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PRIÈRE. L’ATTENTION


mière opinion. Faisons appel au bon sens : à supposer 1 que celui qui se livre ainsi volontairement pesant la prière, à n’importe quelles pensées, rêves, calculs, réflexions, projets, etc., garde cependant assez d’attention pour prononcer correctement les paroles peut-on vrâ men dire qu’il prie encore, qu’il a cette in tention de prier qui est absolument requise pour quil y ait prière ? Prier, le bon sens nous en avertit, c’est s’occupe de Dieu, c’est lui parler, non seulement de bouche, mais de cœur ; or, celui qui volontairement s’occupe ïautre cho^e ne rétracte-t-il pas cette intention de prier qu’il a dû avoir en commençant la récitation de son formulaire ? Cf. Suarez, t. IV, c. xxv, , n. 13.

Pratiquement, puisque la seconde opinion es déclarée probable par un grand nombre de Un-, .kg » s môme ceux qui ne l’adoptent pas puisque 1 aut re ne revendique que la qualité de probabilwr, et pu sque nous sommes dans un domaine où l’on peut appliquer les principes qui règlent l’usage des opinions proba-’bles’étanî donné qu’il s’agit bien de IlljttBU oVune prière, mais non de celle d’un sacrement, il n y a pas à s’inquiéter, ni à fortiori à ^quiéter la conscience de ceux qui s’accuseraient d’avoir été distraits volontairement tout au long de la récitation de leur office ; évidemment ils ont mal prié et par là ils on pé hé mais ils ont tout de même prié. Lis ont satisfait tant bien que mal à leur obligation. Cf. saint À p muse ibid n 177 : Unde non auderem ad restituthnem dam’nare beneficiarium.-qm bona fuie, ojflcium ree’tasset cum distraction voluntaria, et bona fuir panier fructus

Dercepisset.., .

Il ne sera pas sans Intérêt, croyons-nous, Pourter. miner cette question, de glaner en saint I homas quelles remarques. Et d’abord lui aussi dis ingue une attention actuelle et une attention virtuelle celle-ci consiste dans la permanence de 1 Intention de prier, intention qui demeure bien quand l’attention dtepa raît involontairement, encore a condition que.cette distraction Involontaire ne soit pas trop forte, mais qui ne semble pas subsister quand on s’occupe vol°ntalrement d’autre chose ; cela n’est pas dit formel.-ne. t. mais paraît bien dans la ligne de la pensée de saint Thomas : Mancl autem attentio secundum virtutem, quando aliquis ad orationem aecedit cum intention aliquid impetrandl, vel Deo debitum obsequium reddendi, eliam si in prosecutione orationis mens ad alia rapiatur ; nisi tanta fuit eoagatio quod omntno *’P*™ » ois primas intentionls ; et ideo oporUt quod 1** ! ™% homo cor rcooccl ad seipsum. In I V Sent., dist. XV, „ iv a 2 sol. 4. La distraction même Involontata empêche l’un « les effets de la prière, qui es. une certaine Sdion spirituelle : Tertius effectua orationia est quantum spiritualia refectlo mentis ; et ad hoc de necessitaie requiritur in oratlone attentio. Sum. theoL, Il - M, a i xxxiii a. 13. On pourrait objecter a notre Interprétation de ce passage ce que dit saint Thomas dans 1-ad 3'">- evagatlo oero mentis qua M prêter proposi him, orationis fructum non tollit ; nous répondrions que cela se rapporte aux deux autres elle ! s de la prière, le mérite et T’impétration, pour lesquels saint rhoraas déclare, en elfe., dans le corps, te lar.iee. que les-hs

tractions involontaires ne les empêchent pas ; et. su rez 1 III. C. v, n. 2. Nous aurons à revenir sur ce im I de la prière, sur cette sorte de réfection spirituele de l’âme qui naît.le la prière au moment même oùe le s’accomplit et qui est inséparable de l’attention : su, ce dernier point et sans doute sur l’idée même qu U se fait de cette * réfection spirituelle., H. Bremond ne s’accorde pas avec saint Thomas, du moins a ce que semble penser saint Thomas » à première vue . Thomassin, et avec lui le P. Piny, et, explicitement ou non. tous les mystiques modernes, tiennent, au contraire, que, la réfection spirituelle étant précisé ment le fruit de l’attention du cœur - ^attention d’état [c’est l’attention virtuelle de saint Thomas | —les défaillances de l’attention intellectuelle ne suspendent pas nécessairement cette réfection. » H, st. Hit…, t. mi. p 405, note. Les distractions volontaires ne paraissent à’saint Thomas entraîner par elles-mêmes que la Culpabilité d’une faute vénielle ; mais, s elles constituent un péché grave, par exemple si ce sont de mauvais désirs pleinement consentis, sl’on pèche mortellement en priant, outre ce pèche > ""g"" ^ commettrait un péché grave contre la vertu de i rel. cion auando aliquis ex proposilo mentem adalia distrait inorando, tune sine culpa non est, prmeipue si in ali sponle se occupai quæ mentem d.slrahunt, s.cut sunt e eZa opéra ; et si ad amtrarium mens evagetur eliam culpa mortalis eril. In M" Sent., oc. « L.ad 2 " Vernecrsch, op. cit., p. 53, n’oserait pas aile [usqueda ; il assimile ce cas à celui dont parle sain Alphonse ibid., n. 178. celui d’un bénéficier qui récite ses heures alors qu’il a pris la détermination de pécher mortellement, si habet aduaU ProPosUum pec ] candr l’opinion verioret communior. « lit s ont Alphonse, ë, u et homme satisfait à sou obligation et ne pèche pas mortellement. Mais l’assiu.dation est-elle

Va "ô’o, W/e est U, meilleure sort- « f attention ? - Des trois sortes d’attention. qu’il a distinguées, saint rho nas affirme que la secondest meilleure llaudobl-r,

^rp^n^, mai.qu’dlelecèdeàla^U^

In IV><<.S’enL, toc. Cit. Dans la Il U, foc «  « …1

déclare même ceUe-ci maxime neceMona ; mais en

o ut qu’elle est possible a tous, même au gens

ïm. Uwtruction, Elle coiubte, « slon IuLnou. l’avons

vTàpen » rad/wemo « i//oni.. « /ZicefadDeiimef « d

f… mmv, i il en effet, de plus naturel rem pro qua oratur. Qu y a-i-u. en euei, i

, ., de plus facile’.' Dans les Sentences, saint 1 I oui, . es

d’que cette demie, , te d’attention n’empêche

, , , s de penser au sens des paroles qu’on prononce, pas dusquece.an’enipèehequoasoUat.entdaprouo, cer correctement ce. parole. ; mate. dans la "*- » -. « 

f, , t remarquer.., la.ulte d’Hugue. de Salnt-Vfcte*

que « parfois l’ela-il ne, qui nous porte ver. DtoU

, :, , si intense qu’on en oublie tout le reste Alors le deux choses l’une : ouhien cette n.vas.on de la contemplation suspend, ., la récitation de la prière, et

, ..liisuarcLl. III. c iv.n. n.sepoM.ra.pourees sujets atteints de ravissements extat.ques la quest.o

Sîavolr comment ils s’acquitteront de l’obi » Uon du

bréviaire ; voira ce sujel Éludes carmailaines, avril 1932 D 211-212 ; ou bien la conteniplatlon ne suspendra pasla récitation de l’office, mate alors tll y aura une Locution entre la parole et la pensée, 1a pensée sera occupée de tout autre cho » e que de ce que disent le.

lèvres ; la prière nen sera pas m uns valide, puisque

iiii, lirte quelle attention s, , , », , a ce. ede. ; elle n en

sera même que meUleure. puisque la troisième sorte

d’attention l’emporte sur la seconde.

Sais es., 1 permis, est-Il louable, est-ll préférable

d’opérer volontairement cette dissociation, de ne pas faire attention au sens des paroles qu’on prononce cl

de s’occuper plutôt de Dieu ou des choses divines, ouune toute de fane oraison sur unnporeque sujet, pendant que la bouche articule des mots qu peuvent avoir OU tout autre sens que ee a quoi OH

è se î Cela est permis évidemment ù ceux <, u. prient S n une langue qu’ils ne comprennent pa. : «  «  « » « . non ^telliguntpeliUonisoerba, adoridionemaIladtesa

, , Saint Thomas. In IV^SenL, toc. cit. Oui, mais on p’oïrait se demander s’il ne vaudrait pas mieux.prier en une langue que l’on comprend ; cf. Suarez. t. III, c v n 3-1 S’il faut en croue II. Hremoud. Hisl. litt’Lvii, p. 394 397, rhomassin n’eût pas été loin 1 de penser qu’il vaudrai, mieux que l’on ne comprit