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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/41

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PHILOXÈNE DE MABBOUG. ŒUVRES


mentaire complet des trois évangiles selon Matthieu, Luc et Jean, soit une exégèse de certains passages particulièrement importants, au point de vue théologique, où les hérétiques étaient souvent pris à partie, en particulier les nestoriens ou les dyophysites supposés tels, flétris sous le nom d’ « hérétiques du temps présent ». W. Wright, Catalogue of the syriac mss. in the British Muséum acquired since the year 183H, part. II, Londres, 1871, p. 526. Ce commentaire eut une grande influence sur l’exégèse théologique jacobite. A. Baumstark, Die Euangelienexegesc der syrischen Monophysiten, dans Oriens christianus, t. ii, 1902, p. 161 sq. Toutefois, les deux seuls témoins du commentaire complet sont deux manuscrits de Notre-Dame des Syriens au désert de Scété, maintenant à Londres, tous deux contemporains de l’auteur, dont l’un fut écrit à Mabboug en 511. L’ouvrage devait être considérable, car le commentaire de Luc, i, 1-m, 22, occupe dans Add. 17 126 un minimum de 76 pages, et Add. 14 53 4, qui était formé originellement de 240 feuillets, ne contient guère que l’explication de Jean, i, 1-18. Deux feuillets du premier de ces manuscrits se rapportent à Matth., xviii, 1 sq., mais il y a d’autres passages du commentaire sur Matthieu dans des mss. de contenu varié : sur Matth., xi, 11, Add. 12 154 (vme -ixe s.), fol. 64 r° ; quelques lignes empruntées au c. xxix du commentaire dans Add. 17 193 (de l’an 874), fol. 97 : extraits divers dans Add. 14 613 (vme s.), fol. 162-172 v° ; court fragment dans Add. 14 649 (ixe s.). A Baumstark a supposé que le ms. de 511, Add. 17 126, avait été copié avant que Philoxène eût terminé le commentaire de Luc ; il est remarquable que tous les extraits rencontrés jusqu’ici appartiennent à l’explication de l’Évangile de l’enfance, Add. 14 727, fol. 120-126 ; Add. 17 267, fol. 20-22 ; et probablement aussi Add. 12 154, fol. 49 v°-51. Ces mss. montrent que le commentaire de Philoxène était encore connu au xme siècle. Selon un manuscrit de Deir Za’faran, écrit en l’an 1001, il aurait été l’objet, au plus tard au xe siècle, d’un remaniement exécuté par un certain Abraham de Mélitène. A Baumstark, Gesch. der syr. Lit., p. 350 ; cf. O. W. Perry, Six months in a syrian monastery, Londres, 1895, p. 337.

Plusieurs extraits du commentaire de Philoxène sur saint Matthieu figurent dans une chaîne aux évangiles dont les mss. du British Muséum, Add. 16 248, Or. 731, 732, 734-736 contiennent une version éthiopienne, selon les lemmes relevés par W. Wright aux fol. 36 v°, 41 v°, 54 r° du ms. 736, Catalogue of the ethiopic manuscripts in the British Muséum acquired since the year 1847, Londres, 1877, p. 202, col. 1 ; cf. A. Dillmann, Catalogus codicum mss. orient., pars III, Londres, 1847, p. 11, col. 2. On retrouverait sans doute ces fragments dans des chaînes syriaques et arabes, car la chaîne éthiopienne semble une pure traduction.

Un fragment sur les citations dans saint Paul d’auteurs profanes ou inconnus figure dans Add. 17 193, (an. 874), fol. 3 v°.

Traités théologiques.

A. Vaschalde énumère

six traités principaux et dix-huit opuscules, qui n’appartiennent pas au genre épistolaire.

1. Les De Trinitate et incarnatione traclalus très, conservés seulement dans le Vat. syr. 127 (écrit en 564), ont été publiés et traduits par A. Vaschalde, Philoxeni Mabbugensis tractatus de Trinitate et incarnatione, dans Corp. script, christ, orient. Script, syri, IIe sér., t. xxvii, sans autre index qu’une liste des citations bibliques. Le titre syriaque donné par les Assémani, Bibliothecæ aposl. vat. catalogus, t. iii, Rome, 1759, p. 217, est un titre factice. Le véritable titre a disparu avec les deux premiers feuillets du ms., ainsi que le titre du I. I, où Philoxène traite longuement de la nature divine et beaucoup plus brièvement de la

Trinité. L’exposé y est purement dogmatique, sans aucune polémique contre les hérétiques des siècles précédents. Les titres des deux livres suivants ont été rendus par Vaschalde : De inhuminatione Unigenili, trad., p. 31 et In quo dantur elia-n aliie smtmtiee quas variis midis de dispensatione Christi in carne habuit, p. 1 15. La nature de ces deux livres est à la fois dogmatique et polémique, la discussion étant engagée après un court exposé dans la I re « sentence » du 1. II contre les phantasiastes ou eutychiens, p. 37 sq., et dans la IIe contre les dyophysites, p. 38-46. J. S. Assémani a relevé dans la Biblioth. onenl., t. ii, p. 25, les noms de onze hérétiques attaqués par Philoxène. En fait, il n’y a de polémique véritable que contre les eutychiens et les nestoriens. Les autres hérétiques ne sont cités qu’occasionnellement, lorsque Philoxène veut démontrer à ses adversaires qu’ils tombent dans les erreurs déjà condamnées d’Arius, Eunomius, Apollinaire, Valentin, Bardesane, Marcion, Manès, cf. p. 46, 62, 63, 65, 115, 143, ou de Sabellius, Photin, Marcel le Galate (Marcel d’Ancyre), p. 63, 66. Arius et les ariens sont encore cités p. 57, 131, 161, Apollinaire, p. 131, les manichéens, p. 42, 152. Théodore de Mopsueste est pris à partie et rendu responsable de l’hérésie nestorienne, p. 133 : Et is, qui inler eos doctor nuncupatur, quem dicunt prie quovis alio interprelem Librorum, Theodorus, inquam, pater et causa hujus hæreseos…

2. Le deuxième des grands traités dogmatiques de Philoxène, intitulé par J. S. Assémani : De uno ex Trinitate incarnato et passo tractatus decem ( Biblioth. orient., t. ii, p. 27 : Disserlationes), est conservé dans deux mss. de S -été, Vatic. syr. 138 (an. 581), et Add. 12 164 du Musée Britannique (vie siècle). Cet ouvrage, dont les deux premières dissertations seulement ont été publiées par M. Brière, Pair, orient., t. xv, fasc. 4, 1920, fut composé pour mettre fin à une controverse avec un nestorien, qui avait attaqué une lettre de Philoxène à certains moines. Ce traité, comme le précédent, appartient à l’époque où Philoxène combattait pour les doctrines sans s’occuper des personnes, hoc. cit., p. 447. Peut-être même est-il du temps où, simple moine encore, il allait de monastère en monastère pour gagner des partisans aux doctrines monophysites, inquiétant le patriarche Calandion (vers 482), s’il est permis de prendre au pied de la lettre ces paroles à son adversaire, p. 452 : Sedisti in claustro, et ego de civitate in civitatem frustra vagor.

Les dissertations sont suivies, dans les deux manuscrits, du pamphlet auquel Philoxène répond, de la lettre qui donna lieu à la controverse et de témoignages patristiques, accompagnés d’une conclusion divisée en cinq propositions. Les auteurs, dont les témoignages ont été indiqués par les Assémani, Catalogus. .., t. iii, p. 220, et par W. Wright, Catalogue…, t. ii, p. 528, sont : Alexandre d’Alexandrie, Athanase, Atticus de Constantinople, Basile, Cyrille d’Alexandrie, Jean Chrysostome, Éphrem, Eusèbe d’Émèse, Grégoire de Nazianze, Théophile d’Alexandrie.

3. Sous le titre de Disputatio cum quodam nestoriano doctore, Vaschalde réunit deux pièces contenues dans le Vat. syr. 135 (vme siècle), fol. 71 v°-77 et 77-80, que les Assémani ont justement distingué s, Catalogus. .., t. iii, p. 215 sq. Des fragments de la même discussion se trouveraient, d’après Wright, dans les fol. 9-20 de Add. 14 628 (vie ou viie s.). Le titre du premier morceau est dans le ms. : Disputatio Mar Xenaiæ cum quodam nestorianorum doctore in illud : Deus Domini nostri Jesu Christi Pater gloriæ, et c’est à partir de ce texte d’Eph., i, 17, que Philoxène entreprend de démontrer l’unité en Jésus-Christ. Le deuxième morceau se présente sous forme de dialogue entre un orthodoxe et un hérétique (nestorien) ; le