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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/290

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    1. PROBABILISME##


PROBABILISME. EXÉGÈSE DES CONDAMNATIONS

Plus pacifique, le manuel à l’usage des séminaires que public en Belgique aussi, un peu plus tard, Pierre Dens, supérieur du séminaire de Afalines : Theologia ad iisiun seminarioTUm. Il est une refonte de l’ouvrage de Neesen (voir son article). La première édition remonte à 1777 (voir l’art. Dens). La doctrine est antiprobabiliste, fondée sur les arguments ordinaires. Est significative la position prise sur la question : L’opinion plus probable moins sûre, dans le concours d’une moinsprobable plus sûre, est-elle une sûre règle d’action ? Car l’auteur répond en définitive que « la sentence négative de Louvain… semble plus vraisemblable : bien que l’opinion en effet soit supposée plus probable, elle demeure cependant dans les limites de la probabilité ; autrement dit, elle n’est pas moralement certaine ; donc, en la suivant sans nécessité ou juste cause, on s’expose au péril moral de pécher ». T. i, Malines, 1862, l>. 434. Témoignage de la permanence à Louvain d’une doctrine plus exigeante, mais dont on peut voir qu’elle est loin d’appartenir à tous les opposants <lu probabilisme au xviir siècle,

En France, Pierre Collet ajoute a la célèbre Thiola aie de Tournély une partie morale, 1733-1760, dont l’inspiration est, elle aussi, antiprobabiliste. Hurler, Womenclator, t. iv, col. 1112 ; Dôllinger-Reusch, op. cit., t. I, p. 287. Dans le sens opposé, il y a lieu de signaler, phénomène singulier en cette histoire la théologie probabiliste d’un ancien probabiliorlste, C. Roncaglla, parue en 1730, el une < démonstral ion mathémal [que du probabilisme de J. de Patavio, en 1717. Dôllilîger Reusch, "/). cit., t. i, p. 302.

linéiques autres noms, qu’on peut Joindre aux auteurs signalés en ce dernier paragraphe, dans DttUJnger-Reusch,

<>/>. cil., t. i, p. 2X7, 302-303.

6° Une place a part doit et le faite ni XVIII 1 siècle, spécialement dans la seconde moitié, a la théologie ma raie en Allemagne ri m Autriche, où règne l’eflervei cence de l’Aufklàrung. lion ouvrage sur le sujet : .1. Diebolt, La théologie morale catholique en Allemagne au temps du philoBophisme ri de lu Restauration, 1750 1850, Strasbourg, 1926. Cette science est alors soumise

a de nombreux essais de renouvellement, tout étrangers aux routines scolaires, mais par ailleurs largement ouverts aux phllosophles régnantes et même soumis a des influences politiques. Dune façon générale, ils enveloppent une réaction contre la casuistique et le probabilisme, elle-même comprise sous une critique de

la méthode scolastique, Les auteurs Français du

xv ilsiècle, niènie jansénistes, exercent sur ce inouve

meut une action marquée. Diebolt. op. al., p. 21-22. Quelques noms plus notables : J.-C. Sættler ( | I77’m. auteur d’une Théologie morale à l’usage des confesseurs, a qui l’on fait mérite d’avoir banni le probabilisme du diocèse de Strasbourg ; Reif († 1790), l.e< hlcil ners

Schanza († 1787). Lauber († 1810), ces deux derniers de tendances nettement jansénisantes. Sur ces auteurs voir Diebolt, op. cit., p. 60, 61, 84, 86. Dans l’Allemagne

du Sud, vers le milieu du siècle, les discussions sont lies vives sur la pratique de la confession. Dollinger-Reusch, op. cil., t i, p. 323. H y a dans l’ouvrage spé Clal de M. Gerbert († 17 ! > : S), abbé bénédictin. Dr recto cl perverso usa théologies scholastica, une critique de la méthode même a laquelle est liée l’cclosion du probabilisme. Il y oppose dans ses Principia théologies mo ralis juxta principia et legem evangelicam la nécessite d’un retour à l’esprit chrétien, d’où le probabilisme s’est séparé. Il exprime celle tendance dans son idée singulière de la théologie mystique conçue comme pic par, il ion à la théologie morale, La reforme univers ! taire entreprise eu Autriche sous Marie Thérèse el

Joseph II. puis étendue en Bavière, à laquelle sont lies

les noms des archevêques de Vienne liant son et

Migazzi, de Simon von Stock et du dominicain Gaz zaniga, est défavorable a la casuistique et au probabilisme, mais bienveillante aux auteurs thomistes et aux écrivains français de la réaction antiprobabiliste. Diebolt, <ip. cit., p. il- 19. Oint re Gazzaniga et sa doctrine de la conscience écrivit le jésuite Gaspai deSégOVÎe, dans une Disse rtalio de opinione probabili, Rome, 1795. Par ailleurs, l’édition augmentée de la Medulla de Busenbaum, publiée par le jésuite Lacroix en 17101711, connaît une grande diffusion ; en 17.">7. I ouvrage était condamné par le parlement de Toulouse. Ddllinger-Reusch, op. cit., t. i. p. 335 sq. Eusèbe Vmort († 1775), chanoine régulier en Bavière, représente un probabilisme moyen. Il fut eu querelle avec (.oncina au sujet de la traduction du Dictionnaire des cas de conscience de.1. de Pontas, entreprise pai l’un et par l’autre, mais par Aiimrt dans un sens insuffisamment probabiliorlste au gré de Concina. Cependant, les ouvrages successifs d’Vmorl semblent indiquer une préférence croissante pour l’antiprobabilisme ; aussi le

voit on bientôt en polémique avec le jésuite.1 Hi/ler.

d’Ingolstadt. Voir Diebolt, op. cit., p 39 10 ; Dôllli Reusch, "p > il. p. 324 325. I.a Theologia Wircebui sis, d’origine jésuite, contient en son t ii, 1768, un

traite de la probabilité fa va ira hic au probabilisme-. DÔllingcr Beusch. op., it.. t. i, p. 325’niant m jésuite si al 1 1er. professeur i l’université d’Ingolstadt, il perpétue même quel « pus unes des sol ut ions lémi la mauvaise casuistique. Diebolt. op. cit., p i i" sq. De la i art d’un illustrephilosophe d.dur, Kinm. Kanl, signalons un mot IUT hprobabilisme. le seul

qu’il ail prononcé, mais n ttement défavorable, dans

son ouvrage de La religion dans la limites de la s ; raison, 1793 ; <f Del bos, I. « philosophie proinpir

dr Kanl, 2° éd., p. I

7° Conclusion. relie est i.i situation ruse

que découvre un examen decette période Si l’on nepeut dire que le probabilisme ><>it en laveur, il faut reconnaître qu’il n’esl pas non plus absolument éll mine. Nettement en recul sur certains fronts, il lient ferme sur d’autres. Dans l’ensemble, il compte plus d’adversaires que- < Dpartisans Mais, s.iut e-n France, où l’on veiit des Jésuites mêmes devenus probabilio listes, il semble régner encore efficacement sut les consciences. Ile-st particulièrement vivaceen Espagne, en dépit de certains évéques qui s’en plaignent à Rome avec force. Voir Dôllinger-Reusch, op ri’f., t i, p 118321. De meiins e-n moins cependant on nepeut lui accorder l’excuse d’être la seule morde pratlcabU si quelques uns ehses ennemis excèdent en leui’! tiipie-, nous iviins observé une fois deplula modéra lion du plus grand nombre de se-s adversaires

I I. I. V I I I i I n v i i ei i ; 1 I v i | v i IUX CONDAMNATIONS.

Les ouvrages qui précèdent semi de types connus.

Mais il nait.i cette époque unelittérature théologique d’un genre nouveau, en liaison ive-e les condamna lions pontificales que nous s.iveuis. devenues hpoint dedépart d’e-xplie at ieins et d ( - commentaires considérables, c.e-s ouvrages mpeuvent manquer denous renseigner fort exactement sur l’histoire dont nous traitons. Quelques-uns sont antérieurs a 1700, mais. consécutifs aux Interventions pontificales, ils appai tien mnt à la période de la survivance du probabilisme e-t ils se-ieiut ici a Uni place i n certain nombre d( écrits se sont ait ireles prohibitions de l’Index ; d autres qui échappèrent a ce-ltes. met ion ne laissent pa-. -1 tendancieux ; rares, nous hverrons, semt h-s ouvt de cettesentequi marquent un inconl e-st alite progrès dela i néologie morale

Ia-IIæ.e premier exemplaire du genre, de peu posti rieur au décret d’Alexandre Vil. est peut êtrel’on vrage d’un professeur de Couvain. Nicolas Du (qui eh-vait approuver plus tard hlivrededMaire