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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/373

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royaume de Dieu au prolll d’Israël : reconstitution du pouvoir terrestre d’Israël autrement « pie comme tail prépara toire aux événements futurs, conquêtes terrestres d’I extension terrestre’leni domination, prospérité physique, etc. r i..h.1, Chrisi. i. iii, col. 1 1 1 1.

Les efforts de la critique rationaliste portent suite point précis : il ! i aurait aucune intervention (Usine dans la marche religieuse de l’humanité, qui tout entière s’expliquerait par les lois de l’évolution. Le monothéisme hébreu aurait ainsi naturellement succédé au polythéisme primitif. La supériorité du monothéisme sur les religions polythéistes environnantes aurait persuadé les i lébreux de leurpropre supériorité et fait naître en leur esprit la persuasion de leur lui un grandeur. Une ère de gloire et de dominai ion universelle leur était réservée, et ainsi apparut naturellement l’espérance messianique. Renan ajoute. Vie de Jésus, p. 1, que l’espérance messianique a créé d’une certaine façon le Messie. L’ardente imagination des Juifs, l’attente universelle du Messie, avaient tellement, exalté les esprits qu’à l’arrivée de Jésus-Christ ses contemporains lui imposèrent le nom et les attributs du Messie. Et Jésus lui-même, inconsciemment, peu à peu se persuada qu’il était le Messie, et ses disciples n’eurent d’autre préoccupation que de montrer qu’en lui les prophéties messianiques étaient accomplies.

Une telle conception est en opposition avec toutes les données de l’histoire. Nous ne faisons que la signaler ici : la réfuter serait reprendre toute l’histoire du monothéisme juif, des prophéties messianiques, de la manifestation messianique et divine de Jésus-Christ. Voir Juif (Peuple), du Dict. apolog., t. ii, col. 1566 sq., la première partie montrant que le monothéisme juif est un l’ait primitif, unique dans l’histoire des religions, et ne trouvant pas son explication dans les conditions naturelles du peuple juif ; la seconde partie marquant l’origine divine de l’espérance messianique, laquelle accentue la transcendance du monothéisme juif et trouve sa réalisation en la personne et dans l’œuvre de Jésus-Christ. Voir aussi dans le présent dictionnaire l’art. Jésus-Christ, t. viii, col. 11101123, 1137-1138.

b) Discrimination indirecte. — La méthode de discrimination indirecte s’emploie surtout pour découvrir les fausses prophéties. C’est exactement le même procédé qu’à l’égard des miracles d’ordre inférieur. Voir l’art. Miracle, t. x, col. 1843 sq. Certaines prédictions, aux apparences prophétiques, peuvent avoir pour origine le démon. C’est par l’ensemble des circonstances qui conditionnent ce prodige d’ordre intellectuel que l’on pourra discerner son origine réelle, le classer comme surnaturel divin ou comme préternaturel diabolique. Notre méthode est indiquée par saint Thomas, Sum. theol., II a -Il æ, q. clxxii, a. 5, ad 3™ : La prophétie des démons peut se distinguer de la prophétie divine par des signes extérieurs. Aussi, saint .ban Chrysostome affirme-t-il que certains prophétisent par l’esprit du démon, tels les devins ; mais on les distingue en ce que le démon dit parfois des choses fausses, tandis que l’Esprit-Saint n’en dit jamais. » On devra donc, en face d’une prophétie douteuse, se demander si elle se présente entourée de circonstances favorables : sérieux, honnêteté, esprit religieux, ou si, au conl raire, elle respire l’impiété, la vaine curiosité, le dessein de nuire aux âmes. Il faut aussi considérer la personne qui prophétise. Sans doute, absolument parlant. Dieu peut choisir accidentellement un pécheur et s’en s erv ir pour l’utilité des autres ; cependant, d’une manière générale, ses prophètes sont des âmes d’élite. En conséquence, si l’indignité de sa vie n’est pas une preuve directe que le prophète - n’ait pas parlé au nom de Dieu, c’est cependant un élément de doute

sérieux dont il faut tenir compte. Si. au contraire, le prophète présente tous lis aspects de la sainteté, on peut être certain que le mensonge tout au moins n’existe pas. Si plus tard la prophétie se réalise, on peut conjecturer avec une certitude morale qu’elle venait de Dieu. Cf. II Petr., ii, 1-3.

2° Constatation du fait de la réalisation. - Cette constatation comporte deux éléments : vérification du l’ait matériel réalisant la prophétie : démonstration d rapport réel existant entre la prophétie et sa réalisa tion.

!. Vérification du fait matériel réalisant la prophétie,

— En principe, ecl te vérification devrait être extrêm ment simple. D’un côté, en ellet, la prophétie ; d l’autre, sa réalisation : concordance de l’annonce et di la réalisation. Pour certaines prophéties, il en est ainsi comme Jésus avait prédit à Pierre son prochain reniement, ainsi en fut-il dans la réalité. Mais il arrive fréquemment que cet acte de la vérification ne soit pas aussi simple. H est en effet dans l’ordre que la vision des événements futurs reste plus ou moins confuse, soit parce que l’avenir, surtout quand il est transcen dant, déborde trop les notions et les cadres dont dis pose le prophète, soit parce que celui-ci, en conséquence, y mêle nécessairement une part de ses images et de ses conceptions. L’action divine ne change pas, sur ce point, les conditions de la nature humaine. Aussi, loin de relever du seul empirisme, la vérification d’une annonce prophétique demande-t-elle le plus sou vent l’interprétation préalable de la prophétie elle même pour y distinguer le fond substantiel de son revêtement imaginatif. Moyennant cet esprit de finesse, qui s’efforce de restituer les proportions et les nuances, il n’est pas impossible, au moins dans certains cas, de mettre en suffisante évidence, à force de rapprochements, la continuité essentielle de la promesse à la réalité. » J. Rivière, art. Prophétie, dans le Dict. prat. des connaissances religieuses, t. v, col. 841.

Ces remarques trouvent fréquemment leur application. On en notera deux particulièrement frappantes.

La première concerne la réalisation des prophéties dans leurs détails. Nous avons dit plus haut que la clarté de la prophétie n’est pas toujours telle pour le prophète qu’il en puisse distinguer, avec toute la netteté voulue, tous les éléments. De là très souvent un manque de perspective qui fait projeter sur un plan prochain des événements très lointains. Il appartiendra donc à l’apologiste de faire le dégagement que n’a pu faire le prophète lui-même, afin de restituer à la prophétie sa perspective exacte et d’en fournir la véritable interprétation.

La seconde concerne la réalisation des prophéties messianiques prises dans leur ensemble et manifestant l’action divine sur la marche religieuse de l’humanité. Nous avons dit plus haut. col. 730. que ces prophéties comportaient deux sortes d’éléments, les uns essentiels, les autres secondaires, ceux-ci n’étant que le revêtement donné à ceux-là pour les rendre acceptables aux premiers destinataires. Il sera donc indispensable à l’apologiste de rendre à la prophétie sa physionomie véritable pour qu’il puisse ensuite en faire constater la réalisation.

De plus, sur ce premier point de la vérification du fait matériel réalisant la prophétie, il faut, pour prévenir certaines objections, noter que la prophétie conditionnelle ne se réalise pas nécessairement, tout en étant en soi une véritable prophétie. Voir ci-dessus, col. 720. Cf. saint Thomas. Conl. gentes, 1. III. c r.i.v. Certains rationalistes, notamment Kuenen, n’admettent pas de prophétie conditionnelle, à moins que la condition n’ait été expressément formulée par le prophète, ce qui leur permet de trouver un certain nombre <Kprophètes en défaut. Mais d’autres, Kautzsch par