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PRO I DE NCE. S. U i, l ST1 N, I. Il

tuent même, des A présent, le royaume et le peuple de Dieu : Quid est enim aliud quod per prophetam dixii : « En illoru I mini pu bs."… Sic enim

et illad rede inteUigihtr quod ail apostolus : *Ul sit Deus mania in omnibus. Ipse finis tril desideriorum nostromm, qui sine fine videbitur, sine faslidio amabitur, sine laudabitur. Hoc munus, hic affectas, hic actus

l omnibus, sicut ipsa vita, mterna communis.

_’. Glorification tic Dieu. — La société des saints m* trouve ainsi constituée. Mais cela ne suffit pas : dans le plan de la providence, Unit doit converger vers ce Dieu, qui, a la tête de la société des saints et constituant avec’elle l’ensemble de la cité de Dieu, en est le roi et le fondateur -. et tout doit retourner à ce Dieu qui. par la béatitude qu’il donne à ses flus, exerce sur .u son replie éternel : quemadmodum scriplum est in Bpemgetio : « Btgni ejus non erit finis. » /)(’çiv. Dei, XXII, i. Aussi, par un admirable retour, après avoir reçu île Dieu cette béatitude, la société des saints lui offre maintenant la louange de sa gloire et elle lui (ait l’oblation « le son sacrifice.

a) La société des saints offre à Dieu la louange de sa gloire. — La louange doit être en effet l’œuvre de la etté de Dieu : ipsi eioilati Dei, de qmi nobis est ista operosisiima disputalio, in sancto dieitur psalmo : « Landa, Jérusalem Dominum, eollauda Deum tuitm, Sion. » De efe. Dei, XIX. xi. Alors, tout ce qui aura servi aux saints pour exercer les œuvres de vertu, que Dieu couronne maintenant, tout cela nous servira aussi a chanter a Dieu le cantique de louange : Quanta erit illa félicitas ubi nullum erit malum. nullum latebit bonum ; oacabitur Dei laudibus, qui erit amnia in omnibus ! Nom qtiid aliud agatur… nescio. Omnia membra et oisecra ineorruptibilis corporis… proficient in laudibus Dei. tbid.. XXI I. xxx. El cette louange des possesseurs du

une sera éternelle dans le repos, la vision et l’amour.

b) I.a société des saints fait à Dieu l’oblation de son sacrifice, et cela dès ici-bas. dans la préparation, quelquefois si rude, que doivent subir les citoyens de cette

soit par les efforts que les élus ont à fournir, car les couvres de vertu et de miséricorde sont de vrais fferts à Dieu : Corpus etiam nostrum cum per lempranliam casligamiis, si hoc. quemadmodum debemus. .. sacri/icium est, ibid., X. v-vi. soit que Dieu mette lui-même la dernière main à cette purification : Et mundabit filios Leoi et fundel cos sicut aurum et’uni, et erunt Domino offerentes hostias in juslitia, et placebit Domino sacri/icium Judo et Jérusalem, i litique oslendit t prophela) eos ipsos qui emundabuntur, n sacrificiis Domino esse placiluros, ac per hoc ipsi a.’(P/ iniustia mundabuntur in quo Domino displicebant. Hostist parro in plena perjectaque justitia, ciim mundati fuerint, ipsi erunt. Quid enim acceptius fjerunt quam seipsos. Ibid.. XX. xxv. la cité de Dieo, c’est-à-dire toute la société un sacrifice offert à Dieu par le prêtre suprême, à l’image du sien : Tola ipsa redempla c est congregalio societasque sanctorum unilie sacrifium (offerturj Deo per sacerdolem magnum, i’im seipsum obtulil in passione pro nobis, ut tanti rnus essemns, seeundum formam servi. Ibid., t donc nous-mêmes qui sommes ce sacrifice rieux : Præclarissimwn nique optimum citim nos ipsi sumus. hoc est cioilas ejus cujus rawus oblalionibus nostris. Ibid., XIX.

XXIII.

t dans le temple que sont les

es : in boni~ tanquamtn templo suo, XVIII, xi.ix.

et qu’est la cité de Dieu tout * n t î « - r.-. Car Dieu ne

mble que dans chacun :

lum simul omnes ; et singuli

lempln sumus. quia et omnium concordiam et singulos

inhabitare dignatur ; non in omnibus quant m Singulis major… El c’est la. en notre CCSUT, qu’il tTOUVe l’aiili I

lu s.iei Iflce : ’um ad illum sursum est, ejus est aliart r, i nostrum ; ejus Vnigenila cum sæerdote placamus ; n crucnitis rictinuis esedimus quando usque ml sangutnem pro ejus veritale cerlamus ; ci suavissimum adolemus ineensum, cum in ejus conspectu pio sanetoque amore flagramus ; ci dona ejus m nobis nosque ipsos ooven us ci

reddimus ; … ci sucri/icamus Iwstiam humilitotis et taudis in ara cordis igné fervidss charitalis. Ibid., X. m ; cf. X, VI. Ce sacrifice commencé ici-bas se continuera éternellement après le Jugement. Ibid., XX, xxvi. 2° Place de l’homme dons le plan providentiel. - -1. Si

l’on s’arrête à la teneur matérielle de l’expose, on est frappé de voir la place de premier rang qu’Augustin parait accorder à l’homme dans le plan providentiel, et l’on pourrait en conclure que pour lui l’homme est l’objet principal de la providence.

Cette importance apparente peut s’expliquer. La

providence, en effet, relève de l’activité ad extra et a pour objet tout le créé. Or, l’homme, en raison de sa nature intellectuelle et du don de la grâce, apparaît comme la partie centrale de l’univers, et donc comme l’objet principal de la providence qui régit cel univers. Les circonstances historiques d’ailleurs permettent aussi d’expliquer cette prépondérance que notre docteur semble attribuer à l’homme dans le plan providentiel. Les objections qui l’avaient poussé à prendre la défense de la providence étaient en effet principalement Urées du mal dont l’homme est le sujet : mal physique, calamités de l’empire, afflictions du juste, limitation injuste et contre nature de la liberté de l’homme par la prescience divine, enfin arbitraire prétendu de la prédestination. Dès lors, on comprend comment il a dû faire à l’homme une large place dans sa réfutation.

Cependant, cette prépondérance n’est qu’apparente et il importe à l’homme de bien savoir la place qu’il occupe dans la fin que poursuit la providence, car, selon Augustin, c’est seulement de cette place que l’homme pourra éviter ces surprises et parfois ces scandales que provoque le problème du mal.

2. Sous l’influence de la pensée grecque, qui avait insisté — spécialement Plotin dans sa controverse avec les gnostiques — sur le caractère de partie qui est celui de l’homme dans le tout sympathique qu’est l’univers. Augustin a bien compris, lui aussi, que l’homme n’est pas un isolé dans l’univers et que le bien qui fait sa béatitude est d’abord le bien commun. De cii’. Dei, XII, i, le bien commun des saints anges et des élus, le bien commun de la cité de Dieu tout entière. Et l’objet principal « le la providence est bien cette cité de Dieu qu’il s’agit d’amener à son terme et a son triomphe : la tin de la providence est pour Augustin éminemment sociale et collective. (Il semble que l’on n’insiste pas assez d’ordinaire sur la place, dans sa pensée, des notions exprimant une collectivité : massa, domus, populus, regnum, ciritas.)

Or. cette cité de Dieu est composée de son « roi e1 fondateur. qui est Dieu. et de la » société des saints » constituée par les (’lus ::uii ; effet hommes. L’homme se situe donc dans cette cite comme un cilouen ; dans l’univers, comme une partie.

El voila un point de vue important pour bien comprendre l’action providentielle sur l’homme. A partir de là en effel s’ébauchent une solution du problème du mal et une justification de la providence.

.’i. On peut sur ce point distinguer deux étapes dans la pensée d’Augustin.

ni D’abord, sous l’influence prépondérante’lu néoplatonisme, Augustin insista surtout sur unisorte de P: du mal. Le mal. même le mal moral, serait requis et exigé par l’ordre de l’univers, et la beauté