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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/484

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PLETHON — PLEYER (JOSEPH

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n’est pas invraisemblable. Deux raisons peuvent appuyer cette hypothèse qui, néanmoins, reste toujours une simple hypothèse. D’abord le séjour du jeune Gémistos à la cour musulmane de Brousse et d’Andrinople. près d’Elisée, apparemment juif, mais réellement polythéiste, au dire de Scholarios, P. G., t. clx, col. 639 B. Un second fait est l’attachement de Pléthon à la doctrine du destin, théorie centrale de son système qui veut les hommes soumis à la Providence divine jusqu’à la ruine de toute initiative et de toute liberté. Mais, sur ces ruines, Gémistos voit se lever la conviction psychologique pour tout homme qu’il est avec Dieu, qu’il accomplit sa volonté, qu’il marche vers une destinée divine très haute. La doctrine du destin « st assurément, dans l’esprit de son auteur, une grande source d’énergie par la conviction qu’elle crée d’une union étroite entre l’homme et Dieu dans la poursuite d’un but commun ; mais est-il bien sûr que Pléthon n’ait pas remarqué l’importance de cette doctrine dans les croyances musulmanes et la confiance servile, sans doute, mais absolue, que tout partisan du Prophète manifeste vis-à-vis de la Providence, confiance qui, sur les champs de bataille, se convertit en courage et en sacrifice ? Quand, dans le traité sur le Saint-Esprit, il reproche aux chefs de l’Église d’Orient leur conduite au concile de Florence, c’est leur manque de confiance qu’il critique ; ils marchandent leur foi et c’est par des combinaisons de politique humaine qu’ils cherchent à parer au danger national, alors que le seul moyen serait la fidélité ou le retour à Dieu. Et làdessus Pléthon ne craint pas les comparaisons désobligeantes : « Qu’y-a-t-il d’étonnant que, depuis longtemps, Dieu donne le succès à nos ennemis tandis qu’il nous laisse dépérir ?… ; mais nos ennemis ont sur nous l’avantage énorme d’une conviction inébranlable en la Providence divine… or, ce dogme est capital puisqu’il y va de la reconnaissance ou de la négation de Dieu comme principe de nos êtres. »

En tout cela, évidemment, on ne peut aboutir qu’à des conjectures mais il n’est peut-être pas improbable que Pléthon ait envié à la religion musulmane un dogme dont la nation turque avait profité sur les champs de bataille et qu’il ait cherché à l’incorporer à son système en l’habillant des couleurs platoniciennes.

Une dernière question. Tout en admettant sa confiance aux moyens de résurrection qu’il préconisait, pouvons-nous admettre sa foi objective au système divin qu’il avait échafaudé ? A la lecture du Traité des lois, Scholarios avoue avoir éprouvé toutes sortes de sentiments ne sachant s’il fallait rire de tant de sottises ou pleurer de tant d’aveuglement. P. G., t. clx, col. 637 B. Au fait, de la lecture de ces longues théories sur les dieux, de ces longues et fastidieuses prières à Zeus ou aux formes personnifiées de l’être, on ne sort pas avec une idée bien flatteuse pour leur auteur. Et. si l’on veut lui reconnaître une conviction proprement païenne, on ne le plaindra pas moins d’avoir été la victime d’un orgueil si sot ou peut-être d’une vieillesse si lamentablement égarée dans le labyrinthe des ans.

Outre les nombreuses références du Répertoire d’Ul. Chevalier, consulter : Boivin, Querelle des philosophes du XV’siècle, dans Mémoires de littérature de l’Académie des inscriptions, t. ii, p. 712 ; E. Derko, De Platon à Pléthon (en hongrois), Budapest, 1025, p. 120-143, 282-301 ; J. Drâseke, Pleihons und Bessarions Denkschriften, dans Xeuc Jahr bûcher, t. wvit ; du même, Georgios Gemislos Pléthon, dans Zeitschrift für K irchengeschichle, t. xix ; du même, Y.u Plato und Pléthon, dans Archiv für Geschichle der Philosophie, t. wyii ; A. (iaspary, Lur Chronologie des Slreitesdtr Grierhen iiber Plato und Aristoteles im XV. Jahrhundert, même recueil, t. m ; W. Gass, Gcnnadius und Pletho, Breslau, is 1 1 ; .i.-i.. Heiberg, En Samfundsreformator, Copenhague, ix’.c> ; A. Karnmpasis, Tô pcXoaoecxôv roornua roû QX^Otovoç,

Héraclée (Crète), 1910, et aussi dans Va Etiôv, 1909, p. 220228, 108-413 ; 1910, p. 356-366 ; N. Kazazis, ’n., y ; io ; 11’LL8œv xai t /-, : /<. iv : T ; io ; zi : i :., -PAva-’ivv^Tiv, dans’KOvix.ov x-i i~ : ’7-.r l i.’.’i’i, ï~ : n-.c, i.’j’ivLr l’EltETYipiç, 1902-1 903, Athènes p. 5-48 ; S. B. Kougéas, XpucrôëouXXov K<ovot<xvtÎvovi ro3 [IaXatoXo’jO’j rcpûiTOYpaçov xaï àvExSoTov, &V ou Èmxupoûv-TXi Stopea ! ii ; roi ; uioùç toï FtixiaToC (1449), dans’KXXr, vtxâ, 1928, p. 371-100 ; S. I.ampros, Ha) ato>.’jy ; ta Lai HeXo7tOVVY|0-taX « , Athènes, t.i, 1912-1923 ; t. n. 1912-1921 ; t. III, 1926 ; t. iv, 1930 ; G.Mercati, dans Bessarione, t. xxvi, 1922, p. 137-140, sous le titre Minuzie les n. 43, 44 ; L. Mohler, Georgios Gemislos Pléthon, dans Die Religion in Geschichle und Gcgenwarl, t. ii, Tuhingue, 1928, p. 1018 ; du même, Kurd. Bessarion als Theologe…, dans Quellen und Forschungen ((us dem Gebicte der Geschichle, t. xx, Paderborn, 1923, passim ; A. A. Papadopoulos, dans MsyocXY| âÀXïjvexr) èyx — j-y. Xouacîîc’a, Athènes, t. viii, p. 176-178 ; K. Paparrigopoulos, ’IoTopca to’j ÉXXïjvtxoû ëbvo^z, Athènes, t. v, p. 296-304 ; H. S. Beimar, Matthœi Camariotiv orationes duo in Plethonem de Fato, Leyde, 1721 ; A. Biekel, Die Philosophie der Renaissance, Munich, 1925, p. 32-38 ; Stein, sur Pléthon philosophe social, dans Archiv für Geschichle der Philosophie, t. x ; E. Stéphanou, Études récentes sur Pléthon, dans Échos d’Orient, t. xxxi (1932), p. 207-217 ; F. Tâschner, Georgios Gemislos Pléthon. Ein Beitrag zur Frage der Uebertragung vom islamischen Geislesgut nach dem Abendlande, dans Der Islam, t. xvra, 1926, p. 236-243 ; du même, Georgios Gémistos Pléthon. Ein Vermitller zwischen Morgent and und Abendland zu Beginn der Renaissance, dans Byz. Neugr. Jahrbuch, t. viii, 1930-1931, p. 100-113 ; J.-VV. Taylor, Georgius Gemistus Plelho’s criticism o/ Plato and Aristotle, Menasha (Wisconsin), 1921 ; du même, Gemistus Pletho as a moral philosopher, dans Transactions of the american philological association, t. li, 1920, p. 84-100 ; Tozer, A byzantin reformer, dans Journal of hellenic studies, t. vii, 1886, p. 353-380 ; Th. Cspenskij, Le mouvement philosophique et théologique au XIVe siècle (en russe), dans Journal du ministère de l’Instruction publique russe, t. cclxxix, 1892, p. 1-64, 348-427 ; A. —A. Vasiliev, Histoire de l’empire byzantin, t. ii, Paris, 1932, passim, et principalement p. 327-329, 404-406 ; D.-A. Zakynthinos, Le despolat grec de Morée, Paris, 1932, passim, et principalement p. 176-180 ; Ph. Zannétos, Tlept r£(i)pYio’jrEjjii(TTt)ÛT)nXT ( 0(ovo ; dans Aax(ovixà, t.i, p.69-80.

E. Stéphanou.

    1. PLEYER Joseph##


PLEYER Joseph, né à Ellenbogen, en Bohême, en 1709 ; entré dans la Compagnie de Jésus en 1727, il enseigne quatre ans la philosophie et quatorze ans la théologie à Prague, survit à la suppression de la Compagnie et meurt dans sa ville natale en 1799. Il est l’auteur de divers traités dogmatiques : De angelis et homine, 1752 ; Septenarius sacramentorum, 1753 et 1754 ; De Verbi divini incarnatione, 1755 et 1756 ; De virtutibus, 1758. Il publia aussi des dissertations de théologie positive ou sur des questions d’actualité, par exemple : Dissertationes de controversiis particularibus, 1750 ; deux opuscules sur la liberté contre Jansénius : An ex dsemoniorum damnalorumque peccatis Jansénius bene intuleril liberum arbitrium cum simplici necessitale consistere ? 1756, et Dissertatio de libertate ad peccandum in damnalis, 1760 ; deux opuscules sur le mariage, à propos des controverses régaliennes : Dissertatio theologica de ministro matrimonii, 1759, et Dissertatio num majori conciliorum Patrumque auctoritate nitatur sententia quæ affirmât, quam quæ negal posse dari inter christianos matrimonium valide legitimeque contractum quod non habeat rationem sacramenti ? 1759 ; une étude historique sur l’hérésie de Bérenger : An Berengarius jam sœculo undecimo recentioribus luereticis præluseril ? 1760, reproduite dans Zaccaria : Thésaurus theol., t. x, p. 1010-1030. Un manuel de liturgie ou de théologie morale et pastorale publié par lui, en 1767, sous le titre : Lux ad légitimant ecclesiaslicorum ordinum susceptionem et munerum ecclesiasticorum administrationem, a été réédité à Strasbourg en 1811.

Ilurter, Xommclutor, 3° edit., t., col. 272 ; Sommervogel, Bibliothèque de lu Compagnie de Jésus, t. vi, col..X’.i.vxv, .

P. Galtier.