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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/28

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PRÉMOTION PHYSIQUE. CE QU’ELLE ESI

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ne signifient pas que Dieu produit en nous, sans nous. l’acte de vouloir, mais que notre volonté est mue par lui à produire elle même vilalement cet acte qui s’appelle volition. El donc, comme le remarque Zigliara, ibld., l’acte auquel la volonté est réduite passivement par la motion divine, n’est pas son opération t>it>iie et libre, comme le supposent les adversaires de cette doctrine, c’est le mouvement OU l’impulsion, dans l’ordre surna turel. c’est lu grâce actuelle efficace sous laquelle elle produit son acte, qu’il s’agisse soit de son premier acte déjà vital, mais non pas délibéré, soit des actes postérieurs qui terminent une délibération discursive C’est ainsi que la grâce actuelle efficace, qui porte notre

Volonté a l’acte salutaire, est appelée acte premier

prochain et l’acte salutaire lui même est appelé acte

second, même s’il s’agit de l’acte salutaire initial.

De même que l’eau ne chauffe que si elle est chaul

fée, ainsi toute cause seconde, notre volonté par

exemple, n’agit que si elle est prémue par Dieu, cause suprême ; autrement ce quelque chose « le réel qu’est le passage à l’acte, requis pour la production de nos actions vitales et libres, sciait soustrait a la causalité universelle de Dieu, qui s’étend à tout ce qu’il y a de réel et de bon en dehors de lui.

C’est seulement par la contusion de ta prémotion

physique avec notre acte volontaire, quon peut déduire que notre volonté, sous cette motion déclarée

Conforme a sa nature, n’est plus maîtresse de son acte.

2° lui quel sens lu motion divine es/ elle dite prima Hun ? Mouvoir et être nui sont corrélatifs et simul t anés, il n’j a l’us priorité de temps, de la moi ion active

BUT la motion passive, elles existent au même instant. car c’est la même chose qui est produite par le moteur cl qui est reçue dans le mobile, a savoir le mouvement qui procède du moteur et qui est dans le mobile ;

cl. saint Thomas, la Physkam Aristotelis, i. ni. Ie< i I, n. 11°.

il faut donc écarter les imaginations qui repré sentent la prémotion physique comme une entité qui,

a la manière d’une petite manivelle mise par Dieu dans

noire volonté, précéderait dans le temps notre acte volontaire : Molio movenlis prsecedit molum mobtlis, raiione ri causalilate. Cont. gent., I. 1 1 1, <. < i. * i. Il n’v a Ici qu’une priorité de causalité, comme lorsqu’il s’agit du décret éternel, supérieur au temps, dont la motion

div me assure Trxéclil ion. Mais, s’il s’aiiit de ce ilec ni. il est mesuré par l’unique instant de l’immobile éternité, qui correspond, sans changer, a tOUS les instants Successifs du temps, comme le sommet d’une pyramide Correspond a tous les points de sa hase et a chacun de ses entés. S’il s’agit de la mol inn revue dans la volonté créée, elle est reçue au même instant du temps mi

laite volontaire est produit. Chez l’ange, c’est un

temps discret, mesure de ses actes successifs, qui n’ont

rien à voir avec le mouvement du soleil : chei l’homme,

c’est le temps continu (u joui’et de l’heure, a raison du mouvement sensible de l’imagination et de l’Orga

nisine. qui accompagne nos actes Intellectuels cl

volontaires.

On voit par là que la préniolioii physique et l’acte libre, qui la suit au même instant, ne dépendent pas Infailliblement de ce qui les précède dans le temps, c’est

fc-dire dans le passé, mais seulement de ce qui les

précède dans le présent toujours Immuable fnunc sinus i de l’éternité, qui est la mesure des décrets divins.

Aussi les thomistes ne peuvent ils admettre sans distinction la dé fin il ion moliuisle de la liberté : facultas

qua prasupposilis omnibus ad agendum prssrequisitis, udhuf potest agere net non agere. Si par prsesupposiiis omnibus ad agendum prserequtsitis on entend seulement ce qui est prérequis d’une priorité de temps, cette définition est absolument vraie : mais si, par ces mots, on

entend même ce qui est prérequis d’une simple priorité de causalité (à savoir la motion divine et le dernier jugement pratique qui précède l’élection volontaire), alors la définition n’est plus vraie que grâce a une dis tinction : sous la motion divine efficace qui s’étend jusqu’au mode libre de nos actes, notre volonté, en posant l’acte efficacement voulu par Dieu, fjarde, à raison de son amplitude illimitée, spécifiée par le bien universel, P/ puissance réelle de ne pas le poser et de poser même l’acte contraire I rem i art potentia ad oppo situai) ; mais il ne se peut pas. que, sous la motion

divine efficace, la volonté omette’le /ait l’acte efB

ment voulu par Dieu, ou pose de fait l’acte contraire. Saint Thomas est formel sur ce point, il sullit de citer entre autres textes celui de la I a 1 1. q.. a. i. ad Si Deus movet voluntatem ad aliquid, incompossibile est haie positioni quod volunlas ml illud ami mooeatur. Son lumen est iiapossilule siaiplii lier, l’aile non tequitur quod volunlas " ! > tsilate mooeatur. Bafie ?

n’a rien dil de plus fort.

Il n’v a plus l’indifférence potentielle ou et. ni la faculté avant de produire son acte, il v a l’indifft i actuelle de l’acte lui même déjà déterminé, qui s.— porte

avec indifférence dominatrice vers un bien particulier

absolument disproportionné avec l’amplitude un

selle de la volonté spei allée par le bien universel. I.

ne cesse pas d’êtTO libre, pane qu’il est détermine.

autrement aucun des actes de la volonté divtni

sciait plus libre, puisqu’ils sont tous détermines ub

œterno et immuables. L’indifférence potentielle n’es)

pas de l’essence (le la liberté, elle ne se retrouve pas dans la liberté divine, ou il n’v a que l’indiffén

actuelle de l Vcte pur a l’égard de tout bien fini ; elle

ne se trouve pas non plus dans nos actes les plus libres. qui restent encore libres après leur détermination.

I.’expression preinohoii indique don.— une prio rite, non de temps, mais seulement de raison.

causalité, el si cette priorité n’exislail pas, Un’) aurai)

plus motion, mais seulement concours limultam

dit Molina, celui que se prêtent deux hommes tirant

un chaland, le premier n’influant pas sur le se i

chacun exerçant son action sur le bateau lui méni n’est pas ainsi que Dieu conc nul a la. lion de la, seconde, car il applique « elle. i a produire

sans quoi cet te réalité, qui est le p l’étal d

puissance inaclive a la production de la. le. soustraite a la causalité universelle de Dieu.

, ’i" Lu prémotion < s/ dite physique, non pas par oppo si t ii n i a métaphysique ou a spirituel, mus par oppo sition a la motion morale, qui s’exerce par manière d’attrait objectif, attrait d’un bien propose a la v olonté.

Saint I hoiu.is a souvent distingué. es deux motions.

celle quoad specifteationem actus qui vient d.— l’objet

ou de la liii, el celle quoad e.renilium aCtUS, .pu vient de l’agent, par exemple. I i II », q. x a. 2 II B in.liq i celle distinct ion eu particulier I’. q. I v. a. I. ou il est dit que Dieu meut toute cause seeonde. 1. Comme fin dernière, car toute opération est pour un bien vrai ou apparent. * f » i ï est une similitude participée du solive rain bien, qui est I >icu. J. Comme nient suprême, par la

vertu duquel opère tout agent subordonné. Utroque modo proprium est Deo ia tœre voluntatem, sed maxim secundo modo interius eam inclinando. Ibid., cf. ad

A l’article précèdent, saint l’bornas explique ces

deux genres de motion par rapport à l’intelligence el à la volonté en disant que ces facultés sont mues et pai

l’objet qui leur est propose et quant a l’exercice de leur acte par Dieu. Saint Thomas ajoute que Dieu seul vu face à face peut attirer invinciblement notre volonté, parce que lui seul est adéquat a sa capacité d’aimer.

r ii’.q. x, a. 2. Quant à la motion quoad extreitium,

la volonté ne peut la recevoir que d’elle même, d’un