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    1. PROTEST A NTISMl II LUTHÉRANISME##


PROTEST A NTISMl II LUTHÉRANISME, ÉVOLUTION

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lui transmettant de bouche a bouche renseignement il du Maître, voilà où le critique trouvera la plus parfaite compréhension de la révélation. Mais, m le critère semble juste, la manière dont RiUchl le déclare maniable est bien [aite pour inspirer toute Inquiétude. nent nous mettrons nous en effet au » <>mt île vue de cette communauté ? En nous Imaginant écouter Jésus ot éprouver en nous la valeur pratique de ses es. Poules celles qui seront vin-, action sur notre once ne seront pas de la tradition primitive… Sous les rejetterons du dépôt do la révélation. L’escha ; ie des èpitros, les règles sociales de l’Évangile qui luvaient valoir que pour la première société chré tienne dont on attendait l’imminente transformation, mprésentent plus de valeur actuelle. Le principe nat isto joue a leur détriment : Ritschl permet de dérer ces pages comme étrangères a la révélation. as ne pouvons que signaler l’extraordinaire Importance que ce principe nouveau a pris dans lepro . ttisme moderne. La religion du Livre a pris lin. blicisme luthérien ou cal iniste ne peut survivre à cette attaque. La Bible est a la fois déclarée dépôt de la alion et dépôt suspect : Ritschl a I ien voulu dis : -. dans cette révélation mélangée de vérité el » ur, une certaine vérité qu’il assimile et confond « valeur religieuse et morale ayant un caractère le permanence. I.e luthéranisme, d’abord docile à ce critère, ne tardera pas a s’affranchir de cette norme, dont le caractère fantaisiste ne fait en effet aucun doute. Il ira dès lors à l’aventure, essayant de sauver du naufrage un texte dont on lui répète vins cesse qu’il est impur et peu digne de créance ; ou. en désespoir de -. abandonnant tout le texte à la critique négative. D’autre part. Ritschl, qui se glorifiait d’avoir réintègre l’objectivisme dans l’étude de la religion, soumettait en réalité toute sa méthode à l’arbitraire d’un choix essentiellement subjectiviste. Qui. en effet, garantira que la page déclarée par nous vide de sens moral ou de valeur religieuse n’apparaîtra pas, un jouiprochain, lourde de richesses dogmatiques ? Les varia du jugement de l’homme ne doivent-elles pas interdire de porter une appréciation définitive sur

l’Écriture ? En sorte que la méthode ou bien un leurre ou bien un péril, dans - as incapable d’assurer une certitude. i quelques-unes de ses conclusions, dont l’influence a été décisive sur l’orientation du luthéranisme actuel.

a) Ritschl déclare que l’idée fondamentale de l’cnseilent du Christ fut celle du royaume de Dieu.

e qui était le but de la prédication de Jésus ne pas. dit-il, a devenir, dans la pensée des apôtres,

aume du Christ, qui devait s’inaugurer au second ment du Ressuscité. Ainsi, l’Évangile aurait trahi.

sur ce point, la pensée du Ml smc. lit saint Paul aurait cette trahison, en sorte que lisciples a distinguer, a oppo

christianisme selon Jésus et le christianisme

Paul. Nous verrons la fortune de cette l’ion.

b) certainement le révélateur de Dieu, aine, plus que lui. n’a donné uni : idée plus

plus jusl _ird de qui personne, plus que

lui. n’a vécu dans une soumission plus grande une

intimité plus affectueuse. Et c’est pourquoi les pre l’ont déclaré, lui aussi. Dieu. Mais, sur’nielle, nous ignorons tout. Les II.

r.-lle du Père. Dits, h ! latique.m seuil de la vadivine.

pleur, si l’homme comprend

.us avons, dit-il, l’expérience

. de notre aspiration au rachat, et de

terreur devant la mort, « la reine des épou vantes. Or, le Christ nous a montré ce que peut une

Volonté qui toujours se dusse au dessus des baSSOSSCS de la nature et (pu a affronté la mort pour nous ensel

gner qu’elle ou re la vole à la éritable le. ollè com

ment il a racheté l’homme, Quant à dire que cette mort nous - justifie i ou remet nos pèches. Ritschl déclare celle notion étrangère a la pensée du Christ parce qu’elle n’a lien de conforme.i l’idée rituelle du

sacrifice dans l’Ancien Testament, .lesus, simplement, nous a montré la valeur du sacrifice, qui libère et nous

rapproche de Dieu, (le taisant, Ritschl Jette à bas la notion lut lier ien ne de la just ilicat ion par la foi et relia bilite au contraire la notion catholique des bonnes œuvres, créatrices de vie surnaturelle.

Ces notions fondamentales dans le christianisme oui subi, par l’action de Ritschl, des transformations si profondes que tout le lut heranisnie en fut connue métamorphosé. C’est la pensée de Ritschl que l’on retrouve, aujourd’hui même, dans les multiples dog matiques qui font du luthéranisme actuel l’un d< s plus extraordinaires musées des constructions métaphj

siipies. C’est a ce dernier si ade de la pensée lut herienne qu’il convient de. nous arrêter un peu.

i. Adolphe Harnack. Il faut mettre à un rang spé Cial, un peu en dehors de la ligne théologique mais a Une place hors de pair, l’historien luthérien Adolphe Harnack. Non qu’il ait. comme les penseurs dont nous venons de parler, imprimé au luthéranisme une orientation non. elle, mais il y a développé un sens de l’histoire religieuse qui, au début, lit le plus grand tort a la foi et. sur le tard, il essaya de réparer les ruines qu’il avait contribué à accumuler.

Nous ne pouvons ici analyser cette œuvre immense, ni définir les caractères de son action. Tenons-nous aux plus grands. Harnack a sapé, en sa jeunesse, la valeur du Nouveau Testament en poussant à ses limites extrêmes l’idée de Ritschl sur la contamination du texte sacre. Lui, a pat iemmeut décortiqué toutes les phrases, les pensées les iccits, et a cru pouvoir déterminer la formation du texte, et les apports hétérogènes de la pensée, philosophique et du.sentiment chrétien primitif. Non seulement il a appliqué cette méthode i xt reniement délicate et fort souvent aventureuse à l’étude du Nouveau Testament, mais encore il s’est appliqué à montrer que ce Testament ne fui pour h s chrétiens qu’un exercice d’adaptation : dans leur zèle pour retrouver le Messie en la personne de Jésus, ils auraient reconstit ne cet le figure, cet le existence, cette destinée, en lui appliquant exactement les caractères qu’avaient prêtés au Messie futur les écrivains de l’Ancien Testament. Ainsi croulent l’argument des prophéties et le dogme de la divinité du Christ. Plus tard, et surtout dans son livre sur L’essence du christianisme, il apparaîtra plus juste a l’égard du Christ, fondateur d’une religion absolument nouvelle. Il consacrera même ses dernières années a mener le bon combat contre ses propres disciples émancipés, qui niaient toute valeur à l’idée chrétienne et jusqu’à l’existence même du Christ. Il reste que ce fut un très grand historien, dont la trace sur les destinées de l’histoire des origines chrétiennes est celle d’un maître.

".. La dogmatique luthérienne. Revenons a la dogmatiqui luthérienne. D’environ 1900 à 1914, elle a été représentée par quelques théologiens qui ont surtout

développé les principes anarrhiques dont nous avons

retrouvé les origines chez, les grands initiateurs du

xixsiècle.

Parmi les plus importants, il faut signaler Wilhelm

I h rm an n. Parti de la notion subji et iviste de reli

il aboutit a cette conclusion logique que seule importe

la religion personnelle et que le concept d’Église est

irrationnel, ou même antireligieux. La conscience est religieuse quand elle s’abandonne a ses besoins supia