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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/193

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    1. PIERRE AURFOL##


PIERRE AURFOL. OUVRAGES AUTHENTIQUES

  • T2

la matière et la forme qu’il faut placer dans les êtres incorruptibles, à savoir dans les substances séparées (anges) et les corps célestes (astres). En six chapitres, il examine successivement : 1. quid.de abstractis substantiis philosopbi senlierunt (loi. 13 v" (>-16 v° b) ; 2. quid de liis substantiis catholice tenendum sit (fol. 16 v° &-17 v° b) ; 3. quid ex istis principiis materia et forma poni debeat secundum viam catholicam in substantiis separatis (fol. 17 v° fr-21 r° a) ; I. quid sentierunt Aristoteles et suus commentator de anima et corpore cselesti (fol. 21 r° a-24 v° « ) ; 5. quid sentierunt de toto animali cœlesti et in quo opinio Avicenna : discordet ab eis (fol. 24 v° a-26 v° 6) ; 6. quid de corporibus cselestibus et de motoribus eorum secundum veritatem catbolicam sit tenendum (fol. 26 V b-20 v" 6).

Dans le t. III, on étudie la matière et la forme des corps élémentaires (éléments) et des corps mixtes : 1. de conditione elemen taris forma ; (fol. 29 v° 6-33 r° o) ; 2. de materia elementorum (fol. 33 r° fc-41 v° b) ; 3. de materiis eorum (fol. 41 v" b-46 r° a) ; 4 : de materiis eorum ; 5. utrum forma ? élémentaires vel mixtorum et utrum forma ? substantiales suscipiant… ; 6. utrum hujusmodi forma ? aliquando suscipiant participationem. Le texte finit à la fin du c. ni, qui, probablement, n’est pas complet.

Dans le t. IV, Auriol s’occupe des principes constitutifs des êtres animés et principalement de l’homme ; 1. de forma et materia in babentibus animas ; 2. utrum in talibus entibus sint plures substantiales forma ? aut in aliquo ente ; 3. quid de anima intellectiva tenuit Aristoteles et Commentator ; 4. quid de anima intellectiva secundum fidem tenendum sit et secundum omnimodam veritatem ; 5. an sola rationalis anima ponenda sit in homine substantialis forma ; 6. de compositione totius hominis ex materia et forma.

De la simple lecture des titres, il résulte que Pierre Auriol s’est inspiré beaucoup de saint Augustin, mais surtout d’Aristote et d’Averroès. De plus, en lisant ce traité, on se rend compte de la peine que le docteur franciscain s’est donnée pour faire concorder l’enseignement d’Aristote et d’Averroès avec la doctrine de l’Église. Cette préoccupation capitale se révèle dès le début. Il déclare, en effet, dans le prologue : In omnibus autem intendo opus Aristotelis et philosophorum doctrinam cum veritate fidei concordare, quoniam in paucis differunt et discordant, prout in sequentibus apparebit. Val. lat. 3063, fol. 1 r°. De ce témoignage, il résulte encore que le docteur franciscain croyait parvenir à concilier le péripatétisme et le christianisme sans trop de peine, parce que, d’après lui, les discordances étaient peu nombreuses.

Il faut noter enfin que de nombreux passages extraits de ce Tractatus de principiis se lisent dans les marges supérieures et inférieures du Vat. lat. 901, fol. 136 r°-145 v°. On en trouve une ample description dans A. Pelzer, op. cit., p. 297-298. Chose digne de remarque : aux marges inférieures des fol. 142 r°143 r° on lit un extrait qui serait emprunté au 1. IV du Tractatus : ex lib. IV. Dico quod anima intellectiva est inextensa et indivisibilis… anima communicat corpori esse inextensum isto modo. Ce passage est-il réellement extrait du 1. IV ou provient-il d’un autre livre ? Nous n’avons pas pu examiner cette question importante. Si ce texte ne se retrouve pas dans les autres livres, il doit avoir été emprunté au t. IV, comme c’est indiqué ; mais alors on arrive nécessairement à la conclusion que Pierre Auriol doit avoir terminé la composition du Tractatus de principiis.

Tractatus de conceptione bealæ Mariæ virginis.


Ce traité est conservé dans un grand nombre de mss., dont les principaux sont : Rome, bibl. nat., Sessor. 1405 (copié en 1315), fol. 1-23 ; Erfurt, Amplon. 131 (xrvs.) ; Chartres, n. 428, fol. 156-167 ; Arras, n. 876 (an. 1439) ; Cracovie, bibl. univers., 1600 (xive s.), fol. 155-163 ; Saint-Florian, près Linz, bibl. capitul., 138 (xiv* s.) ; Munich, lat. 1502 (xve s.), fol. 60 sq. ; lat. 691 (an. 1480) ; Assise, bibl. municip., 193 (xive s. complété par une main moderne) ; augustins de Klosterneuburg, 372 xive s.), fol. 12 r°-35 r°. D’après

Fr. Ehrle, il en existait à la fin du xiv s. deux exemplaires à la bibl. des papes, à Avignon, llist. bibl. lill. PI’.. t. i, p. 311, 176, 501. Quant aux éditions, X. Valois ("/>. cit., p. 192) affirme qu’il existe deux ou trois éditions incunables de ce traité, sans cependant les citer. Nous ne connaissons que celle qui est conservée à la Hibliothèque nationale de Paris, lies. I). 6365, s. 1., n. d. (Mayenee, vers 1490). Les exemplaires de cette édition ne présentent pas un texte identique, mais différent entre eux ; d’où probablement on a conclu à l’existence de plusieurs éditions incunables. Catalogue of books printed in the XVth century now in the British Muséum, part. I, Londres, 1908, p. 38. Ce traité fut édité encore par Pierre de Alva et Astorga, dans Monum. anliq. seraphica pro imm. conceptione virg. Mariæ, p. 15-44, Louvain, 1665 ; par Théodore Moretus, S. J., en appendice à son ouvrage Principatus incomparabilis primi Filii hominis, Messiie et primas parentis matris Virginis, Cologne, 1671, p. 1-16 ; dans le même ouvrage, réimprimé avec un titre un peu différent : Principatus Filii hominis Jesu et matris virginis Mariæ in conceptione immaculala incomparabilis, Cologne, 1695 appendice, p. 1-26 ; récemment, il a été réédité par les franciscains de Quaracchi, dans Fr. Gulielmi Guarræ, Fr. Joannis Duns Scoli, Fr. Pétri Aureoli quæsliones disputatse de immaculala conceptione bealsc Mariæ virginis, Quaracchi, 1904, p. 2394. L’édition incunable de Leipzig, 1489, n’existe point et ce traité ne fut pas non plus publié par Pierre de Alva et Astorga, dans Bibliotheca virginalis, Madrid, 1648, comme les auteurs le soutiennent généralement (cf. J.-H. Sbaralea, op. cit., p. 327).

Ce traité fut composé vers la fin de 1314 ou tout au début de 1315, à Toulouse, alors que Pierre Auriol y était lecteur au studium générale. Cela résulte d’une note que Pierre de Alva et Astorga a transcrite d’un ancien ms. et publiée dans Monumenta antiqua, p. 79, et que N. Valois (op. cit., p. 482 sq.) traduit ainsi : « Le traité de la conception de la bienheureuse vierge Marie a été composé par Pierre Auriol à l’occasion suivante. Comme il était lecteur dans le couvent des mineurs de Toulouse, il lui arriva de prêcher dans la maison des dominicains le jour de la conception de la Vierge (8 décembre). Ce sermon s’adressait au clergé. Auriol y prouve par des raisons, touchées plus haut, que c’était une pieuse croyance d’admettre que la Vierge eût été préservée de la tache originelle. Dieu, certes, le pouvait faire ; cela était séant ; Dieu l’avait fait peut-être. En tout cas, la célébration d’une pareille fête était licite. Or, le dimanche suivant (15 décembre), un dominicain, s’adressant également au clergé, démontra que la sainte Vierge avait participé au péché originel ; il réfuta quelques-unes des raisons de Pierre Auriol, allégua, en faveur de sa thèse, des arguments, qui ont été aussi touchés plus haut et reprocha à Pierre Auriol d’avoir affirmé comme une vérité, ce que celui-ci n’avait avancé qu’avec doute, comme étant seulement une pieuse croyance. Ce que voyant, Pierre Auriol voulut faire de cette question l’objet d’une discussion solennelle dans le sein des écoles séculières. Là, en présence de tous les religieux, docteurs, maîtres et clercs, à la demande de l’université, il conclut dans le sens indiqué ci-dessus. Cela se passait à Toulouse l’an du Seigneur 1314, la veille de Saint-Thomas apôtre (20 décembre), peu après l’avènement de Louis, roi de France, en présence de l’évêque de Toulouse, Gaillard, et durant la vacance du Saint-Siège. » N. Valois conclut : « La précision de ces synchronismes, la forme de la rédaction ne permettent guère de douter de l’ancienneté de cette note, non plus que de son exactitude. » Le Tractatus de conceptione B. M. V., constituerait l’exposé des théories développées parle maître franciscain dans la dispute publique