’il a abordés. Il est de ceux qu’on consulte avec fruit.

A la mort de Philarète, de nombreux articles nécrologiques parurent dans les revues russes. Voir, en particulier, celui des Nouvelles diocésaines de Tchernigov, 1866, n. 17 et 21. Il a fallu attendre l’année 1887 pour avoir une vie détaillée de notre prélat, due à I.-S. Listovskii, publiée d’abord dans le Bousskii archiv, 1887. t. il et iii, puis a part, Moscou, 1887. sous le titre : Philarète, archevêque de Tchernigov ; nouvelle édition complétée par l’auteur. Tchcrnipov, 1895. l’ne bonne notice, avec l’indication des principaux écrits, est donnée par I. Korsounskii, dans le Dictionnaire biographique russe, t. IV, p. 80-83.

M. JUGIE.

    1. PHILASTRE DE BRESCIA (Saint)##


PHILASTRE DE BRESCIA (Saint), évêque

et controversisle du rve siècle. —On sait peu de choses sur la personne et la vie de saint Philastre. Son nom même offre prise à la discussion, car, si les érudits semblent d’accord pour préférer l’orthographe Pilastre, avec une F, ils hésitent encore entre les deux formes Filaslrius et Filaster, qui sont l’une et l’autre attestées par les anciens manuscrits. Les renseignements que nous possédons à son sujet nous sont fournis surtout par un sermon que prononça son successeur, saint Gaudence, pour le quinzième anniversaire de sa mort, P. L., t. xx, col. 997-1002. Il paraît bien qu’il ait été latin d’origine, bien que son dernier éditeur, F. Marx, ait voulu en faire un Alexandrin ou, tout au moins, un Égyptien. Gaudence le représente comme un grand voyageur qui a parcouru le monde romain pour y prêcher la parole de Dieu et pour y lutter contre les païens, les juifs et les hérétiques. De ces derniers, les ariens ont été ses principaux adversaires ; il a. en particulier, combattu Auxence de Milan, et, à Rome même, il a dû jouter contre les hérétiques. Nous ignorons dans quelles circonstances i ! fut élevé au siège épiscopal de Brescia ; en tous cas son élection fut antérieure à 381, puisque nous le voyons souscrire alors les actes du concile d’Aquilée. Mansi. ConciL, t. iii, col. 599, 601, 612. Pendant son séjour à Milan. saint Augustin eut l’occasion de le rencontrer. Episl., CCXXII, 2. Il mourut à une date indéterminée, mais sûrement antérieure a 397.

L’œuvre essentielle de Philastre, sinon son ouvre unique, est un Liber de hæresibus, P. /… t. XII, col. 1111-1302. rédigé entre 383 et 391. Ce livre contienl un exposé rapide des hérésies, lanl juives que chrétiennes, qui ont vu le jour jusqu’aux temps mêmes de l’auteur. Saint Philastre cnuinèrc d’abord 28 hérésies juives ; puis il signale 128 hérésies chrétiennes : cei le il’partie de l’ouvrage peut êtredJ en deux sections, de 61 hérésies chacune : dans la i rr, les hérésies sont étudiées bistoriquement ci rap portées à un auteur responsable ; dans la ir. elles loirl groupée) d’après leurs enseignements, il s’ensuit que l’on retrouve souvent dans la n’section des erreurs déjà mentionnées dans la I". Les nombres île 28 et de 128 sont d’ailleurs conventionnels : saint