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PRÉSANCTIFIÉS (MESSE DES). RITE MARONITE


plus courte, pour les circonstances extraordinaires, d’ordre privé, se fait avant de porter le calice à l’autel, l’autre, plus longue, avec une anaphore plus développée, est identique à la consignation publique du calice dans le rite jacobite. Cependant, il n’y a aucune indication de jour. On ne dit pas que c’est pour le carême ou le vendredi saint, mais seulement pour procurer les deux espèces alors qu’on n’a que l’espèce du pain.

2. La réserve, en tant que telle, est condamnée par les docteurs de l’Église de Perse, comme on l’a vu plus haut à propos d’klic Bar Shinala de Nisibe († 1049). Jean IV Bar Abgar, patriarche nestorien du x c siècle, écrit dans le can. 20 : Placuii Spiritui Sancto et prtreepil ne Thésaurus (Sacramentum) suf/er altare ad biduum relinquatur. Corpus enim super allure ad diem sequentem relinquere, nec velus, nec nova lex permittit. Au can. 23, il fait une exception : pour manque de communiants ou trop grande quantité d’éléments consacrés, auquel cas on laisse un luminaire sur l’autel et l’on veille sur eux. Cf. Lamy, op. cit., p. 47-48 ; Assémani, Hibl. orient., t. ni a, p. 244-246. Georges d’Arbclles, contemporain du patriarche I iar Abgar, donne la infime prescription ; il faut distribuer les éléments consacrés parce que le ministre ne petit pas veiller sur eux. Cf. ibid.

Un siècle plus tôt, en 820, avait élé élu patriarche nestorien, IsV Bar Nun, qui avait autorisé la réserve pendant trois jours : Interrogalio : « Fas est rémunère m erastinum sacrum Christl corpus tireur ? Solutio : a Plerique doctores td nullatenut probant. Aliqui iamen perntiliimi ut i/imni nécessitai postulat, ad 1res usque dies servelnr. Lamy, p. 46 j Btbl, orient., t. m />. p. 31 l.

Il n’est pas question de réserver le précieux sang à cause de la grande difficulté pratique. Cette difficulté d’autoriser la sainte réserve explique à clic seule l’opposition au rite des présanctiflés. El si la consignation du calice fui plus tard autorisée, c’est bien pour les cas extraordinaires.

Pour préparer le calice dans la liturgie des présanc Il fiés, on mélange deux quantités égales de vin et d’eau, comme dans le rite Jacobite et dans la messe

normale ncsl mienne. Jean I Bar Abgar (vers 900) va plus loin et permet en cas de nécessite le t iers de in et les deux tiers d’eau, el même le quart de in snllirait a la rigueur. Cf. liibl. orient., t. II] u. p. 2.

3. Cérémonies. M. Codrlngton a publié l’anaphore de Mar Israël, évêque de Kashkar, dans Journal…, t. v, p. 538 sq. En voici un rapide aperçu : l’offli fait le malin. Le prêtre et le diacre vont prendre la

sainte réserve et préparent le calice. On récite le Pater,

le Miserere. I.e célébrant fait une anamnèse et dit comment les espèces ont été consacrées et parfaites par la descente du Saint-Esprit, et alors il demande au

Christ de transformer le vin en son sang par la vertu de

son saint corps, i atin que nous vivions en mangeant de votre corps et que nous soyons purifiés en binant de votre sang ». Cette longue prière devait être dite à voix basse, car elle se termine par une ccpbonème. H rompt l’hostie en deux, et avec la moitié de droite consigne le calice en disant : Une le calice soit consigne par le corps vivifiant de Notre-Seigneur Jésus-Christ au nom du l’ère t et du Fils i et du Saint-Esprit t dans les siècles. » Bép. : « Amen, i. Il ne consigne pas le corps car il l’a été déjà une fois à la messe normale. Le prêtre remet l’hostie sur la patène et dit : « Que le corps et le sang de Notre-Seigneur.léstis Christ qui nous vivifient soient pour la rémission des pèches et le pardon de î fautes, pour nous et pour la sainte Église qui est ici et en tout lieu, maintenant et en toul temps. » cf. loc.

Cit., p. 543. D’après le eod. Si/r. 283, loi. 115 r". il >, i une nouvelle consignation à ce moment, la pensée des nestoriens sur la transformation du vin au sang du Christ par la consignation et la commixtion est claire.

Suivent alors l’élévation, la communion et l’action de grâces comme dans l’anaphore ordinaire.

Quant a Vordo plus simple de la consignation, en cas de nécessité, avant de monter à l’autel, c’est bien un rite spécial de la communion avant la messe. Après la bénédiction ordinaire, l’officiant demande que la vertu divine qui est descendue sur les saints mystères, le corps et le sang, et les a bénis et sanctiliés, descende sur ce mélange et l’unisse au corps et au sang du Christ au nom du l’ère…, il s’approche et consigne en disant : « Que ce mélange soit consigné et sanctifié par le sang vivifiant de Notre-Seigneur Jésus-Christ au nom du l’ère… D’ordinaire, c’est avec le corps qu’on consigne ; ici l’élément facteur de sanctification, c’est le sang.

Le diacre offrira le calice au peuple en communion, c’est-à-dire que chacun viendra y boire, alors que le diacre le tient dans ses mains. Georges d’Arbclles f+ ! 187) dit de consigner le calice a nouveau, s’il a été pollué parce qu’une femme y a mis la main pendant qu’elle y communiait. Et le diacre peut, en cas de site, consigner le calice lui-même, comme le patriarche jacobite Théodose l’avait autorise. Cf. liibl. orient., t. m a, p. 248.

Dans le rite maronite.

1. lienseignements généraux.

— Le concile libanais de 1736 s’exprime ainsi sur la messe des présanctiliés : Vous exceptons (pour la

célébration quotidienne de la messe) le vendredi saint.

OÙ il n’est permis a personne de célébrer. Que l’on dise

ce i’im ta. dans les églises cathédrales, paroissiales m régulières, la messe des présanctifiés comme il est près crit au missel. Cet office, qui se faisait autrefois chez

nous et se fait encore aujourd’hui chez les drecs tout le temps du carême (le samedi et le dimanche excep les), a été P< lervé par nos prédécesseurs au seul vendredi saint, comme dans l’Église romaine. > l’art II. c. xiii, n. 17. Collectlo Lacensls, t. ii, cul. 222, el Mansl, Concil., t. xxxviii, col. 125. Tout est vague dans l’hls toirc de cette Institution chea les maronites. Mais U

esl bien précieux de savoir que c’était jadis mie lit il r gie normale du carême.

Elle a t te empruntée sûrement a la liturgie |acoblte, puisqu’on trouve une anaphore de la consignation du calice revêtant la forme « le celle des Jacobites et peut être même Jacobite d’origine. Cf. ma. de Bekorkl (résidence du patriarche maronite), n "’. in fine Explication <ti livre des anaphores, attribue au patriar che I tienne DouaThl (1630 1704). Elle > été reproduite

dans le missel de 1 T 1 1 > et dans toutes les éditions sui

vantes ; le seul changement qui a été introduit i propos île la communion, comme on le verra plus loin Si l’on remonte plus haut pour retrouver l’origine de celle liturgie dans l’Église maronite, l’on rencontre le ni. si/r., J. p. 121 du Catalogue d’Assémanl, t. n. Ce ms. est Intitulé : / tber oblatlonis fuxta rltum maro

nttarum, du 10 avril 1597, avec une liturgie des pré

sanctifiés « le saint Pierre. Quelques années aupara

Vant, en 1592, fui imprimée la ï » édition du missel maronite à Rome ; elle ne contenait pas cette anaphore Les uiss. plus anciens ne renferment pas. a notre connaissance, (l’anaphore maronite des présanctiflés D’après certains liturglstes, c’est DouaThl qui a Introduit la messe des présanctlfiés dans la liturgie maronite le vendredi saint. Cependant, le savant pa triarche a écrit dans son grand ouvrage, La lampe du sanctuaire, t. ii, Beyrouth. 1896, p. 1 18-152 : « . Il y a aussi une anaphore de la consignation du calice qui se dit en grand carême sur l’oblation présanrtlfiée. Il ajoute que saint Pierre en est vraisemblablement

l’auteur, lu peu plus loin. p. 154-159, il établit la différence avec les autres anaphores dans lesquelles il y a transsubstantiation, alors que dans la messe des présanctifiés aucun changement n’a lieu. DouaThl est convaincu que c’est là une ancienne anaphore avant