Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/454

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PROTESTANTISME. L’ANGLICANISME DOCTRINE

tlons>qui ont successivement transformé la reforme de Henri VIII. I"n décembre t">17. bitt sur hsacrement, qui sera donné sous les deux espèces En 1549, pre nier i’riii/rr book de Cranmer, où, sous l’influence du calvinisme, la liturgie de la messe t « ’n « l.1 exdure l’Idée de sacrifice. I n 1552, nouveau formulaire <lu Prayer . oit Cranmer jette enfin le masque en adoptant nettement la théorie de Calvin sur l’eucharistie <t la messe. On transforme aussi l’ordinal, d’où sont exclus les passages exprimant l’intention <l>' taire « les prêtres rifleateurs En 1551°, organisation d’un éplscopat nouveau, .1 la suite du sacre de Parker. Bref, le formulaire de la f « >i et de la prière oscille entre des courants contraires celui du catholicisme généralement main tenu dans l’anglicanisme primitif, et celui du plus étroit calvinisme jusqu’à ce qu’il trouve son texte définitif en 1662. De cette phase « le la croyance anglaise, nous ne dirons rien Ici, mais, en 1927, une

nouvelle s’est ouverte, qui est elle-même l’aboutissement d’une longue période de tâtonnements.

I mou veinent d’Oxford axait eu pour résultai de tourner les esprits vers le romanisme. et d’accélérer le retour a certaines pr.it iques rit uelles, olre à cert ains

es de l’Église catholique : culte pour le saint

neut. croyance à la présence réelle et toute la suite logique « les cérémonies en l’honneur d’un Dieu présent dans l’eucharistie. L’anglicanisme réintégrait en lui-même, sous l’action de plus en plus vive des

eatholiques.la substance de la foi catholique, que Cranmer avait rejetée de son Prayer book. Le texte de _ ne pouvait doue plus suffire ni aux anglo-catholiqiies. de plus en plus impatients de se libérer du vieux calvinisme inocule a l’Église anglicane, ni aux parti ;./ Church, dont le modernisme n’acceptait plus les formules du Prayer book jugé inadéquat à l’esprit moderne, et seuls quelques groupes d’anglicans, paresseusement installes dans leur antique croyance,

indalisaient des coups portes parla HighChurch Church. Dans ces conditions, une revision du Prayer book s’imposait et elle eut lieu, en janvier 1927, au palais de Lambeth.

projet mis sur pied est de toute première Importance : il témoigne de ce que devait être l’anglicanisme modifié, adapté, allégé de ses vieilleries, rajeuni.

1 1 préfæe du nouveau Prayer book est symptomatique. Les évéques reconnaissent que la vérité est soumise à l’évolution de s, m expression verbale, que di ï conceptions peuvent être encloses dans les

mêmes mots selon les temps et que l’influence de la

— divers âges peut modifier ces concepts en

idaptant à une manière de penser différente, (’.'est.

ment la thèse que soutenaient Tyrrell et

s, initier. Malgré ce ton assez dégagé à l’égard « le l’immuable vérité religieuse, les évoques anglicans

taient les innovations suivantes : le culte « les

saints s’enrichit de plusieurs fêtes ; on célébrera, le

2 novembre, la Commémoration of ail s<>tils. ou prière pour tous les défunts, ce qui implique la croyance au

lu Sauveur « lans la messe, à la doctrine du itoire, au mérite de nos actes, à la réversibilité des méri » ’ommunion des saints, toutes idées dont

le protestantisme avait fait une véritable hécatombe.

ues déclarent encore facultatif le symbole

>’nt Athanase. que les anglo catholiques récitent. a l’instar des catholiques romains. Ils permettent toud’oraisons pour les besoins les plus divers. comme « lans le rituel romain. Ils permettent, avecquelque hésitation, l’usage « les vêtements liturgiques, du rite romain. Mais la pièce maîtresse >n de la messe et. « lans celui-ci, la f « >rmiile de la consécration. Le Prayer book de 1662

présence réelle, que

holiques proclament « le nouveau. Les

évéques, pris dans l’impasse, ont recouru.1 un expédient. A côté « lu « .mon de 1662, ils ont propose mi texte nouveau, en laissant aux paroisses le choix entre les lieux ht urgies, ce qui était se désintéresser du dogme « le l’eucharistie à un moment particulièrement grave. Il convient de rappeler que, à l’heure actuelle, on

compte sept cents églises OU chapelles ou l’on a élevé un tabernacle qui contient l’hostie consacrée, que les fidèles viennent adorer. Dans sou propre diocèse (Birmingham), l’évoque Haines, ayant traité d’idolâtrie ces

pratiques, provoqua la rébellion « le la moitié de ses

fidèles.

Le problème de la consécration entraînai ! celui de la croyance à la présence réelle et celui de la réserva lion (réserve). L’anglicanisme n’admettait pas la

réserve, l’eucharistie avant pour unique raison d’être

la communion. Les anglo-catholiques obtinrent cependant que la réservation pouvait être pratiquée, en vue de communier des malades. Quant aux autres conséquences (visites au saint sacrement, culte du saint sacrement), les évéques laissèrent aux chefs des diocèses le soin d’agir comme l’intérêt le demanderait.

Voila l’expression suprême de la doctrine anglicane tiraillée entre deux partis contraires. Cette manière bien anglaise de résoudre les difficultés dogmatiques trouva d’ailleurs son juste salaire, (’.outre ces décisions s’affirma l’unanimité il « ’s protestants, les uns irrités, les autres scandalisés. L’évêque l leadlam, de Glocester, lit entendre « les menaces contre les romanisants et exprima l’espoir que l’anglicanisme allait opérer une vigoureuse concentration. Ce qui se réalisa, ce fui d’abord l’hostilité de la Chambre « les communes, qui. en décembre 1927, écarta le projet des évéques. e1 ensuite un conflit aigu sur l’opportunité de la sépara lion des Églises et de l’État. Il parut utile d’édulcoier les formules que les députés des Communes avaienl

rejetées : certaines concessions faites aux anglo-catho

liques disparurent ; la rubrique noire (qui déclare

l’adoration des saintes espèces une idolâtrie) fut l’es taurée ; la réservation, strictement limitée à certains cas. Néanmoins, le Chambre des communes écarta encore, le 1 I juin 1( « 28. ce second texte ; mais l’épis copat, blessé, regimba, et le nouveau primat d’Angle terre, le docteur Cosmo Lang, déclara : « Dans L’état actuel des choses et jusqu’à nouvel ordre, les évéques sont d’avis que le nouveau Prayer book est compatible avec le loyalisme aux principes de l’Église anglicane. Ainsi répondait-il aux députés qui accusaient l’épiscopat d’être « infidèle à la doctrine protestante », d’être » incapable de rétablir la discipline dans l’Église qu’il préside », de « favoriser le romanisme et de viser à l’autonomie. Mais, à l’heure actuelle, l’Église anglicane a fait la preuve « pie sa doctrine était aussi insl able que sa politique et qu’à vrai dire il n’y a pas plus d’unité de vues et « le croyances dans le corps des évéques que parmi les fidèles. Cet anglicanisme n’est plus qu’un protestantisme sans vigueur qui, en grande partie, tend à l’agnosticisme.

Ce caractère apparaît encore fort bien dans l’attitude que l’Église anglicane a adoptée, ces dernières années, a l’égard de confessions différentes, même de celles qui se sont affranchies « b’s dogmes chrétiens. C’est surtout depuis 1 ! » 2 « » que les anglicans s’elïorceiit de réaliser l’union avec les orthoiloxes. In premier formulaire indiqua sur quelles bases l’union pouvait être établie.

Anglicans, orthodoxes et même vieux-catholiques, déclaraient accepter la foi traditionnelle, les sacrements et le culte de l’Église historique, l’autorité des Écritures canoniques, le Credo de Nicée, les décrets rendus par les conciles oecuméniques. Mais, à serrer de plus près ces déclarations, les orthodoxes s’aperçurent que « les divergences essentielles n’étaient point réduites, et que si les lli>ih Church pouvaient, a la rigueur,